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Les parents d’un vétéran juif américain qui s’est suicidé mènent le combat

Howard et Jean Somers de l'Arizona sont devenus des défenseurs infatigables pour une réforme de ce qu'ils considèrent comme un système qui a laissé tomber leur fils

Howard et Jean Somers témoignent au sujet du suicide de leur fils lors d'une audience de la House Committee on Veterans Affairs au Capitole, Washington, DC, le 10 juillet 2014. (Saul Loeb/AFP/Getty Images/via JTA)
Howard et Jean Somers témoignent au sujet du suicide de leur fils lors d'une audience de la House Committee on Veterans Affairs au Capitole, Washington, DC, le 10 juillet 2014. (Saul Loeb/AFP/Getty Images/via JTA)

JTA – En 2007, le sergent Daniel Somers est rentré chez lui après deux missions en Irak, où il a travaillé dans le renseignement et les opérations spéciales. Pendant des années, il a lutté pour reprendre sa vie en main, mais son service militaire lui avait laissé de profondes cicatrices, y compris le syndrome de stress post-traumatique, des lésions cérébrales traumatiques et la fibromyalgie. Avec le temps, ses problèmes de santé mentale se sont aggravés et il a commencé à avoir des crises de panique nocturnes et des hallucinations auditives.

Six ans après la fin de son service, Daniel s’est tiré une balle dans la tête à quelques rues de chez lui, à Phoenix, en Arizona. L’ancien combattant juif de 30 ans a laissé derrière lui une lettre d’adieu décrivant la gravité de ses problèmes de santé mentale et les obstacles qu’il a dû surmonter pour obtenir de l’aide des ministères des Anciens combattants et de la Défense.

Ses parents, Howard et Jean, et son épouse, Angeline, ont décidé de publier sa dernière lettre pour attirer l’attention sur ses luttes. Dans cette note, Daniel dit que lors de son premier déploiement, il a été amené à participer à « des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ».

« Me forcer à faire ces choses et à participer ensuite au camouflage qui s’ensuit est plus que ce que tout gouvernement a le droit d’exiger », a-t-il écrit. « Puis, le même gouvernement m’a tourné le dos et m’a abandonné. Ils n’offrent aucune aide et bloquent activement la recherche d’aide extérieure par l’intermédiaire de leurs agents corrompus à la DEA [Survivors’ and Dependents’ Educational Assistance de l’US Department of Veterans Affairs]. C’est leur faute. »

Mardi, la sénatrice américaine Kyrsten Sinema, (Démocrate-Arizona), a lu un extrait de cette lettre dans son discours inaugural, dans lequel elle a parlé de la loi baptisée du nom de Daniel, récemment déposée et adoptée par la commission. La législatrice nouvellement élue a été au bord des larmes à plusieurs reprises dans son discours émouvant – un discours pour lequel les parents du soldat décédé étaient présents.

« L’histoire du sergent Somers semblera trop familière à trop de familles de militaires, a dit Mme Sinema. « La bravoure étonnante démontrée par les parents du sergent Somers, Howard et Jean, après la mort de leur fils, est peut-être moins courante. »

Daniel Somers s’est suicidé après avoir souffert de problèmes de santé mentale et physique à la suite de son service en Irak. (Avec l’aimable autorisation de Howard et Jean Somers/via JTA)

Jean Somers a décrit sa présence lors du discours de Sinema comme étant « vraiment incroyable » et « touchante ».

« Chaque fois qu’elle avait des sanglots, nous en avions aussi », a-t-elle dit au JTA lors d’une interview téléphonique.

Depuis le suicide de Daniel en 2013, Howard et Jean, qui vivent dans la région de San Diego, sont devenus des défenseurs infatigables de la réforme de ce qu’ils considèrent comme un système qui a laissé tomber leur fils.

Entre autres choses, Daniel a connu des retards dans l’obtention d’un traitement du VA [US Department of Veterans Affairs] et s’est vu refuser une thérapie individuelle même s’il a dit qu’il craignait de divulguer des renseignements classifiés dans un contexte de groupe.

