Israël en guerre - Jour 647

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Tsahal arrête les militants de la « Freedom Flotilla » et a dérouté le voilier vers Ashdod

Sains et saufs, les 12 passagers seront renvoyés chez eux ; Israël dénonce une "provocation médiatique" et assure que l'aide humanitaire à bord sera acheminée vers Gaza par "de vrais canaux humanitaires"

L’armée israélienne a pris le contrôle du bateau Madleen, qui faisait route vers Gaza, tôt lundi matin, et a arrêté les douze militants qui se trouvaient à bord après les avoir avertis à maintes reprises de ne pas tenter de rejoindre les côtes gazaouies, soumises à de strictes restrictions sécuritaires maritimes.

La mission militante organisée par l’organisation anti-Israël « Freedom Flotilla Coalition » avait pour objectif de contester les restrictions sécuritaires imposées par Israël sur la bande de Gaza et de sensibiliser l’opinion publique à la crise humanitaire provoquée par la guerre que mène depuis vingt mois Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas. Elle avait prévu de livrer une aide symbolique à l’enclave.

Le groupe d’activistes – parmi lesquels figurent la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg, l’activiste brésilien Thiago Avila et l’eurodéputée d’origine syrienne et membre du mouvement d’extrême-gauche radicale anti-Israël, La France Insoumise (LFI), Rima Hassan – sera déféré à la police en vue de son expulsion dès son arrivée au port d’Ashdod.

Le voilier avait ignoré les avertissements répétés d’Israël lui enjoignant de faire demi-tour depuis son départ de Sicile dimanche dernier. Vers 3 heures du matin, il a été intercepté par l’unité commando Shayetet 13 de la marine et l’unité de sécurité portuaire Snapir, a déclaré un responsable militaire au Times of Israel.

Avant son arraisonnement, le ministère des Affaires étrangères et la marine lui avaient donné une dernière chance de changer de cap, mais l’équipage avait de nouveau refusé.

« La zone maritime de Gaza reste une zone de conflit actif, et le Hamas a déjà exploité les routes maritimes pour mener des attaques terroristes, notamment les massacres du 7 octobre », avait averti le ministère des Affaires étrangères, qui a fourni des informations régulières en anglais tout au long de la nuit de dimanche à lundi matin.

Des militants à bord du Madleen levant les mains dans une vidéo prise le 9 juin 2025. (Crédit : Capture d’écran : Al Jazeera/YouTube)

« Les tentatives non autorisées de briser le blocus sont dangereuses, illégales et compromettent les efforts humanitaires en cours », avait déclaré le ministère.

Il avait appelé « tous les acteurs à agir de manière responsable et à acheminer l’aide humanitaire par le biais de mécanismes légitimes et coordonnés, et non par le biais de provocations ».

Il a ensuite publié une vidéo dans laquelle on une soldate de la marine israélienne communique avec le bateau par haut-parleur et leur indique que la zone maritime autour de Gaza est fermée, mais que l’aide humanitaire peut être acheminée vers la bande de Gaza via le port d’Ashdod.

Les militants à bord du voilier ont publié une vidéo les montrant accroupis alors qu’un drone survolait leur position.

« Nous sommes ici, encerclés par des drones israéliens. Donnez l’alerte, s’il vous plaît », entend-on dire un militant.

« Mettez-vous à l’abri, tout le monde. Prenez vos positions. »

« Le spectacle est terminé »

Au cours de la nuit, la Coalition de la flottille pour la liberté, qui avait affrété le bateau, a indiqué sur Telegram avoir perdu la liaison avec le voilier qui a été « arraisonné » selon elle par l’armée israélienne.

« Si vous voyez cette vidéo, nous avons été interceptés et kidnappés dans les eaux internationales », a déclaré Mme Thunberg dans une vidéo préenregistrée partagée par la Coalition de la flottille pour la liberté.

Celle-ci a dénoncé une « violation manifeste des lois internationales », assurant que l’arraisonnement s’était déroulé dans les eaux internationales. Israël n’a pas précisé à quel endroit le voilier avait été intercepté.

« Le navire a été arraisonné illégalement, son équipage civil non armé a été enlevé et sa cargaison vitale, comprenant notamment du lait en poudre pour nourrissons, des denrées alimentaires et des fournitures médicales, a été confisquée », a indiqué la Coalition.

Israël a confirmé avoir pris le contrôle du bateau et le remorquer vers le port d’Ashdod dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, qui a déclaré que le « yacht selfie » « se dirigeait en toute sécurité vers les côtes israéliennes ».

