Le Hamas aurait acquis des roquettes à courte portée très explosives
Selon la radio militaire, le groupe terroriste gazaoui a développé des roquettes contenant des ogives explosives qui pourraient interrompre le calme des communes frontalières
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Le groupe terroriste du Hamas a acquis des dizaines de roquettes explosives, plus puissantes que celles déjà présentes dans son arsenal, et qui pourraient avoir des effets dévastateurs sur les zones voisines de la bande de Gaza, a annoncé mardi la radio militaire.
Chaque roquette contiendrait des centaines de kilogrammes de matériel explosif, bien plus que les capacités des roquettes et des mortiers qui étaient précédemment entre les mains du groupe terroriste.
Pendant la guerre de 2014 dans la bande de Gaza, le Hamas a lancé des milliers de roquettes et d’obus de mortier contre Israël, et a vu des dizaines de ses tunnels d’attaque détruits. Depuis, il a cherché à remplir ses caches d’armes et à reconstruire son infrastructure militaire.
Selon les évaluations israéliennes, le groupe terroriste aurait accompli son objectif cette année.
Selon la radio militaire, ces nouvelles roquettes ont une courte portée, de quelques kilomètres, comme un obus de mortier, mais portent une charge explosive jamais vue chez le Hamas.
Même si le système anti-missile du Dôme de Fer peut intercepter des roquettes de courte portée, il est moins efficace contre les obus de mortier et les autres projectiles dont la portée est plus faible, car il ne peut pas localiser, viser et abattre sa cible assez rapidement.
Jusqu’à présent, le groupe terroriste qui règne sur la bande de Gaza a fabriqué des dizaines de ces roquettes depuis la guerre de 2014.
Bien qu’il soit nouveau pour le Hamas, ce type d’armement n’est pas totalement inconnu pour Israël, car le groupe terroriste du Hezbollah, financé par l’Iran, serait en possession de capacités similaires, si ce n’est supérieures.
Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a été globalement respecté depuis la guerre de 2014. En 2016, pour la première fois depuis 30 ans, aucun Israélien n’a été tué dans un attentat terroriste émanant de la bande de Gaza. Et pendant ces deux dernières années et demie, le nombre de roquettes tirées depuis le territoire a été historiquement bas.
Les responsables israéliens parlent néanmoins du prochain conflit avec le Hamas en termes de « quand ? » et non de « si ? », et l’assassinat d’un cadre du Hamas, Mazen Foqaha, la semaine dernière a à nouveau soulevé des questions sur un tel affrontement.
Lundi, le chef du Hamas, Khaled Meshaal, a accusé Israël d’avoir tué Foqaha et de changer les « règles du jeu » et a juré de se venger. Israël n’a pas reconnu être impliqué dans le meurtre.
« Israël a décidé de changer les règles du jeu, et nous acceptons le défi », a déclaré Meshaal dans un discours diffusé pendant une commémoration à Gaza. « L’occupant sioniste nous a pris un grand héros, et nous ne resterons pas les bras croisés. »
En prévision d’un futur conflit, Israël met en ce moment au point des plans d’évacuation pouvant concerner jusqu’à 250 000 civils des communes frontalières pour les protéger des attaques du Hamas, du Hezbollah ou d’autres groupes terroristes, a-t-il été indiqué la semaine dernière.
Un responsable de la sécurité qui s’est exprimé sous condition d’anonymat, conformément au protocole, a déclaré que l’idée était venue des leçons tirées de la guerre de 2014, pendant laquelle ces communes n’avaient pas été évacuées et les habitants avaient été laissés à leur sort.
Des dizaines de milliers d’Israéliens avaient quitté leurs domiciles, proches de la bande de Gaza, pendant que les combats faisaient rage, transformant certaines zones en villes fantômes. L’exode avait été déclenché par des bombardements palestiniens et par la crainte de voir des terroristes gazaouis lourdement armés infiltrer Israël par les tunnels du Hamas.
Les communes frontalières, vulnérables aux obus de mortier et aux roquettes de faible portée comme celles qui seraient maintenant entre les mains du Hamas sont celles qui sont le plus dangereuses. Le Dôme de Fer avait été vu comme pouvant changer la donne en 2014, en garantissant un avantage défensif décisif contre les roquettes à courte portée tirées dans la bande de Gaza. Mais le responsable de la sécurité a déclaré qu’il n’y avait pas assez de batteries du Dôme de Fer pour couvrir des attaques venant de plusieurs fronts, et qu’il était quasiment inutile contre les tirs de mortier.
Des agences ont contribué à cet article.