Ses parents disent qu’ils ont réussi à « perpétuer des changements mineurs ». Nombreux sont ceux qui les décriraient comme étant beaucoup plus que cela : Le couple, qui n’était pas impliqué dans la politique ou l’activisme avant la mort de leur fils, a témoigné devant le Congrès et a eu des centaines de réunions avec des législateurs et des représentants du gouvernement qui ont partagé l’histoire de leur fils et plaidé pour faire changer les choses.

En 2016, un projet de loi portant le nom de Daniel – présenté à la Chambre par Sinema, alors membre du Congrès – a été promulgué, garantissant un traitement aux vétérans ayant accès aux informations confidentielles. Si tout se passe comme prévu, ce ne sera bientôt plus le seul projet de loi qui portera le nom de Daniel.

La Loi Daniel Somers Network of Support Act a été adoptée au Sénat et à la Chambre des représentants au cours des quatre dernières semaines dans le cadre de la National Defense Authorization Act de 2020. Les deux chambres doivent maintenant concilier les différences entre les deux versions avant que le texte final ne soit envoyé au président pour qu’il signe la loi.

Elle exigerait que le ministère de la Défense fournisse des mises à jour sur la mission d’un militaire et les avantages futurs pour ses proches. Howard et Jean Somers affirment qu’il est crucial d’avoir accès aux informations sur les routines et le stress du service militaire, ainsi que sur les avantages auxquels les militaires peuvent avoir accès.

La sénatrice Kyrsten Sinema, (Démocrate-Arizona), écoute des témoins lors d’une audience sur le recensement de 2020 au Capitole de Washington, le mardi 16 juillet 2019. (AP Photo/Manuel Balce Ceneta)

« Nous pensons que si nous avions eu une meilleure idée de ce que Daniel a traversé, nous aurions pu l’aider beaucoup plus que nous ne l’avons pu – parce que nous n’avons pas été en mesure de l’aider du tout », a dit Howard à JTA. « Nous n’avions aucune idée de ce qu’il avait vécu, nous ne savions pas comment l’approcher. »

Le couple a encore beaucoup de travail devant lui. Ils ont rédigé un programme en 23 points sur les diverses lacunes du système qu’ils veulent combler.

« Nous avons appris à tempérer notre colère et à travailler au sein de notre système », a dit Howard. « Mais je pense que l’injustice de tout cela et la façon dont Daniel a été traité par le système – c’était un jeune homme qui avait le cœur le plus grand du monde et qui était la personne la plus généreuse que vous auriez jamais rêvé rencontrer – et la façon dont il s’est heurté à ces barrages était incompréhensible pour nous. »

Les Somers, qui fréquentent le Emanu-El Temple, une synagogue réformée à San Diego, disent que les valeurs juives autour de la justice sociale influencent tout ce qu’ils font. Howard a grandi dans une famille juive, tandis que Jean est devenu juive par choix après son mariage. Elle a dit qu’une chose qui lui parlait vraiment était le concept de tikkun olam, l’expression hébraïque pour le précepte juif consistant à réparer le monde.

Illustration : 5 000 petits drapeaux américains représentant les membres actifs et vétérans de la ligne militaire qui se sont suicidés au National Mall, le mercredi 3 octobre 2018, dans une opération des vétérans américains en Irak et en Afghanistan (IAVA – Iraq and Afghanistan Veterans of America), à Washington. (AP Photo/Jacquelyn Martin)

« C’est tout le système de valeurs juives qui m’a attiré vers le judaïsme », dit Jean. « C’est ainsi que nous vivons notre vie. »

Une autre chose qui les guide, c’est leur défunt fils.

« Nous sentons toujours sa présence », dit-elle. « Il a été un guide dans tout ce que nous avons fait, c’est une autre façon de le garder près de nous. »

Pour le « garder vivant », ajoute Howard.

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