Un livre sur le destin funeste de ceux qui ont côtoyé Anne Frank dans sa cachette
Si on sait que l’adolescente et sa sœur Margot sont mortes à Bergen-Belsen, début 1945, que sont devenus ceux qui avaient trouvé refuge avec elles au 263 Prinsengracht ?
Là où s’arrête le journal d’Anne Frank est un ouvrage de l’historien Bas von Benda-Beckmann sur le destin des occupants de l’Annexe – là où se cachait l’adolescente et sa famille – après leur arrestation. Traduit du néerlandais par Daniel Cunin, il paraitra le 21 septembre prochain aux éditions Notes de Nuit.
Chacun connaît l’histoire d’Anne Frank, grâce au journal qu’elle a tenu pendant toute la période où elle était cachée, à Amsterdam, avec sa famille et quatre autres personnes, jusqu’à leur arrestation en août 1944. Mais si on sait que l’adolescente et sa sœur Margot sont mortes à Bergen-Belsen, début 1945, que sont devenus ceux qui avaient trouvé refuge avec elles au 263 Prinsengracht ?
C’est sur le destin de ces huit personnes que revient ce livre : Otto (seul survivant), Edith, Margot et Anne Frank, Hermann, Auguste et Peter van Pels, et enfin Fritz Pfeffer. Tous sont des Juifs qui ont fui l’Allemagne nazie dans les années 1930 pour commencer une nouvelle vie aux Pays-Bas.
« Le présent ouvrage reprend donc le fil du journal d’Anne là où celui-ci s’arrêtait. Il explore de manière aussi précise que possible ce qui est arrivé aux protagonistes après leur arrestation et leur déportation dans différents camps de concentration et d’extermination, là où sept d’entre eux ont péri », écrit la maison d’édition.
« La police de sureté allemande y trouve huit personnes juives qui vivaient cachées, pour certaines depuis juillet 1942, dans l’achterhuis ou ‘annexe’, autrement dit l’essentiel de la partie du bâtiment côté cour. L’une d’entre elles était une jeune fille de 15 ans, Anne Frank. À compter de son treizième anniversaire, elle avait méticuleusement consigné les événements de sa vie dans un journal intime, document qui allait devenir l’un des livres les plus célèbres au monde. Grâce à cet écrit, traduit aujourd’hui en plus de soixante-dix langues et adapté à plusieurs reprises à l’écran et sur la scène, l’histoire de ces huit individus est devenue l’une des plus connues de la Seconde Guerre mondiale. À travers les yeux et la perception d’Anne, nous entrons dans l’intimité de ces gens ainsi que dans celle de l’adolescente en pleine croissance », explique l’auteur.
Miep Gies, l’une des protectrices de la famille Frank, a récupéré le journal d’Anne, après l’arrestation des huit habitants du 263 Prinsengracht et l’a remis à Otto Frank à son retour à Amsterdam en 1945. Après avoir hésité à le faire publier, le père d’Anne décida de le faire paraître (première édition en néerlandais le 25 juin 1947). Traduit en plus de 70 langues, ce livre figure au registre international de la « Mémoire du monde », depuis 2009. Le témoignage de cette adolescente, lu à travers le monde entier, constitue l’un des plus émouvants sur la vie quotidienne d’une famille juive, pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, de nombreuses rues ou encore écoles portent son nom.
Bas von Benda-Beckmann, né en 1976, est historien et auteur de nombreux ouvrages. Il a travaillé jusqu’en 2018 à l’Institut néerlandais des études sur la guerre, l’Holocauste et les génocides (NIOD) avant de rejoindre la Maison Anne Frank, le musée créé par Otto Frank à Amsterdam.
Le livre est publié avec le concours de la Fondation néerlandaise des Lettres.