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« Qu’il aille se faire voir », dit Trump en évoquant Netanyahu

Dans une interview, l'ex-président américain a déploré le "manque de loyauté" de l'ancien Premier ministre et a affirmé avoir sauvé Israël de la destruction

Le président américain de l'époque Donald Trump lors d'un rassemblement de campagne de candidats républicains au sénat à  Valdosta, en Géorgie, le 5 décembre 2020. (Crédit : AP Photo/Evan Vucci, File)
Le président américain de l'époque Donald Trump lors d'un rassemblement de campagne de candidats républicains au sénat à Valdosta, en Géorgie, le 5 décembre 2020. (Crédit : AP Photo/Evan Vucci, File)

L’ancien président américain Donald Trump s’en est pris avec férocité au Premier ministre Benjamin Netanyahu en évoquant les félicitations adressées par ce dernier à Joe Biden lors de la victoire du Démocrate à la Maison Blanche, l’année dernière, dans une interview publiée vendredi.

Trump a ainsi estimé que le message transmis par Netanyahu au nouvel occupant du Bureau ovale était arrivé trop rapidement après l’annonce des résultats du scrutin – des résultats qu’il continue à contester à ce jour.

« Il a été très rapide. Plus rapide que la plupart des autres. Je ne lui ai plus parlé depuis. Qu’il aille se faire voir [« Fuck him », en anglais] », a déclaré Trump au cours d’un entretien accordé au journaliste israélien Barak Ravid.

Netanyahu avait pourtant tardé à féliciter Biden au mois de novembre de l’année dernière, ne le faisant que de longues heures après un grand nombre d’autres dirigeants du monde entier.

Trump s’était entretenu avec Ravid au mois d’avril et au mois de juillet pour le nouveau livre que le journaliste est en train d’écrire en hébreu, La Paix de Trump, consacré aux accords de normalisation conclus entre l’État juif et les États arabes et qui ont été négociés avec l’aide de l’administration Trump.

L’ouvrage sortira dimanche et le journal Yediot Ahronot a publié des extraits des entretiens vendredi.

Le refus de Trump de reconnaître la victoire électorale de Biden l’avait amené à boycotter son investiture. Ce déni avait aussi entraîné la prise d’assaut du Capitole américain par des partisans de Trump, le 6 janvier – débouchant sur la deuxième procédure d’empeachment de l’ex-président à la Chambre.

Ravid travaille pour le site d’information israélien Walla et pour Axios, aux États-Unis.

Dans son entretien avec Ravid, l’ex-président a dit que personne n’avait davantage aidé Netanyahu qu’il ne l’avait fait lui-même et qu’il avait donc considéré comme une trahison les félicitations adressées par Netanyahu à Biden lors de sa victoire, alors même que Trump affirmait – une affirmation mensongère – que les élections lui avaient été volées.

« Personne n’a jamais fait autant pour Bibi. J’aimais bien Bibi et c’est encore le cas aujourd’hui », a expliqué Trump, utilisant le surnom donné à Netanyahu. « J’ai fait plus pour lui pour que n’importe qui d’autre avec lequel j’ai été amené à traiter », a-t-il continué.

« Mais j’apprécie aussi la loyauté. Et le premier à féliciter Biden, ça a été Bibi. Et non seulement il l’a félicité mais il l’a fait en vidéo. C’était en vidéo », s’est-il exclamé.

« Personnellement, il m’a déçu », a ajouté Trump. « Bibi aurait pu rester discret. Il a commis une erreur terrible. »

Trump a expliqué que sa décision de retirer les États-Unis de l’accord sur le nucléaire signé avec l’Iran en 2015, le JCPOA – l’administration américaine actuelle tente également de le réintégrer – avait été motivée « par mes relations avec Israël ».

Et il a affirmé que s’il ne l’avait pas fait, « je pense que peut-être Israël serait détruit aujourd’hui ».

« Aujourd’hui, Biden revient dans cet accord parce qu’il n’a pas d’idées. Les Israéliens ont combattu cet accord et Obama n’avait pas voulu les écouter. Ma décision de me retirer de l’accord, c’était à cause de mes relations avec Israël – pas de mes relations avec Bibi. C’était mon sentiment à l’égard d’Israël. »

A LIRE – Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Trump a aussi dit avoir sauvé Netanyahu au cours du scrutin d’avril 2019 au sein de l’État juif, en reconnaissant la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan. Cette élection avait été la première de quatre votes non-concluants qui avaient placé Israël dans l’impasse politique pendant deux ans. Netanyahu a finalement été écarté du pouvoir par la coalition actuellement à la tête du pays.