« Les passagers vont rentrer dans leur pays d’origine », a-t-il ajouté.

Le ministère des Affaires étrangères a indiqué que le bateau transportait « l’équivalent de moins d’un camion de marchandises humanitaires ». Il a toutefois ajouté que « plus de 1 200 camions humanitaires sont entrés à Gaza depuis Israël au cours des deux dernières semaines » et que « la Gaza Humanitarian Foundation a distribué près de 11 millions de repas directement aux civils à Gaza ».

Israël a partiellement repris ses opérations d’aide dans la bande de Gaza le mois dernier, autorisant à nouveau l’entrée de certaines fournitures de base, après deux mois et demi de blocage total. Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre une famine à moins que le bouclage ne soit totalement levé et que l’offensive militaire contre le Hamas ne prenne fin.

« Il existe des moyens d’acheminer l’aide vers la bande de Gaza, et cela n’implique pas de selfies sur Instagram », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

« La maigre quantité d’aide qui se trouvait sur le yacht et qui n’a pas été consommée par les ‘célébrités’ sera transférée à Gaza par le biais de véritables canaux humanitaires. »

Peu après, il a publié une vidéo montrant les militants arrêtés escortés vers le port d’Ashdod, confirmant que les passagers étaient « sains et saufs ».

« Tous les passagers du ‘yacht selfie’ sont sains et saufs. Ils ont reçu des sandwichs et de l’eau », a déclaré le ministère sur le réseau social X.

« Le spectacle est terminé. »

Dans une tentative manifeste d’apaiser les inquiétudes concernant le bien-être de l’équipage du Madleen, il a publié une photo de Thunberg, coiffée de son célèbre bonnet en forme de grenouille, en train de sourire tandis qu’un soldat lui offre un sandwich.

Il a précisé que la militante était « en sécurité et de bonne humeur ».

Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a félicité la marine israélienne pour avoir rapidement pris le contrôle du navire. Des images filmées avant l’abordage des soldats montrent que les militants avaient prévu de ne pas opposer de résistance.

« Provocation médiatique »

Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a accusé « Greta Thunberg et les autres (d’avoir) essayé de mettre en scène une provocation médiatique dans le seul but de se faire de la publicité ».

« L’Etat d’Israël ne permettra à personne de briser le blocus maritime de Gaza, dont l’objectif principal est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas, une organisation terroriste meurtrière qui détient nos otages et commet des crimes de guerre », avait averti dimanche le ministre de la Défense.

Katz a ensuite annoncé dans la nuit de lundi à mardi qu’il avait ordonné à Tsahal de montrer aux militants arrêtés, une fois arrivés sains et saufs au port, la vidéo montrant les atrocités commises le 7 octobre 2023.

Cette vidéo poignante de 43 minutes, produite par le bureau du porte-parole de Tsahal, montre des images non censurées et difficiles à regarder de personnes massacrées et de corps mutilés pendant l’assaut sanglant et barbare, dont la plupart ont été filmées par les caméras embarquées des terroristes.

« Il est normal que Greta, l’antisémite, et ses amis partisans du Hamas voient exactement qui est le groupe terroriste du Hamas qu’ils soutiennent et au nom duquel ils agissent, quels actes atroces ils ont commis contre des femmes, des personnes âgées et des enfants, et contre qui Israël se bat pour se défendre », a déclaré le ministre de la Défense.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le PDG de X, Elon Musk, regardant des images des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre, lors d’une réunion le 27 novembre 2023. (Crédit : Autorisation)

Israël a montré la vidéo des atrocités, intitulée « Bearing Witness » (Témoigner), à des journalistes et des personnalités publiques lors de projections limitées à travers le monde dans le cadre de ses efforts pour rallier le soutien à sa guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, bien que l’utilisation de ces images ait parfois suscité la controverse.

Bien qu’il ait finalement été intercepté, le Madleen a été plus loin que le bateau de la « Freedom Flotilla » intercepté un mois auparavant. Ce navire, qui aurait été affilié au groupe terroriste palestinien du Hamas, a été attaqué par deux drones alors qu’il naviguait dans les eaux internationales au large de Malte. Le collectif a accusé Israël d’être responsable de cette attaque qui a endommagé la partie avant du navire. Israël n’a fait aucun commentaire sur cet incident.

Un haut responsable israélien avait déclaré dimanche à la chaîne N12 que si l’on autorisait une mission militante de haut niveau à se rendre à Gaza, une « vague de flottilles » viendrait défier le blocus.

