Israël en guerre - Jour 350

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L’Iran construit des installations militaires en Syrie près des positions russes

La stratégie de Téhéran est apparemment basée sur la conviction qu'Israël n'oserait pas frapper de peur de détériorer ses relations avec Moscou

Avi Issacharoff est notre spécialiste du Moyen Orient. Il remplit le même rôle pour Walla, premier portail d'infos en Israël. Il est régulièrement invité à la radio et à la télévision. Jusqu'en 2012, Avi était journaliste et commentateur des affaires arabes pour Haaretz. Il enseigne l'histoire palestinienne moderne à l'université de Tel Aviv et est le coauteur de la série Fauda. Né à Jérusalem , Avi est diplômé de l'université Ben Gourion et de l'université de Tel Aviv en étude du Moyen Orient. Parlant couramment l'arabe, il était le correspondant de la radio publique et a couvert le conflit israélo-palestinien, la guerre en Irak et l'actualité des pays arabes entre 2003 et 2006. Il a réalisé et monté des courts-métrages documentaires sur le Moyen Orient. En 2002, il remporte le prix du "meilleur journaliste" de la radio israélienne pour sa couverture de la deuxième Intifada. En 2004, il coécrit avec Amos Harel "La septième guerre. Comment nous avons gagné et perdu la guerre avec les Palestiniens". En 2005, le livre remporte un prix de l'Institut d'études stratégiques pour la meilleure recherche sur les questions de sécurité en Israël. En 2008, Issacharoff et Harel ont publié leur deuxième livre, "34 Jours - L'histoire de la Deuxième Guerre du Liban", qui a remporté le même prix

Le chef des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri, (à gauche), avec le général Fahd al-Freij, (à droite), ministre syrien de la Défense, au ministère de la Défense de Damas, le 18 octobre 2017. (Crédit : STRINGER/AFP)
Le chef des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri, (à gauche), avec le général Fahd al-Freij, (à droite), ministre syrien de la Défense, au ministère de la Défense de Damas, le 18 octobre 2017. (Crédit : STRINGER/AFP)

Alors qu’il travaille intensément à l’approfondissement de sa présence militaire en Syrie, l’Iran construit des installations militaires très proches des forces russes, a appris le Times of Israel.

La construction de ces installations se fait dans le secret et, dans certains cas, elle a commencé sous la forme d’une construction résidentielle pour les civils, et n’a été révélée que plus tard comme des installations pour accueillir les combattants chiites déployés par l’Iran, ont déclaré des sources bien placées au Times of Israel, insistant sur l’anonymat.

Le stratagème iranien est apparemment fondé sur l’évaluation selon laquelle Israël – qui s’est engagé à empêcher l’Iran d’établir une présence militaire permanente au-delà de sa frontière nord – est peu susceptible de risquer d’attaquer des installations situées près des forces russes et de mettre Moscou en colère.

Ces nouveaux travaux de construction, qui, selon les sources, ne sont pas coordonnés avec la Russie, transforment potentiellement les forces russes voisines en boucliers humains de facto dans tout conflit futur avec Israël.

La décision iranienne est l’un des nombreux développements en Syrie qui indiquent que Moscou et Téhéran ne sont plus tout à fait au même niveau lorsqu’il s’agit de la Syrie. Alors que Moscou accepte que la présence de forces terrestres chiites en Syrie est vitale pour assurer le contrôle continu du président Bashar el-Assad sur le pays, certaines actions plus larges de l’Iran et ses efforts pour étendre son empreinte dans l’arène syrienne provoquent la consternation au Kremlin.

Des missiles S-300 pendant la parade de la Victoire sur la place rouge à Moscou, le 9 mai 2009. (Crédit : Kremlin.ru/CC BY 3.0 via Wikimedia Commons)

Moscou aurait également joué un rôle clé en veillant à ce que la Syrie refuse les efforts de l’Iran pour établir un port maritime à Tartous. L’Iran a cherché à louer une zone pour un tel port – tout comme la Russie a loué la terre pour son port – mais cette demande a été rejetée.

Dans l’ensemble, en Syrie, Téhéran ne cherche rien de moins ambitieux que de changer l’équilibre démographique de la majorité sunnite du pays, a-t-on dit au Times of Israel. Les Iraniens sont conscients que le régime alaouite repose sur une petite minorité ethno-religieuse, et qu’il est par conséquent peut-être trop faible pour garantir la stabilité du pays à l’avenir.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue syrien Bashar el-Assad, avec l’armée, dans la base militaire russe à Hmeimim, dans la province de Latka, le 11 décembre 2017. (Crédit : Mikhail KLIMENTYEV / POOL / AFP)

Les milices chiites envoyées dans le pays – déjà au nombre de plus de 10 000, y compris les mercenaires d’Irak, du Pakistan et d’Afghanistan – ne sont donc pas simplement une force de combat. L’objectif de l’Iran est d’augmenter considérablement leur nombre et, parallèlement, de faire venir leurs familles, leurs enfants, leurs parents et tous ceux qui le peuvent des familles des soldats, de sorte que des centaines de milliers de chiites supplémentaires s’installent en Syrie. Cela, même si l’exode de millions de Sunnites de leur patrie – on estime que 5 à 6 millions de Syriens ont fui le pays – renforce également la position de Bashar el-Assad.

Tout en travaillant à l’ouverture d’aéroports, de bases militaires, de bases de renseignement et plus encore, l’Iran continue également de chercher à se tailler sa part dans les industries syrienne du solaire et des phosphates, entre autres. Ces mesures aussi provoquent parfois des tensions avec Moscou ; les Russes se trouvent en concurrence avec les Iraniens pour divers projets économiques, ce qui constitue une nouvelle réalité inconfortable dans une Syrie où tout le monde semble vouloir profiter de sa restauration potentielle.

On estime que l’Iran a dépensé 31 milliards de dollars au cours des dernières années dans ses guerres et conflits en Syrie, en Irak, au Liban et au Yémen, entre autres, a-t-on dit au Times of Israel. Les activités iraniennes dans ces pays ne montrent aucun signe de ralentissement. Sa participation aux élections au Liban (prévues en mai), à l’insurrection Houthi au Yémen et aux milices chiites en Irak, ainsi qu’à la bataille en cours pour déterminer la forme de la Syrie de l’après-guerre, sont autant d’engagements à long terme.

La base de ses activités expansionnistes est l’amélioration de l’économie – les chiffres de croissance sont encourageants – avec un certain nombre d’entreprises étrangères, européennes, chinoises et russes, ayant déjà signé des accords avec l’Iran pour des milliards de dollars.

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