L’équipe masculine israélienne de lacrosse se classe 7e au championnat du monde
Composée principalement de juifs nés aux USA, l'équipe est arrivée 2e en Europe ; le nombre croissant de sabras indique que le sport prend de l'ampleur en Israël
JTA – Quelques jours seulement après le succès remporté par l’équipe israélienne de football des moins de 20 ans, qui a surpris le monde entier en se classant troisième à la Coupe du monde des moins de 20 ans de la FIFA, une autre équipe nationale israélienne est en quête de gloire internationale, cette fois-ci dans un sport peu pratiqué en Israël.
Le Championnat du monde masculin de lacrosse 2023 débutera mercredi dans la ville américaine de San Diego. Israël occupe la septième place parmi les 30 équipes en lice. Avant le début du tournoi, elle était classée deuxième en Europe.
Ce classement pourrait surprendre l’Israélien lambda. Selon les estimations de l’Association israélienne de lacrosse, entre 300 et 400 enfants et adolescents israéliens pratiqueraient aujourd’hui ce sport à travers le pays, et ce, après plus de dix ans d’efforts de recrutement et de formation des jeunes. La plupart des membres de l’équipe nationale israélienne de lacrosse sont des juifs nés aux États-Unis. L’association sportive, basée au Daniel Kraft Family National Lacrosse Center à Ashkelon, a été fondée par un Américain en 2010 et est actuellement dirigée par un autre Américain.
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Deux des 23 joueurs de l’équipe nationale sont israéliens, et l’équipe nationale féminine compte également une Israélienne de naissance – ce qui, selon Ian Kadish, directeur d’Israel Lacrosse, marque un grand pas en avant dans la popularité de ce sport.
« Nous sommes arrivés à un moment très excitant dans notre organisation où une grande partie du leadership et de l’énergie viennent d’Israéliens nés en Israël », a déclaré Kadish à la Jewish Telegraphic Agency.
Yakov Silberlicht, directeur de la formation des jeunes au sein d’Israël Lacrosse et capitaine de l’équipe masculine, a mentionné une autre statistique révélatrice : l’équipe masculine des moins de 21 ans d’Israël, qui a participé à une compétition en Irlande l’été dernier, comptait 19 Israéliens de souche sur 23 joueurs. Et l’équipe féminine des moins de 21 ans, qui se prépare pour les championnats d’Europe de lacrosse des moins de 21 ans à Prague le mois prochain, est, elle aussi, presque entièrement israélienne.
« C’est ce qui me motive et me fait sortir du lit tous les matins, c’est de pouvoir offrir à ces jeunes hommes et femmes [israéliens] une opportunité de jouer pour nos équipes nationales », a déclaré Yakov Silberlicht, qui est également un expatrié américain.
Même dans les régions où le lacrosse est plus répandu, comme au Canada et dans le nord-est des États-Unis (qui ont remporté entre eux la totalité des 14 premiers championnats du monde masculins), ce sport reste considéré comme un sport de niche par rapport au baseball, au football et à d’autres sports plus populaires. Selon une étude de l’Institut Aspen, 466 000 Américains âgés de 13 à 17 ans ont joué au lacrosse en 2019, contre plus de 2 millions qui jouent au baseball et plus de 3 millions qui jouent au basket-ball.
David Wiseman, dont la page Facebook très populaire, Follow Team Israel, suit le sport israélien, a félicité Israël Lacrosse pour ses avancées, notamment les possibilités qu’il a ouvertes aux athlètes féminines.
« Le fait qu’ils aient réussi à faire prospérer ce sport en Israël est remarquable », a-t-il déclaré à JTA. « Ils se sont surpassés de trois millions de pour cent. »
Depuis quelques années, Israël accueille également des tournois internationaux, notamment le championnat international masculin de 2018 et le championnat européen féminin de 2019. (Lors du championnat masculin de 2018 – la plus grande compétition jamais organisée, avec 46 équipes participantes – Israël a offert des visites gratuites de Jérusalem aux équipes et à leurs délégations).
