Le Hamas fait « un usage cynique » de tous les hôpitaux – général Yaron Finkelman
Tsahal poste des photos montrant le puits d'un tunnel à Shifa, des armes à Al-Quds
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a « une présence claire » dans tous les hôpitaux de Gaza, a dit le général Yaron Finkelman, le chef du Commandement du sud, vendredi.
Finkelman a procédé à une évaluation de la situation à l’hôpital al-Shifa de Gaza City, disant aux soldats que « nous percevons la présence du Hamas dans tous les hôpitaux ; c’est une présence claire. Les terroristes utilisent cyniquement les hôpitaux comme ici, au cœur de Shifa. » Les forces israéliennes ont découvert l’entrée d’un tunnel et une cache d’armes en plus d’autres trouvailles réalisées ces derniers jours.
Tsahal a diffusé, vendredi, de nouvelles images montrant le puits d’un tunnel creusé dans le complexe.
Le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué dans un point-presse, vendredi, que les troupes avaient découvert de nouvelles structures souterraines à l’hôpital Shifa et qu’elles fouillent encore l’établissement, espérant y trouver des informations sur les otages.
Cette annonce faite par Hagari survient environ 48 heures après le lancement d’un raid dans ce qui est le plus grand hôpital de Gaza – les Israéliens affirment que le principal centre de commandement du groupe terroriste se situe en-dessous.
Au cours des dernières vingt-quatre heures, les militaires ont noté avoir mis la main sur les dépouilles de deux otages israéliens enlevés par le Hamas, le 7 octobre, dans le secteur de l’hôpital Shifa.
Jeudi matin, l’armée a indiqué que les troupes avaient retrouvé le corps de Yehudit Weiss à proximité du complexe. Vendredi matin, les militaires ont fait avoir qu’ils avaient découvert, vingt-quatre heures auparavant, la dépouille de Noa Marciano, une jeune soldate, dans un autre immeuble adjacent de Shifa, trois jours après avoir annoncé sa mort alors qu’elle était retenue en captivité par le Hamas.
Hagari a expliqué au cours d’une conférence de presse, dans la soirée, que Tsahal « continuera à approfondir ses activités opérationnelles à l’hôpital Shifa. Ce soir, nous avons retrouvé un plus grand nombre d’infrastructures souterraines et nous tentons de collecter toutes les informations possibles sur les otages ».
« Nos troupes opèrent dans le secteur et elles inspectent les puits de tunnel retrouvés à l’hôpital », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a aussi expliqué jeudi que des « trouvailles significatives » avaient été faites à Shifa alors que l’armée est en train d’avancer « vers la nouvelle phase » de son opération terrestre.
Dans le point-presse, les soldats ont aussi publié une image montrant des armes découvertes au sein de l’hôpital Al-Quds, à Gaza City, et d’autres photos révélant l’intérieur d’un tunnel dans l’hôpital Rantisi.
Selon un reportage diffusé vendredi par la Douzième chaîne, l’armée va élargir ses opérations dans le nord de Gaza – la région prise pour cible par Israël depuis le début de son incursion terrestre dans la bande, à la fin du mois dernier.
Hagari a ajouté lors de cette conférence de presse, vendredi, que l’armée israélienne « agira partout où se trouve le Hamas – et elle le fera aussi dans le sud de la bande de Gaza ».
L’opération terrestre israélienne, dans la bande de Gaza, a suivi trois semaines de campagnes aériennes intenses dans toute la bande en guise de réponse à l’assaut meurtrier perpétré par le Hamas, le 7 octobre, dans les communautés du sud de l’État juif. Lors de cette attaque, 1 200 personnes avaient été tuées du côté israélien, des civils en majorité. Des familles toutes entières avaient été exécutées dans leurs habitations et des jeunes qui prenaient part à une rave-party pour la paix avaient été massacrés.
Le Hamas et d’autres factions alliées avaient aussi pris 240 otages environ de tous les âges – qui sont depuis retenus contre leur gré au sein de l’enclave côtière.
Israël avait déclaré la guerre au Hamas le même jour. L’État juif a juré de détruire le groupe terroriste et ses capacités militaires au sein de l’enclave côtière que le Hamas gouverne depuis un coup d’état violent, en 2007.
Les opérations aériennes intenses de Tsahal ont pris pour cible les infrastructures et les sites d’opération du Hamas, dans la bande de Gaza. Les Israéliens ont appelé de manière répétée les civils palestiniens à partir vers le sud alors que les troupes avançaient dans le nord, à la fin du mois d’octobre.
Vendredi, la Douzième chaîne a annoncé qu’il faudra cinq ans pour réparer les dégâts causés à la bande de Gaza par les combats, une évaluation faite par l’establishment de la Sécurité israélienne.
Le gouvernement israélien, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, se montre pour le moment ambivalent lorsqu’il évoque l’avenir de Gaza, au lendemain de la guerre.
La semaine dernière, Netanyahu avait fait savoir que Tsahal garderait le contrôle de la bande de Gaza après la fin de la guerre et que le pays ne compterait pas sur des forces internationales pour superviser la sécurité le long de la frontière.
Vendredi, le Premier ministre a dit qu’il ne prévoyait pas de maintenir des soldats dans la bande, après la guerre, même si l’armée devra assurer un contrôle sécuritaire au sein de l’enclave côtière dans un avenir proche. Quelques heures plus tôt, il avait confié à Fox News qu’Israël ne voulait pas réoccuper ou gouverner la bande.
Au début de la semaine, Netanyahu avait confié à ABC News qu’Israël aurait « l’ensemble de la responsabilité sécuritaire » sur la bande de Gaza « pour une période indéterminée » au lendemain de la guerre contre le Hamas.
Les responsables américains ont évoqué la possibilité qu’une force internationale – susceptible d’intégrer des troupes des pays alliés arabes – prenne en charge la sécurité dans la bande pendant une période indéterminée, jusqu’à ce que l’enclave soit confiée aux soins d’un gouvernement palestinien qui, espère Washington, pourra être l’Autorité palestinienne.
Netanyahu a déclaré à NPR, vendredi, qu’il n’était pas sûr de maintenir des troupes à l’intérieur de l’enclave. « Et en réalité, ce n’est pas particulièrement nécessaire parce que c’est très petit », a-t-il déclaré.
Quant à savoir qui gouvernera Gaza après la guerre, « nous avons besoin d’un changement culturel dans toute l’administration civile à Gaza. Elle ne peut pas s’engager à financer le terrorisme », a ajouté Netanyahu, dans une attaque contre l’Autorité palestinienne (AP).
Il a affirmé qu’Israël ne pourra accepter personne qui partage les objectifs du groupe terroriste palestinien du Hamas et qui inculque aux enfants palestiniens l’idée qu’Israël doit être détruit.
« Pour l’avenir à court terme, Israël sera responsable sur le plan militaire. Mais il faut aussi qu’il y ait un gouvernement civil sur place », a-t-il précisé.