Israël en guerre - Jour 587

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Pourquoi Israël a intensifié ses bombardements sur la Syrie ?

Quelles réactions a provoquées cette escalade au sein de "l'axe de la résistance", le nom donné par l'Iran à un ensemble de groupes terroristes soutenus par Téhéran et ennemis d'Israël ?

Les services d'urgence et de sécurité syriens inspectant l'épave d'une voiture qui a explosé, à Damas, le 21 octobre 2024. (Crédit : Maher Al Mounes/AFP)
Les services d'urgence et de sécurité syriens inspectant l'épave d'une voiture qui a explosé, à Damas, le 21 octobre 2024. (Crédit : Maher Al Mounes/AFP)

Des frappes israéliennes menées la semaine dernière en Syrie ont tué une centaine de combattants des groupes terroristes pro-Iran, le bilan le plus lourd depuis qu’Israël a intensifié ses raids en territoire syrien, en parallèle de sa guerre contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au Liban.

Pourquoi cette escalade et quelles réactions a-t-elle provoquées au sein de « l’axe de la résistance », le nom donné par l’Iran à un ensemble de groupes terroristes soutenus par Téhéran et ennemis d’Israël ?

Quelles cibles en Syrie ?

Depuis le 26 septembre, peu après le début de la guerre ouverte au Liban entre l’armée israélienne et le Hezbollah, Israël a enchaîné les bombardements en Syrie.

Un immeuble résidentiel touché par une attaque aérienne israélienne présumée dans la banlieue de Mezzeh, à la périphérie ouest de la capitale de la Syrie, à Damas, le 8 octobre 2024. (Crédit : Louai Beshara/AFP)

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a recensé 86 attaques ayant tué 39 civils, mais aussi 199 soldats syriens ou combattants de groupes terroristes pro-Iran, dont le Hezbollah ou des factions irakiennes ou palestiniennes.

Le 20 novembre, trois raids sur Palmyre (centre) ont tué 106 combattants, selon l’OSDH, basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

Il s’agit selon l’ONG du bilan le plus lourd en un jour dans ce type d’attaques depuis le début du conflit en Syrie en 2011.

Parmi ces morts, figurent 73 combattants de groupes syriens, outre 29 combattants non-Syriens, en majorité appartenant au mouvement irakien al-Noujaba, et quatre Libanais du Hezbollah, selon l’OSDH.

Lundi soir, Israël a bombardé le poste-frontière de Joussieh, entre le Liban et la Syrie, dernier en date d’une série de raids menés récemment sur plusieurs points de passage.

« Étant donné le nombre élevé de raids, la Syrie est de facto un des champs de bataille des guerres d’Israël », indique à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Sont visés les postes frontaliers, officiels ou informels, des appartements d’habitation, notamment à Damas, les QG des factions pro-iraniennes et des entrepôts d’armes du Hezbollah, selon lui.

Pourquoi l’escalade ?

Une affiche avec le héros persan mythique Arash l’archer en train de tirer un missile à l’aide de son arc, avec un texte en persan disant « Je n’abandonnerai pas ma patrie », orne un pont piétonnier suspendu, dans le centre de Téhéran, le 15 avril 2024. (Crédit : Atta Kenare/AFP)

Depuis le début du conflit syrien, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie visant les forces du régime et les alliés pro-iraniens.

Même en confirmant épisodiquement ses frappes, Israël a martelé son refus de voir la Syrie devenir la tête de pont de Téhéran.

Ces deux derniers mois, l’armée israélienne a assuré que son objectif était aussi d’empêcher le Hezbollah de « transférer » de Syrie vers le Liban des armes utilisées dans des attaques contre Israël.

Lundi, elle a précisé que le bombardement de Joussieh visait à « cibler les axes de transport d’armes du régime syrien » à la frontière.

Avec la guerre au Liban, « l’équilibre de dissuasion » en place entre Israël et le Hezbollah s’est « effondré », indique l’analyste Sam Heller.

Sans « craintes de représailles » du Hezbollah, Israël « bombarde le Liban à volonté, outre les cibles en Syrie prétendument liées au Hezbollah et à l’Iran », résume-t-il.

Objectif apparent : « affaiblir durablement le Hezbollah » en ciblant ses « chaînes d’approvisionnement logistiques via la Syrie » en armes.

Quelles réactions ?

L’ayatollah Ali Khamenei saluant la foule lors d’une réunion avec des membres de la milice terroriste volontaire Basij, à Téhéran, le 25 novembre 2024. (Crédit : KHAMENEI.IR/AFP)

Damas a fustigé les « agressions répétées » d’Israël, accusé de chercher à « élargir le champ de son agression vers les pays de la région ».

À part ces « condamnations traditionnelles », explique Heller, Damas « n’a pas beaucoup d’autres options : la Syrie est épuisée par plus d’une décennie » de guerre et d’effondrement économique.

« Le rôle de la Syrie n’est pas d’affronter Israël », indique à l’AFP une source proche du Hezbollah, soulignant son importance « logistique ».

A LIRE : Pour décapiter le Hezbollah, Israël doit détruire les laboratoires d’armement iraniens en Syrie – expert

Ce pays « représente la ligne d’approvisionnement depuis l’Iran, en passant par l’Irak, jusqu’au Hezbollah », dit-il.

Il confirme les craintes de Téhéran et de Bagdad d’être à leur tour dans le viseur d’Israël, même en cas de trêve au Liban.

La diplomatie israélienne a d’ailleurs récemment réclamé une « action immédiate » de l’ONU pour que l’Irak fasse cesser les attaques des « milices pro-iraniennes », rappelant le droit d’Israël « à prendre toutes les mesures nécessaires pour se protéger ».

Car les groupes terroristes irakiens formant la « Résistance islamique en Irak » revendiquent quotidiennement des tirs de drone contre Israël, en solidarité avec Gaza et le Liban.

Tsahal annonce abattre l’écrasante majorité de ces projectiles. Début octobre toutefois, un drone avait tué deux soldats israéliens dans le secteur du Golan syrien, annexé par Israël.

Après l’annonce de la diplomatie israélienne, l’Irak a réagi en accusant Israël de chercher des « prétextes » pour « justifier » une « agression planifiée » contre le territoire irakien.

Toutefois, Bagdad a aussi dit œuvrer pour « empêcher » le territoire « d’être utilisé pour lancer toute attaque ».

« Depuis plus d’un an, l’Irak a réussi à rester relativement à l’écart de la guerre régionale », confirme l’analyste Renad Mansour, citant l’engagement exercé en ce sens tant par Washington que par Téhéran : « Toutes deux voulaient la stabilité en Irak. »

Mais « en cette période de transition entre les présidents américains [Joe] Biden et [Donald] Trump, le gouvernement irakien craint que Netanyahu ait encore plus de lest pour s’en prendre à tout l’axe de la résistance », résume Mansour.

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