Silberlicht, 31 ans, originaire d’Utica, dans l’État de New York, vit en Israël depuis dix ans. Mais cela n’a jamais fait partie de ses projets…
Il explique que, dans son enfance, il ne savait pas grand-chose sur Israël et qu’il n’avait jamais eu envie de s’y rendre. Mais après l’obtention de son diplôme universitaire en 2013, il a eu une occasion de venir jouer en Israël, et il l’a saisie.
Dans un premier temps, il a été entraîneur et a joué pour l’équipe nationale lors du championnat 2014, où Israël s’est classé septième. Ce séjour qui ne devait initialement durer qu’un an a été prolongé de six mois, puis de six mois encore, jusqu’à ce que Silberlicht s’installe définitivement dans le pays. Il a été combattant dans l’armée israélienne de 2015 à 2017.
« Mon identité juive n’était pas très forte en grandissant. Je pense que c’est en partie dû au fait qu’il n’y avait pas d’activités comme le lacrosse en Israël », a-t-il confié. « Je ne voulais pas aller à l’école du dimanche parce que je préférais faire du sport… Si j’avais eu quelque chose comme [Israël Lacrosse] auquel me rattacher et m’identifier, je pense que cela aurait pu coller un peu plus et avoir plus de sens pour moi. »
Kadish a découvert le lacrosse israélien à peu près de la même manière. Ayant grandi à Salt Lake City, dans l’Utah, Kadish, 27 ans, a avoué qu’il ne s’intéressait pas du tout ni au judaïsme ni à Israël. Mais alors qu’il jouait pour l’équipe de l’université, il a pris part à un voyage Taglit centré sur cette discipline – voyages qui continuent à être organisés aujourd’hui par l’association qu’il dirige.
« Cela a été un moment déterminant pour moi, comme pour tant d’autres jeunes qui visitent Israël, un moment où je me suis dit : ‘Oh, wow, c’est vraiment différent’ « , se souvient Kadish.
Il a prolongé son séjour, fondé une équipe de jeunes joueurs de lacrosse puis a intégré l’équipe nationale. Des années plus tard, il partage son temps entre les États-Unis et Israël et dirige l’Association israélienne de lacrosse. Il joue lui aussi pour l’équipe nationale.
Selon Kadish, il est important de « permettre aux enfants de nouer une relation unique avec le judaïsme et Israël par le biais de leur passion pour le sport ».
Une grande partie du recrutement de l’association se fait sur le terrain, notamment par des visites d’écoles, des missions et une sensibilisation incessante. Kadish reconnaît qu’il faut « travailler très dur » face à la prédominance du football et du basket-ball en Israël.
Mais 13 ans après la création d’Israel Lacrosse, Kadish affirme que ce dont il est le plus fier, ce sont les progrès réalisés par l’association dans le domaine de l’engagement des jeunes, bien plus que de son classement en deuxième position en Europe ou de la tenue de compétitions internationales en Israël.
Quand on se trouve sur un terrain de lacrosse en Israël, avec tous ces enfants sur le terrain en train de jouer, je me dis que c’est ce qui compte, que c’est pour ça que je fais ça », a déclaré Kadish. « Quand je vois un jeune Israélien à qui j’ai été le premier à avoir mis une crosse dans la main lors d’une visite à l’école, et que maintenant ce joueur est sur la ligne de touche, à entraîner d’autres enfants en hébreu, je me dis que la boucle est bouclée ».
Dans d’autres domaines internationaux, notamment le baseball, les équipes israéliennes ont tenté de recruter les juifs américains les plus talentueux pour représenter Israël, sans tenir compte des liens passés des joueurs avec le pays. Pour le lacrosse, Kadish a affirmé que l’équipe essayait d’éviter cette tactique. Bien que la plupart des membres de l’équipe soient nés aux États-Unis, Kadish a déclaré qu’il recherchait des personnes qui ont vécu en Israël et qui sont engagées dans le travail de l’association.
« Quel est notre objectif principal ? Que représente le lacrosse pour Israël ? C’est avant tout la promotion de ce sport en Israël », a-t-il déclaré. « C’est aussi l’engagement de la diaspora juive. Si vous ne nous avez pas aidés, si vous n’avez pas participé à ces activités, je ne suis pas sûr que vous méritiez le droit de jouer dans l’équipe d’Israël. »
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