Qatar : les liens avec le Hamas sont « utiles » dans la guerre actuelle
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar indique que son pays n’a pas l’intention de fermer le bureau politique du Hamas à Doha après l’assaut du 7 octobre, arguant que le canal de communication a été essentiel pour les pourparlers sur la libération des otages et pour les efforts de désescalade des combats entre le groupe terroriste et Israël.
Majed al-Ansari a déclaré à CNN que « diverses parties » avaient poussé le Qatar à ouvrir une ligne de communication avec le Hamas et même à autoriser le groupe terroriste à établir un bureau politique à Doha.
« Cette chaîne a joué un rôle essentiel dans la lutte contre les escalades qui ont eu lieu », déclare-t-il, affirmant que les pourparlers du Qatar avec le Hamas ont contribué à réduire les tensions en septembre, après deux semaines d’émeutes à la frontière par les Palestiniens.
« Par conséquent, tant que cette chaîne est utile à l’instauration de la paix, nous devons la conserver. Nous ne pouvons pas nous permettre de la perdre », explique M. al-Ansari. « Il est désormais utile dans le cadre de cette escalade. C’est le seul moyen pour nous de servir de médiateur pour la libération de ces otages et de leur permettre de rentrer chez eux et de retrouver leurs familles », ajoute-t-il.
Le rôle du Qatar dans le conflit actuel est une source de controverse en Israël, un nombre croissant de responsables estimant que Doha ne devrait pas accueillir le groupe terroriste après le carnage infligé par le Hamas le 7 octobre. Paralèllement, Jérusalem semble reconnaître que le Qatar est le pays le plus à même de servir de médiateur entre Israël et le Hamas, peut-être en raison des liens de longue date qu’entretient Doha avec le groupe terroriste.
Le président du Conseil national de sécurité, Tzachi Hanegbi, a même salué les efforts du Qatar dans un tweet en anglais en début de semaine, ce qui a suscité des critiques de la part de l’ancien premier ministre Naftali Bennett, mais a également conduit de nombreux analystes à penser qu’un accord majeur pour la libération des otages à Gaza était à l’horizon.
En 2020, Yossi Cohen, alors chef du Mossad, et Herzi Halevi, alors chef du commandement sud des forces de défense israéliennes (aujourd’hui chef d’état-major), se seraient rendus au Qatar pour encourager Doha à continuer d’acheminer des dizaines de millions de dollars d’aide mensuelle au Hamas, Jérusalem étant alors convaincue que le groupe terroriste pouvait être acheté pour qu’il s’abstienne d’attaquer Israël.
Ces versements s’inscrivent dans le cadre d’une politique plus large du Premier ministre Benjamin Netanyahu, accusé de favoriser le Hamas au détriment de l’Autorité palestinienne, plus modérée, afin d’éviter les négociations politiques et de maintenir la division entre les différentes factions palestiniennes.