Privatiser Kan pourrait menacer la participation d’Israël à l’Eurovision – EBU

L’Union européenne de radio-télévision (EBU), qui est organisatrice du Concours de l’Eurovision, a envoyé mercredi une lettre aux députés israéliens pour leur faire part de sa « profonde inquiétude » concernant le projet de privatisation de la société publique israélienne de radiodiffusion qui est avancé par le gouvernement.

« Une telle initiative ne mettrait pas seulement en péril le paysage médiatique israélien, mais elle pourrait également avoir des retombées importantes sur les fondations démocratiques et sur la réputation internationale du pays », est-il écrit dans ce courrier qui a été adressé à la commission des Affaires économiques de la Knesset.

« La fermeture de l’IPBC, sa prise de contrôle ou la réduction de son budget créeraient un écart avec les normes qui sont défendues par les nations démocratiques du monde entier, ce qui risquerait d’éroder non seulement la confiance nationale mais aussi la crédibilité à l’international », continue la missive.

« L’adhésion de Kan à l’EBU offre aux Israéliens des avantages significatifs – avec notamment un rôle dans des événements internationaux déterminants tels que le Concours Eurovision de la chanson qui a été l’émission de télévision la plus performante en Israël l’année dernière. Elle garantit également l’accès à des droits sportifs majeurs, y-compris les droits de diffusion de la Coupe du monde de la FIFA 2026, en offrant une couverture en clair pour tous les Israéliens », dit la lettre.

« La privatisation de l’IPBC mettrait en péril cette relation et conduirait presque certainement à l’exclusion de Kan de notre Union, diminuant le rôle de la nation dans les événements déterminants et limitant l’accès des citoyens israéliens à ce type de contenu », a poursuivi l’EBU.

L’union européenne de radiodiffusion a également noté que la couverture par Kan du pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre 2023, était la séquence d’actualités la plus largement diffusée via le système d’échange d’informations.

« Affaiblir ou démanteler cette institution pourrait entraîner un vide dans la diffusion d’informations fiables, tant au niveau national qu’international », a prévenu le courrier.