Pour l’Unrwa, la reprise de l’aide américaine ne comblera pas le déficit
Les Etats-Unis étaient le plus gros contributeur avec un montant d'environ 300 millions d'euros, soit près de 30 % du budget annuel
L’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) a exprimé jeudi l’espoir de voir les Etats-Unis reprendre leur financement tout en estimant que cela ne suffirait pas à combler le déficit dont elle souffre.
Avant de retirer leurs financements à l’Unrwa sur une décision de l’ancien président Donald Trump, les Etats-Unis étaient le plus gros contributeur avec un montant de 365 millions de dollars (environ 300 millions d’euros), soit près de 30 % du budget annuel.
L’ambassadeur américain par intérim auprès de l’ONU Richard Mills a déclaré mardi que « l’administration (du nouveau président Joe) Biden avait l’intention de rétablir les programmes d’assistance américains qui soutiennent le développement économique et l’aide humanitaire pour le peuple palestinien », sans toutefois parler spécifiquement de l’Unrwa.
« Nous nous félicitons de la décision de l’administration Biden de rétablir l’assistance aux Palestiniens et nous attendons avec intérêt de poursuivre le dialogue avec elle sur la reprise de l’aide à l’Unrwa », qui a cessé depuis quatre ans, a déclaré à l’AFP, Tamara al-Rifaï, une porte-parle de l’agence onusienne.
Selon Mme Rifaï, l’exercice 2021 s’annonce « très difficile » car si le budget global plafonnera à 806 millions de dollars (environ 665 millions d’euros) comme en 2020, les recettes prévues couvriraient seulement trois mois de fonctionnement.
« Nous nous attendons donc à une crise de trésorerie à partir de mars et de manière plus générale, le déficit attendu (…) pourrait conduire à un effondrement financier de l’agence », relève l’Unrwa.
« Nos prévisions financières tiennent compte du réengagement attendu de l’administration américaine, nous prévoyons donc un peu plus de revenus qu’en 2020, mais ces revenus légèrement améliorés ne couvriront pas les énormes dettes » de l’Unrwa, a-t-elle souligné.
Selon la porte-parole, l’année 2021 commence avec un passif de 75 millions de dollars (environ 62 millions d’euros) résultant de l’exercice de l’année 2020 et il devrait atteindre plus de 200 millions de dollars (environ 165 millions d’euros) pour l’année en cours.
En novembre, l’agence controversée avait annoncé être à court de liquidités pour payer les salaires de novembre et décembre de ses 28 000 employés, eux-mêmes pour la plupart des réfugiés, offrant des services (éducation, soins de santé) à plus de cinq millions de Palestiniens répartis dans des camps en Jordanie, en Syrie, au Liban et dans les Territoires palestiniens.