Starbucks dément avoir « rétrogradé » l’ADL dans sa formation contre les préjugés
La chaîne de cafétérias affirme que l'organisation juive "reste un élément clé" dans la lutte contre le racisme dans ses 8 000 points de vente aux États-Unis
NEW YORK (JTA) – Starbucks a démenti avoir rétrogradé l’Anti-Defamation League d’un rôle de leader dans sa formation contre les préjugés, affirmant qu’elle continue de considérer cette organisation juive comme un partenaire précieux pour ses formations futures.
Reggie Borges, un porte-parole du géant de la cafétéria, s’est exprimé mercredi à JTA à la suite de spéculations selon lesquelles les détracteurs gauchistes du rôle de l’ADL dans la formation contre les préjugés avaient conduit Starbucks à diminuer son rôle.
« Je ne saurais trop insister sur le fait qu’ils n’ont pas été rétrogradés », a dit M. Borges. « L’ADL demeure un élément clé de nos programmes. Toute insinuation disant qu’ils ont été rétrogradés est fausse. »
La formation contre les préjugés est la réponse de Starbucks à la controverse entourant l’arrestation, le 12 avril, de deux hommes noirs dans l’une de ses franchises de Philadelphie. Le 17 avril, Starbucks a annoncé qu’elle fermait l’ensemble de ses 8 000 points de vente au détail aux États-Unis dans l’après-midi du 29 mai afin d’offrir une formation antiracisme à ses 175 000 employés.

Dans son premier communiqué, Starbucks avait désigné les dirigeants de cinq groupes de défense des droits civils qui devaient participer à la planification et au suivi des efforts de l’entreprise, dont Jonathan Greenblatt, PDG d’ADL ; Bryan Stevenson, fondateur et directeur exécutif de l’Equal Justice Initiative ; Sherrilyn Ifill, présidente et conseillère juridique du NAACP Legal Defense and Education Fund ; Heather McGhee, présidente de Demos ; et l’ancien procureur général des États-Unis Eric Holder.
Quelques jours plus tard, Starbucks a publié un second communiqué expliquant ses objectifs. Cette fois, la chaîne de cafétéria a retiré le nom de Greenblatt de la liste des responsables de la formation et a indiqué qu’elle travaillerait avec l’ADL et plusieurs autres organisations sur des actions éducatives à plus long terme. Les autres sont notamment The Leadership Conference on Civil and Human Rights, UnidosUS, Muslim Advocates et des représentants de groupes LGBTQ, des organisations religieuses, des personnes handicapées et autres, a déclaré Starbucks.

Entre ces deux communiqués, Tamika Mallory, cofondatrice de la Marche des femmes que l’ADL avait critiqué pour avoir publiquement soutenu le dirigeant de la Nation de l’Islam Louis Farrakhan, a tweeté que l’ADL « attaque constamment les Noirs et les Bruns ». D’autres à gauche ont déclaré que l’ADL n’était pas un choix approprié pour le programme contre les préjugés, malgré ses décennies d’expérience sur le terrain, parce qu’elle parraine des programmes de formation en Israël pour les forces de l’ordre américaines.
M. Borges a déclaré que les modifications apportées au rôle d’ADL n’étaient pas le résultat d’une telle critique, mais représentaient plutôt l’évolution naturelle des mesures prises par l’entreprise pour contrer les préjugés.
#Starbucks is NOT serious about doing right by BLACK people! #boycottstarbucks pic.twitter.com/cjpDAXesCC
— Tamika D. Mallory (@TamikaDMallory) April 17, 2018
« Lorsque nous avons commencé à travailler avec l’ADL et les autres, nous avons réalisé que nous devions considérer cela comme un effort en plusieurs phases », a expliqué Borges à JTA. « Il est devenu évident que le 29 mai n’était qu’un moment dans le temps et que Starbucks avait besoin de poursuivre son chemin au-delà de ce jour. … L’expertise d’ADL en matière de formation contre les préjugés s’est naturellement adaptée à notre mission au-delà du 29 mai, et ils seront des conseillers clés dans ce que nous façonnons et développons ».
Greenblatt a semblé approuver la décision de Starbucks, tweetant le 25 avril : « C’est un honneur d’aider @Starbucks à mettre en œuvre l’éducation #antibias [sans préjugés] pour tous les 175 000 partenaires américains. Cet effort doit porter sur la création d’un changement durable. Starbucks s’engage sur le long terme et l’ADL sera là à chaque étape. »
Honored to be assisting @Starbucks in implementing #antibias education for all 175k US partners. This effort needs to be about creating lasting change. Starbucks is committed for long haul and ADL will be there every step of the way. https://t.co/rZppIQLJ4Z
— Jonathan Greenblatt (@JGreenblattADL) April 25, 2018
Il a ajouté « Ému à la perspective de travailler avec des partenaires et des précurseurs que sont @NAACP_LDF @eji_org @Demos_Org @civilrightsorg @WeAreUnidosUS @MuslimAdvocates, etc. Et pourtant, nous savons, d’abord et avant tout, qu’il s’agit d’une question de racisme. Nous sommes donc prêts à écouter, à apprendre et à partager notre expertise et notre expérience là où nous le pouvons ».
Borges a dit que Greenblatt a été « désigné au départ parce qu’il est un conseiller clé pour nous dans ce programme. Leur expertise est transversale et l’ADL est une des principales organisations qui le comprennent. Nous voulions obtenir des conseils et un éclairage de leur part, puis nous avons adopté cette approche à phases multiples. Ce n’est pas une rétrogradation. « Toute autre insinuation est fausse. »
Le porte-parole de l’ADL, Todd Gutnick, a déclaré : « Quand Starbucks a demandé de l’aide, nous avons accepté de l’aider. Quant à savoir si Starbucks veut ou non faire appel à notre expertise, vous devriez leur demander. »
Mercredi, Starbucks a conclu un accord avec Donte Robinson et Rashon Nelson, les deux hommes qui ont été arrêtés le 12 avril dans une succursale de Philadelphie. Ils attendaient un de leurs associés au café quand l’un d’eux a demandé à utiliser les toilettes. On leur a répondu que les toilettes étaient réservées aux clients payants. Peu de temps après, Robinson et Nelson ont été arrêtés par la police municipale et accusés plus tard dans la nuit pour intrusion.
Leur accord comprend un règlement financier confidentiel ainsi qu’une offre de financement pour que les deux hommes obtiennent un diplôme d’études universitaires de premier cycle dans le cadre d’un programme que Starbucks offre à ses employés. Les hommes fourniront également des informations à Holder, qui conseille Starbucks sur ses efforts de formation à long terme en matière de diversité et de lutte contre les préjugés.
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