Reconnaissance de l’Etat palestinien par 3 pays européens: Israël annonce de « graves conséquences »
Cette reconnaissance rend "plus difficile la promotion d'un accord pour la libération des otages" a déclaré le directeur général du ministère des Affaires étrangères
Le ministère des Affaires étrangères israélien a prévenu jeudi les ambassadeurs d’Irlande, d’Espagne et de Norvège que la reconnaissance de l’Etat de Palestine par leur pays aurait « des graves conséquences ».
« Il y aura de graves conséquences pour les relations avec ces pays après leur décision », a déclaré Jacob Blitstein, le directeur général du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié à l’issue de sa rencontre avec les ambassadeurs des trois pays européens, convoqués pour être « réprimandés », au lendemain de l’annonce de leur décision de reconnaître l’Etat de Palestine à partir du 28 mai.
Au cours de la réunion, une vidéo de l’enlèvement par le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas de cinq soldates lors de l’attaque du 7 octobre a été diffusée aux trois ambassadeurs.
Cette vidéo d’environ trois minutes, également diffusée aux médias mercredi, montre les jeunes femmes assises sur le sol, certaines avec du sang sur le visage, les mains attachées dans la base de Nahal Oz, dans le sud d’Israël.
Ces images ont été extraites d’une vidéo de deux heures filmée par une caméra portée à même le corps par des terroristes du Hamas le jour de l’attaque, selon un communiqué du Forum des familles, une association israélienne de proches d’otages, qui accompagnait la vidéo.
Lors de la réunion de jeudi, M. Blitstein a « réprimandé les ambassadeurs pour la décision perverse de leurs gouvernements de reconnaître un Etat palestinien », selon le communiqué du ministère.
תיעוד מ"העונש" לשגרירי המדינות שהכירו במדינה פלסטינית: שיחת נזיפה – וצפייה בסרט התצפיתניותhttps://t.co/k4E9NYYXGK | @inbartvizer pic.twitter.com/zyNdwf8HWT
— החדשות – N12 (@N12News) May 23, 2024
Il a ajouté que cette reconnaissance rendait « plus difficile la promotion d’un accord pour la libération des otages », toujours retenus à Gaza par des groupes terroristes palestiniens depuis l’attaque du Hamas et ses alliés le 7 octobre.
Les annonces coordonnées des trois gouvernements sont intervenues quelques jours après la demande du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, de mandats d’arrêts contre le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense, ainsi que contre trois dirigeants du Hamas pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, qui s’est rendu dans plusieurs pays afin d’obtenir un soutien en faveur de la reconnaissance de l’Etat de Palestine, a déclaré que cette décision renforcerait les efforts visant à relancer une solution à deux Etats pour résoudre le conflit au Moyen-Orient.
Israël a réagi avec force, rappelant immédiatement « pour consultations » ses ambassadeurs dans les trois pays.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi que l’annonce conjointe de ces pays européens était « une récompense pour le terrorisme », en ajoutant qu’un Etat palestinien souverain serait un « Etat terroriste ».