Marche des Drapeaux à Jérusalem : Washington appelle au calme et à la retenue
Un porte-parole du département d'État dit que les États-Unis soutiennent le droit à manifester pacifiquement et appelle à les manifestants à ne pas attiser les tensions
Les États-Unis appellent au « calme » et à la « retenue » à la veille de la marche nationaliste très controversée qui défilera dans la Vieille Ville de Jérusalem, jeudi.
Des dizaines de milliers de Juifs israéliens devraient traverser le quartier musulman en brandissant le drapeau bleu et blanc – un événement qui a lieu moins d’une semaine après l’accord de cessez-le-feu qui a été conclu entre l’État juif et le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien de Gaza, un accord qui est venu mettre un terme à cinq jours de combats meurtriers.
Ce rassemblement annuel de membres du mouvement nationaliste-religieux est souvent source de tensions, avec des milliers de personnes, majoritairement orthodoxes, qui défilent depuis le parc de l’Indépendance jusqu’au mur Occidental pour célébrer la réunification des parties orientale et occidentale de Jérusalem pendant la Guerre des Six jours, en 1967. Yom Yeroushalayim a gagné en notoriété au fil des années, marquée par des discours de haine et parfois par des violences des participants Juifs à l’égard des Palestiniens.
Mardi, Vedant Patel, porte-parole adjoint du département d’Etat, a déclaré que Washington « continue à exhorter les parties à s’abstenir d’entreprendre des actions, d’utiliser une rhétorique ou de mener des activités susceptibles d’enflammer les tensions » en réponse à une question qui lui était posée sur la marche controversée pendant un point-presse.
Patel a indiqué que les États-Unis croyaient « dans les droit des individus à s’exprimer et à s’exprimer pacifiquement » tout en recommandant vivement aux deux parties « de maintenir le calme, de faire preuve de retenue » et d’éviter toute escalade des tensions.
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, député d’extrême-droite lié aux groupuscules nationalistes, devrait prendre part au défilé, exacerbant potentiellement encore davantage les tensions, même s’il n’avait pas encore confirmé sa présence dans la journée de mardi.
L’année dernière, les services de sécurité avaient gardé Ben Gvir, qui était alors simple député, à l’écart de l’entrée de la porte de Damas – un site d’affrontements fréquents entre Palestiniens et policiers israéliens – dans le Quartier musulman.
Le ministre des Finances Bezalal Smotrich, qui est lui aussi d’extrême-droite, des députés du Likud et Meir Porush, ministre ultra-orthodoxe de Jérusalem, devraient également participer à l’événement aux côtés de dizaines de milliers de personnes majoritairement issues de la communauté nationale-religieuse.
Cela fait longtemps que la marche des drapeaux est associée au sionisme religieux – un mouvement qui considère comme un impératif de placer toute la Terre d’Israël sous souveraineté juive. Elle est utilisée par les nationalistes extrémistes pour entraîner des hostilités avec les résidents arabes et les habitants arabes de Jérusalem-Est considèrent, pour leur part, le défilé comme une provocation.
Le moment choisi pour la marche des drapeaux, cette année, est particulièrement délicat en raison du cessez-le-feu qui a été conclu, dimanche matin, entre Israël et le Jihad islamique palestinien, un groupe terroriste soutenu par l’Iran – malgré des échanges de tirs transfrontaliers qui avaient eu lieu dans la soirée suivante. Ce cessez-le-feu était venu mettre un terme à plusieurs journées de combat qui avaient été marqués par les tirs de presque 1 500 roquettes en direction du territoire israélien, et le groupe avait, semble-t-il, menacé de faire traîner le conflit pour perturber la marche.
Les responsables de la sécurité estiment qu’il est peu probable que des tirs de roquette aient lieu pendant le défilé, avait fait savoir la Treizième chaîne dans la journée de dimanche. Mais certains officiels craignent toutefois une répétition de ce qui s’était passé en 2021, année où le Hamas avait tiré des roquettes en direction de Jérusalem alors que la marche venait de commencer, donnant le coup d’envoi à une semaine de conflit entre l’État juif et les groupes terroristes de la bande de Gaza.