« Je l’ai fait juste avant les élections, ce qui l’a beaucoup aidé… Sans moi, il aurait perdu les élections. Il ne décollait pas à ce moment-là. Il a décollé dans les sondages après ce que j’ai fait, beaucoup. Il a pris 10 ou 15 points dans les sondages après ce que j’ai fait pour le plateau du Golan », a-t-il déclaré.

Le président américain Donald Trump (à gauche) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu se rendent à une réunion dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 27 janvier 2020. (Crédit : AP Photo/ Evan Vucci)

Les déclarations de Trump dans cette interview viennent confirmer des informations rendues publiques par un journaliste américain, Michael Wolff, qui avait écrit dans son récit de la présidence de Trump que ce dernier avait considéré comme « une ultime trahison » les félicitations adressées par Netanyahu à Biden.

Trump, furieux, aurait ainsi confié à ses conseillers que l’ex-Premier ministre israélien avait félicité Biden « avant que l’encre ne sèche sur le papier ». Le livre écrit par Wolff, Landslide: The Final Days of the Trump Presidency, est sorti au mois de juillet.

Trump avait refusé de reconnaître sa défaite, lançant des accusations infondées de fraude électorale et jurant de saisir les tribunaux – une réaction qui avait amené ses partisans à prendre d’assaut le bâtiment du Capitole américain pour tenter de stopper la certification de la victoire du Démocrate aux présidentielles.

Cette colère de Trump aurait éclaté en dépit du fait que Netanyahu a finalement été l’un des derniers dirigeants du monde à féliciter Biden et la vice-présidente américaine Kamala Harris.

Après un long silence ostensible, Netanyahu avait publié un post de félicitations sur son compte Twitter personnel en date du 8 novembre 2020 à 19 heures heure israélienne – plus de douze heures après l’annonce, par les médias américains, de la victoire de Biden.

Les analystes avaient souligné à cette occasion que, dans ses tweets et dans ses propos tenus ultérieurement devant le cabinet, Netanyahu n’avait pas parlé de Biden en tant que « président élu » et qu’il n’avait pas clairement déclaré que l’ex-vice-président et ancien sénateur du Delaware avait vraiment remporté les élections.

Dans une deuxième publication sur Twitter, il avait remercié Trump « pour l’amitié témoignée à l’égard de l’État d’Israël et à mon égard personnellement, pour votre reconnaissance de Jérusalem et du plateau du Golan, pour vous être dressé contre l’Iran, pour vos accords de paix historiques et pour avoir porté l’alliance américano-israélienne à un niveau sans précédent ».

Netanyahu avait construit une relation étroite avec Trump et son administration, mettant un terme à des décennies de politique américaine en reconnaissant la souveraineté de l’État juif sur Jérusalem et sur le plateau du Golan et en revenant sur l’opposition de longue date des États-Unis à la construction d’implantations israéliennes en Cisjordanie.

Les liens étroits qui avaient uni Trump et les Républicains avaient entraîné une inquiétude sur l’éventuelle perte du soutien bipartisan pour Israël à Washington.

Le fait qu’il ait fallu douze heures à Netanyahu pour réagir à l’annonce de la victoire de Biden face à Trump – une réaction qui était survenue bien après celles des autres dirigeants internationaux – avait inquiété certains.

Yair Lapid, leader de l’opposition à l’époque et actuel ministre des Affaires étrangères, avait été le premier politicien israélien à féliciter Biden. Il avait indiqué que le silence conservé par l’ex-Premier ministre était « lâche et scandaleux » et qu’il « nuisait aux intérêts d’Israël ».

Depuis le départ de Netanyahu, Lapid et son partenaire de coalition Naftali Bennett ont fait de la restauration du soutien bipartisan aux États-Unis un objectif diplomatique de premier plan.

Trump conserve encore une influence majeure au sein du Parti républicain, malgré sa défaite au cours des dernières présidentielles. Interrogé sur une éventuelle candidature à la Maison Blanche en 2024, l’ancien président a déclaré : « On verra. Peut-être que je vais briguer un second mandat. On verra ça. Je n’ai pas de projet pour le moment. »

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