Israël en guerre - Jour 526

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Un nouveau projet juif est prévu dans un quartier sensible de Jérusalem-Est

316 appartements seraient construits à Sheikh Jarrah ; un groupe de défense estime que cela fait partie d'une "politique raciste" pour pousser les Palestiniens hors de la capitale

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Des Palestiniens et des militants de gauche protestant contre l'expulsion de familles palestiniennes de leurs maisons, dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le 24 décembre 2021. (Crédit : Yossi Zamir/Flash90)
Des Palestiniens et des militants de gauche protestant contre l'expulsion de familles palestiniennes de leurs maisons, dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le 24 décembre 2021. (Crédit : Yossi Zamir/Flash90)

Les autorités israéliennes poursuivent leur projet de construction d’un nouveau quartier juif dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, qui, s’il est mis en œuvre, entraînera probablement l’expulsion des résidents palestiniens actuels.

Ce projet, lancé par l’Autorité de développement de Jérusalem, prévoit la construction de quelque 316 appartements dans ce quartier dans la capitale, qui est devenu un point de haute tension entre Israéliens et Palestiniens.

Les autorités israéliennes affirment que les terrains sur lesquels se trouvent les maisons actuelles ont été achetés par des familles juives à la fin du 19ᵉ siècle et ont été confisqués par la Jordanie à la suite de la Guerre d’Indépendance de 1948.

Cependant, des organisations de défense des droits civiques affirment que les projets de construction de ces quartiers sont discriminatoires, car les Palestiniens n’ont pas la même possibilité de récupérer des terres dans les parties occidentales de Jérusalem.

Elles notent également que les approbations pour les projets de logements palestiniens à Jérusalem-Est sont quasiment inexistantes, ce qui exacerbe la crise du logement pour les Palestiniens dans la ville, dans les mêmes quartiers que ceux conçus pour l’expansion de la population juive.

Selon les plans de ce qui a été baptisé Nahalat Shimon, quinze immeubles seront construits, bien que certains d’entre eux seront construits au-dessus de bâtiments existants qui doivent être préservés en raison de leur caractère historique.

Des Palestiniens et des militants de gauche protestant contre l’expulsion de familles palestiniennes de leurs maisons, dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le 16 avril 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La hauteur des immeubles construits sur les bâtiments déjà en place sera limitée à quatre ou six étages, bien qu’un terrain ait été prévu pour la construction d’un gratte-ciel de trente étages.

Les plans de Nahalat Shimon prévoient également une extension de la rue Dalman vers l’ouest afin de la faire croiser l’artère principale de la rue Bar Lev, sans doute pour améliorer l’accès au quartier.

Ir Amim, une organisation qui milite en faveur d’une planification équitable et des droits civils des Palestiniens de Jérusalem, a déclaré qu’elle pensait que les plans que le « General Custodian » (Gardien des propriétés des absents) – un organisme au sein du ministère de la Justice qui administre les terres anciennement sous propriété juive à Jérusalem-Est et en Cisjordanie – est chargé de mettre en œuvre, sont basés sur d’autres initiatives similaires de ces dernières années.

Toutefois, l’Autorité de développement de Jérusalem, qui dépend du ministère des Affaires et du Patrimoine de Jérusalem, est la seule autorité citée dans la demande de planification.

Le projet devrait être soumis en mars aux premières étapes de la procédure d’approbation de la planification.

Les résidents palestiniens actuels sont des locataires de longue date de ces propriétés et bénéficient d’un statut protégé à la suite de diverses décisions de justice. Cependant, les projets de rénovation urbaine permettent d’expulser même les locataires protégés, bien que l’État puisse être tenu de leur fournir des solutions de relogement dans une telle situation.

Quarante familles palestiniennes sont actuellement menacées d’expulsion du quartier de Sheikh Jarrah, où le projet de construction de Nahalat Shimon doit voir le jour. Selon l’association Ir Amim, elles ont été confrontées aux efforts d’expulsion déployés par des associations juives qui possèdent le terrain depuis 1971.

« Pendant des décennies et contre toute attente, les habitants d’Um Harun ont résisté aux tentatives agressives d’Israël de les expulser de leurs maisons et de leur quartier au nom du projet de colonisation du gouvernement israélien », a déclaré Aviv Tatarsky, chercheur pour Ir Amim.

Le député Itamar Ben Gvir aux côtés du président de Lehava, Benzi Gopstein, dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le 6 mai 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

« Le nouveau plan, initié par le gouvernement, est une nouvelle attaque contre la Jérusalem palestinienne et plus particulièrement contre la communauté d’Um Harun qu’il entend effacer et remplacer par une nouvelle colonie. »

« Ce plan s’inscrit dans le cadre d’une politique raciste générale qui vise la suprématie juive et l’éviction des Palestiniens de Jérusalem. »

Un autre projet de construction d’une yeshiva de onze étages, dont trois en dessous du niveau du sol, à Sheikh Jarrah, a été annoncé en janvier.

Le bâtiment serait construit sur un terrain de près d’un demi-hectare à Sheikh Jarrah, exproprié de ses propriétaires palestiniens pour de soi-disant « besoins publics », et situé en face de la mosquée de Sheikh Jarrah.

Ir Amim estime que les efforts pour faire avancer les projets de construction de quartiers juifs et d’institutions à Sheikh Jarrah se sont intensifiés depuis l’élection du président américain Donald Trump en novembre.

En 1970, la Knesset a adopté la loi sur les questions juridiques et administratives, qui permettait aux propriétaires de biens immobiliers de Jérusalem-Est qui, en 1948, avaient été transférés sous le contrôle des Jordaniens, de les récupérer auprès du Gardien des propriétés des absents.

La loi n’a toutefois pas été appliquée aux propriétaires palestiniens qui ont perdu leurs biens au cours de la même guerre, seuls les citoyens israéliens étant autorisés à récupérer leurs biens. Les Palestiniens de Jérusalem-Est se sont vu accorder le droit d’y résider de manière permanente lorsqu’Israël a repris la région à la Jordanie, et peuvent demander la citoyenneté, bien que la grande majorité d’entre eux ne l’aient pas fait.

Les Jordaniens ont affecté des terres qu’ils avaient saisies lors de la guerre de 1948 à la réhabilitation de dizaines de familles de réfugiés palestiniens, qui ont échangé leur statut de réfugié contre des maisons dans le quartier nouvellement construit de Sheikh Jarrah.

Après 1967, les associations juives, qui étaient propriétaires des terres, ont recouvré leurs droits de propriété sur la base de la loi sur les questions juridiques et administratives. Elles ont alors commencé à exiger que les familles de réfugiés quittent leurs maisons.

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