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Les données du programme pour les femmes dans les blindés auraient été changées

Après l'annonce de la reprise du programme par l'armée, un soldat a dit à la radio militaire que les chiffres de performance présentés ont été modifiés au détriment des soldates

Un groupe de soldates participe à un exercice dans le cadre d'une formation au commandement de blindés (Crédit : Armée israélienne)
Un groupe de soldates participe à un exercice dans le cadre d'une formation au commandement de blindés (Crédit : Armée israélienne)

Un officier ayant travaillé sur un programme-pilote visant à déterminer l’aptitude des recrues femmes à servir dans les unités de blindés a déclaré jeudi que les données sur les performances des soldates avaient été modifiées au détriment de ces dernières – remettant en question la décision de mettre en suspens le processus de mise en place de corps d’équipages exclusivement féminins à bord des tanks.

Le lieutenant Assaf Livni a déclaré au micro de la radio militaire qu’il avait « présenté des données sur les combattantes » et que « les données que j’ai transmises étaient différentes de celles qui ont été diffusées lors d’une réunion ultérieure ».

Alors qu’il était demandé s’il pensait que quelqu’un avait falsifié les chiffres, Livni s’est refusé à tout commentaire.

« J’ai combattu dans un tank pendant l’opération Bordure protectrice et je serais entré dans le même tank s’il avait dû être occupé par une équipe exclusivement féminine », a-t-il dit.

L’armée israélienne a annoncé, dimanche, la reprise de son programme-pilote visant à permettre aux femmes de servir dans les unités de blindés, renversant une décision prise, l’année dernière, de geler cet essai. Elle a indiqué qu’elle pourrait étendre ce programme de manière à y inclure des déploiements au sein de l’Etat juif et le long des frontières avec l’Egypte et la Jordanie.

Le chef des forces blindées de l’armée israélienne, le général Guy Hasson, au centre, prend la pose sur un tank avec la première femme commandant de l’armée, qui a terminé sa formation , le 28 juin 2018. (Crédit : Tsahal)

En 2017-2018, l’armée avait mené un programme pour évaluer la viabilité des équipages de blindés composés de femmes à 100 %.

Même s’il avait été officiellement considéré comme une réussite, le chef d’Etat-major, Aviv Kohavi, avait gelé cette initiative, entraînant de vives critiques de la part des groupes progressistes et de multiples plaintes avaient été déposées par des femmes devant la Haute-cour de justice, qui demandaient la remise en œuvre du programme.

Des femmes soldats sont actuellement instructrices dans les unités de tanks pendant les exercices, mais elles ne font pas partie des équipages délégués sur le terrain.

La semaine dernière, deux membres du programme-pilote de 2018, Asnat Levy et Noga Shina, ont porté plainte devant la Haute-cour de justice, demandant à être autorisées à faire leur service de réserve en tant que commandantes de blindés, clamant qu’elles avaient le droit de le faire dans la mesure où elles avaient terminé toute la formation nécessaire.

Répondant aux déclarations de Livni, la députée Merav Michaeli a écrit sur Twitter que ses propos n’étaient « pas une surprise » et que le programme-pilote était en lui-même « une importante discrimination ».

Mettant en doute la nécessité du programme, elle a noté qu’il y avait déjà des femmes dans les unités de blindés et d’infanterie de certaines des « meilleurs armées du monde », précisant que le programme « traite les femmes comme si elles étaient des alpagas, en s’efforçant de déterminer ce qu’elles peuvent et ce qu’elles ne peuvent pas gérer ».

Une instructrice des forces israéliennes intervenant dans les tanks durant un exercice, le 12 janvier 2013. (Crédit : pl. Zev Marmorstein/Service de communication de Tsahal)

« L’armée israélienne discrimine systématiquement les femmes et les empêche d’obtenir l’égalité des droits là où elles ont des obligations égales », a-t-elle poursuivi. « Fausser des données est un autre moyen de perpétuer cette discrimination. »

Michaeli a appelé l’ex-chef d’Etat-major et député Gabi Ashkenazi, qui préside la commission des Affaires étrangères et de la Défense à la Knesset, à réunir la commission et à lancer une enquête sur une « falsification des données » et sur le programme lui-même qui, a-t-elle ajouté, « nuit gravement aux femmes soldates ».

Ashkenazi a expliqué que l’armée israélienne enquêtait sur l’affaire et qu’il déciderait de la manière dont la commission agirait après avoir entendu les conclusions de l’armée.

Judah Ari Gross a contribué à cet article.

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