Syrie: un responsable juge « prématurées » les discussions sur un accord de paix avec Israël
Une source officielle anonyme affirme que la normalisation n'est pas possible « tant que l'occupant ne respecte pas pleinement l'accord de désengagement de 1974 »

Les discussions sur la signature par la Syrie d’un accord de paix avec Israël sont « prématurées », a affirmé mercredi un responsable syrien cité par la télévision d’Etat, après qu’Israël s’est dit intéressé par la normalisation de ses relations avec Damas et Beyrouth.
« Les déclarations concernant la signature d’un accord de paix avec l’occupant israélien à l’heure actuelle sont considérées comme prématurées », a déclaré cette source officielle anonyme citée par la chaîne.
« Il n’est pas possible d’évoquer la possibilité de négociations sur un nouvel accord tant que l’occupant ne respecte pas pleinement l’accord de désengagement de 1974 et ne se retire pas des zones qu’il a envahies », a-t-elle ajouté.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé lundi que son pays était « intéressé » par une normalisation de ses relations avec la Syrie et le Liban voisins.
Il a toutefois souligné qu’Israël n’avait pas l’intention de restituer la partie du Golan syrien qu’il a conquise en 1967 et annexée en 1981.
Cet appel à la normalisation intervient dans un contexte de changements majeurs dans l’équilibre des pouvoirs dans la région, notamment après la chute en décembre du pouvoir syrien de Bachar al-Assad, et l’affaiblissement du Hezbollah libanais, pro-iranien, après sa dernière guerre avec Israël.
Les nouvelles autorités islamistes syriennes ont confirmé avoir mené des pourparlers indirects avec Israël afin de réduire les tensions.
Dès la chute de Bachar al-Assad, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a envoyé des troupes dans une zone tampon démilitarisée du Golan, à la lisière de la partie qu’il a annexé en 1981. Les troupes israéliennes sont entrées dans la zone tampon patrouillée par l’ONU le long de la ligne d’armistice de 1974 sur le plateau du Golan et dans d’autres zones plus à l’intérieur du sud de la Syrie. Les responsables ont initialement qualifié les nouveaux dirigeants syriens de « terroristes » en raison de leurs liens passés avec Al-Qaïda, et l’armée de l’air israélienne a mené une campagne de bombardements aériens intensifs sur ce qu’elle a qualifié d’objectifs militaires à travers le pays.

L’armée israélienne multiplie aussi ses bombardements en Syrie disant vouloir empêcher que les armes du régime déchu ne tombent entre de mauvaises mains et le développement d’activités hostiles à son encontre.
Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, a répété que Damas ne cherchait pas le conflit avec ses voisins, demandant à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu’il cesse ses attaques.
Pour la Syrie, l’objectif des discussions en cours est la remise en application de l’armistice conclu en 1974 entre les deux pays, qui restent techniquement en état de guerre.
Le contrôle du plateau stratégique est depuis longtemps une source de tension entre Israël et la Syrie, qui sont techniquement toujours en guerre. Avant de prendre le pouvoir après la chute d’Assad, Sharaa était connu sous le nom de guerre Abu Mohammed al-Jolani, qui, selon lui, faisait référence aux racines de sa famille dans les hauteurs du Golan, affirmant que son grand-père avait été contraint de fuir après la prise de contrôle de la région par Israël en 1967.