Le responsable avait déclaré que si le bateau ne faisait pas demi-tour, il serait arraisonné par des commandos de la marine et conduit au port d’Ashdod.

« Nous encerclons Gaza de toutes parts afin d’étrangler le Hamas et de l’empêcher de recevoir toute aide provenant d’une source non contrôlée par Israël. Si nous autorisons une flottille à entrer, d’autres suivront, et cette provocation [du bateau de Greta Thunberg] créera une vague de flottilles hostiles à Israël. Nous ne laisserons pas cela se produire », avait-il ajouté.

Les tentatives précédentes pour briser le blocage avaient également échoué.

En mai 2010, une autre « Flottille de la liberté pour Gaza », également organisée par la même coalition, avait été interceptée par la marine israélienne.

Après que le convoi a refusé d’obtempérer à l’ordre de se diriger vers Ashdod, des commandos israéliens avaient abordé l’un des navires, le Mavi Marmara, qui transportait plus de 600 passagers. Après avoir essuyé une violente résistance, les commandos avaient ouvert le feu, tuant dix militants turcs. Dix soldats israéliens avaient été blessés lors de cette opération. Cette intervention avait provoqué une condamnation internationale et une grave crise diplomatique entre Israël et la Turquie.

Manifestation en soutien à la flottille

Dimanche, la police a arrêté au moins une personne lors d’une manifestation de gauche devant l’ambassade de France, sur le front de mer de Tel Aviv.

Aucune personne n’a été interpellée lors d’une contre-manifestation spontanée et parfois violente.

La manifestation, qui rassemblait une cinquantaine de personnes, avait été organisée en soutien à la mission très médiatisée de la Freedom Flotilla vers Gaza, le Madleen, dont la moitié des douze membres d’équipage sont des citoyens français, dont l’eurodéputée Rima Hassan, qui bénéficie de l’immunité diplomatique.

Hassan avait publié un message sur la manifestation plus tôt dans la journée. Un membre du groupe de manifestants à Tel Aviv a confirmé au Times of Israel que le groupe était en contact avec le Madleen.

Plus tôt dans la journée, Katz avait appelé les militants « antisémites » à faire demi-tour.

La police a déclaré illégale la manifestation de gauche au bout d’environ 40 minutes, pendant lesquelles une foule de baigneurs, environ deux fois plus nombreuse que les manifestants de gauche, s’était rassemblée de l’autre côté de la rue, criant des obscénités et lançant des objets, notamment une bouteille d’eau pleine, sur les manifestants.

Les contre-manifestants ont crié « terroristes » et « allez à Gaza » aux militants de gauche, couvrant souvent leurs slogans, qui comprenaient « Arrêtez la guerre génocidaire » et « tuer des enfants n’est pas un problème de diplomatie publique ».

Plusieurs contre-manifestants se sont précipités de l’autre côté de la rue pour se battre avec les militants de gauche et déchirer des pancartes, notamment de grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Gaza ghetto » et « Le sionisme est un génocide ». Un contre-manifestant a pris par erreur un journaliste du Times of Israel pour un manifestant et a tenté de le pousser sur la route.

La police a repoussé les contre-manifestants violents, empêchant ainsi une bagarre plus importante.

Lorsque des renforts sont arrivés, les policiers ont ordonné aux militants de gauche de se disperser et ont commencé à les pousser vers un escalier pour les éloigner de la plage, les avertissant que toute personne qui résisterait à son arrestation serait placée en garde à vue. C’est à ce moment-là qu’ils ont arrêté l’un des militants.

Depuis que le Hamas a pris le pouvoir en 2007 à l’issue d’un coup d’État sanglant contre le Fatah, qui gouvernait l’enclave jusque-là, Israël et l’Égypte ont imposé différents degrés de restrictions sécuritaires sur Gaza. Israël affirme que cette mesure était nécessaire pour empêcher le Hamas de faire passer clandestinement des armes qui seraient utilisées contre l’État hébreu. Les détracteurs de ces mesures estiment qu’il s’agit d’une punition collective infligée aux quelque 2 millions de Gazaouis.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Les groupes terroristes dans la bande de Gaza détiennent 55 otages, dont 54 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 33 personnes dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant le sort de deux autres personnes.

Plus de 54 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes. Israël affirme avoir tué 20 000 terroristes au combat depuis janvier, et 1 600 autres terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.

L’armée israélienne assure prendre « de nombreuses mesures » pour minimiser les atteintes aux civils et souligne que le groupe terroriste viole systématiquement le droit international et exploite brutalement les institutions civiles et la population comme bouclier humain pour ses activités de terrorisme, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

 

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