Les juges ne peuvent examiner que la loi de la « raisonnabilité », pas toute la refonte
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
En entendant les arguments des requérants qui demandent à la Haute cour d’invalider la loi annulant l’usage du « caractère raisonnable », les juges ont contesté l’affirmation de Me Eliad Shraga, l’avocat de l’ONG Mouvement pour un gouvernement de qualité (MGQ) en Israël, selon laquelle ils peuvent prendre en compte l’ensemble du projet refonte du système judiciaire du gouvernement comme raison pour invalider la législation en cours d’examen par la Cour.
« Ils veulent chasser la procureure générale, ramener le chef du Shas, Aryeh Deri, au cabinet et ne pas convoquer la commission de sélection des juges », affirme Me Shraga.
Le juge Noam Sohlberg insiste sur le fait que cela dépasse les compétences de la Cour.
« Vous mettez dans le même sac des choses qui sont des propositions, des pensées. Nous sommes des juges ; nous ne pouvons pas nous occuper de ce qui ne s’est pas encore produit », a déclaré le juge Sohlberg.
Mais Shraga soutient également que la loi elle-même devrait être invalidée, pas nécessairement en raison de son contenu, qu’il qualifie néanmoins « d’horrible », mais à cause de ce qu’il décrit comme « l’invasion » du législateur dans le domaine du judiciaire.
« Le coup mortel ici est le coup porté à l’indépendance de la Cour et à la séparation des pouvoirs par cette loi », affirme le juge Shraga.