Le leader du Labour, Corbyn, a ignoré l’invitation du parti Travailliste israélien
Le mois dernier, au milieu d’un débat croissant sur l’antisémitisme dans les rangs du parti britannique, le chef de l'opposition Isaac Herzog avait appelé ses dirigeants à visiter Yad Vashem
Les députés du parti Travailliste britannique ont été « choqués » par l’absence de réponse de leur parti à une invitation du Labor israélien à visiter le pays, alors même que le chef du parti britannique, Jeremy Corbyn, repousse les accusations d’antisémitisme dans les rangs de son parti.
En avril, le chef de l’opposition israélien, Isaac Herzog, a répondu furieusement au débat en cours sur l’antisémitisme dans le parti frère britannique, invitant ses hauts fonctionnaires à visiter le Musée de l’histoire de l’Holocauste, Yad Vashem, à Jérusalem pour un rappel des résultats de l’antisémitisme.
Dans un long post Facebook, Herzog qui dirige l’Union sioniste avec son partenaire du Labor, a violemment dénoncé les commentaires « répugnants » faits au cours du mois par l’ancien maire du Labour de Londres, Ken Livingstone, un allié de Corbyn, qui a dit que Hitler avait soutenu le sionisme « avant de devenir fou ».
Herzog a également fustigé la « collègue antisémite » de Livingstone, la députée Naz Shah, qui a posté un message sur Facebook en 2014 appelant au démantèlement de l’Etat d’Israël. Elle a également rédigé des tweets pro-Hamas ou comparant les Israéliens à Hitler.
Les deux membres du Labour ont été suspendus par le parti.
« Hitler était un sioniste ?! » a écrit Herzog au début de son poste en avril, qui comprenait une copie d’une lettre qu’il a envoyée à Corbyn et à d’autres dirigeants du parti Travailliste, les invitant à visiter Yad Vashem. « Il n’y a pas de mots pour exprimer à quel point cette déclaration et les autres faites par son parti au cours des derniers jours sont répugnantes ».
Selon le journal The Guardian, le parti israélien n’a « pas obtenu de réponse » à la lettre de Herzog.
Le différend sur l’antisémitisme au sein du Labour a couvé des mois durant – depuis que Corbyn a été élu chef du parti en septembre par les partisans de la base, en dépit de l’opposition de nombreux députés – avec une vague de responsables du parti qui ont effectué des déclarations antisémites.
Corbyn a lui-même été critiqué dans le passé pour avoir fait référence au puissant groupe terroriste chiite libanais, le Hezbollah, comme étant des « amis » et pour avoir exhorté au dialogue avec le groupe terroriste islamiste du Hamas.
Samedi, le Guardian a cité les députés travaillistes qui déclaraient que l’absence de réponse de Corbyn soutenait les accusations contre lui pointant du doigt sa mauvaise gestion de la crise de l’antisémitisme.
Le quotidien britannique a cité le député Wes Streeting, député du Labour pour Ilford North, qui a rencontré Corbyn la semaine dernière au sujet du débat sur l’antisémitisme actuel : « Ce devrait être une question de courtoisie de répondre à une lettre du chef d’un de nos partis frères, en particulier sur une question aussi importante que la lutte contre l’antisémitisme. Mais cela est assez typique de l’attitude maladroite et apathique à laquelle nous avons assisté dès le départ. C’est tout simplement inacceptable ».
Le député Ian Austin, de Dudley Nord, a également critiqué l’absence de réponse de Corbyn.
Corbyn aurait dit aux députés concernés la semaine dernière que la question était une priorité.
Fin avril, Corbyn a annoncé un examen indépendant sur le racisme au sein du parti.
« Il n’y a pas de place pour l’antisémitisme ou toute forme de racisme au sein du parti Travailliste, ni ailleurs dans la société », avait déclaré Corbyn à l’époque.
« Nous veillerons à ce que notre parti soit une maison accueillante pour les membres de toutes les communautés minoritaires ».