L’Iran déploie un nouveau navire de guerre dans les golfes d’Aden et d’Oman
Un haut responsable militaire a déclaré que la frégate Sahand, de fabrication iranienne "escortera" les navires iraniens dans la péninsule arabique, dans un contexte d'instabilité
L’Iran a déployé son navire de guerre le plus sophistiqué pour protéger les navires iraniens autour de la péninsule arabique dans un contexte de tensions avec les Etats-Unis, a fait savoir un haut-responsable militaire lundi.
Le Coordonnateur adjoint de l’armée de la République islamique d’Iran, le contre-amiral Habibollah Sayyari, a déclaré aux médias que la frégate iranienne Sahand et plusieurs navires de soutien ont été déployés pour « escorter » les navires iraniens dans le golfe d’Aden et le golfe d’Oman.
Le golfe d’Oman est situé à l’est du golfe Persique et du détroit stratégique d’Ormuz, voie de passage pour près d’un tiers du pétrole vendu par voie maritime. Le golfe d’Aden se situe au sud du Yémen et relie la mer d’Oman à la mer Rouge.
Sayyari a déclaré, selon la presse iranienne en langue anglaise Press TV, que c’était le voyage inaugural du Sahand, une fabrication nationale qui a rejoint la flotte navale iranienne en décembre dernier.
Les médias étatiques prétendent que le destroyer Sahand est équipé d’armes sophistiquées et d’une technologie permettant d’éviter les radars. Toutefois, comme beaucoup de nouvelles réalisations ou acquisitions de l’armée iranienne, le Sahand n’a jamais été vu en action et ses capacités ne peuvent être vérifiées de manière indépendante.
L’annonce de la flottille de lundi survient dans un contexte de tensions entre les Etats-Unis et l’Iran sur l’effondrement de l’accord nucléaire entre Téhéran et les puissances mondiales et la réimposition des sanctions américaines.
Les tensions se sont aggravées dans le Golfe depuis mai, lorsque les États-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région en réponse à ce qu’ils ont appelé des indications d’une « menace crédible » des forces du régime iranien.
Depuis, des navires traversant le détroit d’Ormuz ont été attaqués, des drones abattus et des pétroliers saisis. Au plus fort de la crise en juin, le président américain Donald Trump avait annulé des frappes aériennes contre l’Iran à la dernière minute après que les forces de la République islamique ont abattu un drone américain.
Ces dernières semaines, la question de la liberté de navigation dans le golfe Persique et autour de celui-ci a suscité des tensions, après que l’Iran a arraisonné trois navires étrangers, dont le Stena Impero, sous pavillon britannique, et qu’un pétrolier iranien était détenu par Gibraltar. Le territoire britannique d’outre-mer a finalement permis au navire – soupçonné par les États-Unis d’avoir expédié du pétrole vers la Syrie en violation des sanctions de l’UE – de naviguer.
Vendredi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, s’est dit furieux que les Etats-Unis « harcèlent » les navires dans les eaux internationales « et empêchent la liberté de navigation ».
Zarif a insisté sur le fait que l’Iran ne voulait pas entrer en guerre avec les États-Unis mais a averti qu’une présence navale occidentale renforcée dans le Golfe augmentait le risque d’accidents qui, selon les analystes, pourraient déclencher une confrontation plus large.
« Nous ne cherchons pas la confrontation militaire », a déclaré Zarif. « Mais il est clair que le fait d’amener des navires de guerre dans le golfe Persique … n’augmentera pas la sécurité… mais la possibilité d’accidents et d’incidents. »