Nouveau protocole de soin pour les otages relâchés après les critiques sur Lifshitz
Le ministère de la Santé indique que les libérés seront pris en charge dans un service séparé, les propos tenus publiquement par Yocheved Lifshitz ayant potentiellement profité au Hamas
Le ministère de la Santé a annoncé mercredi un « protocole pour la prise en charge » des personnes relâchées après avoir été prises en otages lors de l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre, après que la conférence de presse d’un otage libéré a décrite comme une victoire en termes de relations publiques pour le groupe terroriste palestinien au pouvoir à Gaza.
Selon les nouvelles règles, le ministère a déclaré que les otages relâchés seront traités dans un service séparé, à laquelle seuls leurs proches, le personnel médical et les responsables de la sécurité auront accès.
Un communiqué du ministère, qui cite son rôle « en tant qu’autorité responsable de la santé mentale et physique des otages », ne fournit pas plus de détails sur cette décision.
« Le ministère de la Santé appelle au retour de tous les otages et prie pour leur santé », indique le communiqué.
Le ministère a dévoilé ces nouvelles directives un jour après que Yocheved Lifshitz, 85 ans, a décrit mardi, lors d’une conférence de presse largement suivie devant l’hôpital Ichilov de Tel Aviv, comment ses ravisseurs terroristes l’ont emmenée en moto du kibboutz Nir Oz jusqu’à un « dédale de tunnels » à Gaza, tout en accusant les dirigeants israéliens d’avoir failli, faisant ainsi d’elle et des autres, des « boucs émissaires ».
Elle a déclaré que ses ravisseurs l’avaient battue sur le chemin de Gaza, mais qu’elle avait été bien traitée par la suite.
La prise de parole, notamment la description détaillée et répétée par Lifshitz des soins qu’elle et d’autres otages ont reçus en captivité, a été rapidement critiquée par certains professionnels des relations publiques et commentateurs israéliens, qui y ont vu un faux pas israélien majeur et une victoire de propagande pour le groupe terroriste palestinien du Hamas. Si Lifshitz n’a pas été directement critiqué, certains ont reproché au gouvernement de ne pas avoir supervisé l’événement, et d’autres à l’hôpital de l’avoir organisé.
Le Hamas a relâché Lifshitz et Nurit Cooper, 79 ans, après 17 jours de captivité. Il s’agit des troisième et quatrième otages libérés par le groupe terroriste ces derniers jours. Les deux femmes ont atteint l’Égypte lundi en fin de journée, puis remises à l’armée israélienne, qui les a évacuées à Ichilov pour qu’elles soient examinées. Les médecins ont déclaré qu’elles étaient toutes en bonne santé.
Au moins 220 autres personnes – y compris les maris respectifs des deux femmes, Amiram Cooper, 84 ans, et Oded Lifshitz, 83 ans, seraient toujours retenues en otage par le Hamas.
Mercredi également, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a demandé au Hamas de fournir une preuve de vie des otages qu’il détient et de tous les libérer « pour raisons de santé ».
L’OMS a déclaré que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) devrait être autorisé à avoir un accès médical immédiat pour vérifier leur état de santé, et qu’elle se tenait prête à fournir au CICR tout soutien sanitaire nécessaire pour les otages.
L’OMS s’est déclarée « gravement préoccupée » par la santé des otages qui, selon elle, comprennent des professionnels de la santé et jusqu’à 30 enfants.
« Il est urgent que les ravisseurs des otages donnent des signes de vie, apportent la preuve qu’ils fournissent des soins de santé et relâchent immédiatement, pour des raisons humanitaires et sanitaires, toutes les personnes enlevées », a déclaré le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué.
Il s’est entretenu mercredi avec le Forum des familles d’otages et de disparus, une organisation israélienne qui représente les familles des captifs.
Tedros a déclaré qu’il avait « entendu de source directe la tragédie, le traumatisme et la souffrance auxquels elles [les familles] sont confrontées ».
« De nombreux otages, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, ont des problèmes de santé préexistants qui nécessitent des soins et des traitements urgents et durables. Le traumatisme mental auquel les personnes enlevées et leurs familles sont confrontées est grave et le soutien psychosocial est d’une grande importance », a-t-il ajouté.
Tedros a déclaré que l’agence pour la santé des Nations unies ferait « tout ce qui est en son pouvoir pour répondre aux besoins sanitaires et humanitaires des personnes retenues en captivité ».
« Tous les civils qui souffrent dans ce conflit doivent être protégés », a-t-il ajouté.
Il a appelé les 194 États membres de l’OMS à donner la priorité à la santé des populations et à « prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux souffrances actuelles ».
L’agence pour la santé de l’ONU a appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat afin de permettre l’acheminement en toute sécurité des fournitures médicales et du carburant dans toute la bande de Gaza.