Un partisan de la réforme dit avoir été battu par la police après son arrestation
Un homme accuse la police de lui avoir cassé le nez dans un fourgon après son arrestation ; les forces de l'ordre disent qu'il a résisté à l'arrestation et agressé un agent
Un manifestant pro-gouvernement affirme avoir été battu par des policiers israéliens dans un fourgon de police après son arrestation qui a eu lieu lors d’un affrontement avec des manifestants contre le projet de loi sur la réforme judiciaire, a rapporté Haaretz dimanche.
Yitzhak Yosef De Bresser, 22 ans, a eu le nez cassé lors de la confrontation avec les policiers jeudi dernier au carrefour Bilu, près de Rehovot, indique le quotidien.
Il compte déposer une plainte, aujourd’hui, auprès du département des enquêtes internes de la police.
La police a déclaré dans un communiqué que De Bresser a résisté à l’arrestation et a agressé les officiers.
De Bresser a admis s’être défendu contre les officiers, mais il a affirmé que c’était en réponse à une agression injustifiée et qu’il avait été blessé même après avoir été menotté.
L’incident s’est produit jeudi au cours d’une journée de manifestations à travers le pays contre la réforme judiciaire.
יוסף מסר בתגובה לא היה הרמת ידיים מצידו בשום שלב רק תלש שלט אחרי שחטפו לו 3 אחרים. בנוסף השוטרים תקפו אותו כי סירב לתת להם את התיק שלו כי חשב שיחרימו לו. יגיש תלונה מחר במח״ש. יוסף קיבל צו הרחקה מרחובות ל10 ימים. ״אם הייתי שמאלני זה לא היה קורה״. pic.twitter.com/uanK5IqYwB
— daniel amram – דניאל עמרם (@danielamram3) May 6, 2023
Une de ces manifestation contre les projets controversés du gouvernement a eu lieu à Rehovot et De Bresser et quelques compagnons ont organisé une contre-manifestation spontanée en faveur de la législation.
La police a tenté de séparer les deux camps, mais à un moment donné, des échauffourées ont éclaté. Des manifestants anti-gouvernementaux présents au rassemblement ont affirmé que De Bresser et d’autres leur avaient craché dessus. Celui-ci a nié les faits, mais a déclaré qu’il avait saisi la pancarte de l’un des manifestants anti-réforme après que des pancartes de son groupe aient été prises par ces derniers.
C’est alors que la police a arrêté De Bresser et l’un de ses compagnons.
« Nous ne nous sommes pas opposés à cette arrestation, elle m’a même semblé logique », a-t-il déclaré à Haaretz.
Selon De Bresser, la police a confisqué le téléphone portable de son compagnon sans lui donner d’explication.
« C’est à ce moment-là que j’ai compris que nous ne serions pas juste détenus », a-t-il déclaré.
Dans le fourgon de police, on lui a demandé de remettre un petit sac qu’il portait, ce qu’il a refusé de faire.
« J’avais peur qu’ils veuillent le faire disparaître comme ils l’ont fait avec le téléphone de mon ami », a-t-il expliqué.
« Dès que j’ai refusé, cinq policiers se sont jetés sur moi à l’arrière de la voiture : un premier m’a étranglé avec ses deux mains sur mon cou, un deuxième a mis son genou sur ma poitrine, un troisième m’a attrapé les jambes et un troisième m’a donné un coup de poing au visage. J’avais l’impression d’étouffer », a-t-il déclaré.
Un témoin parmi les manifestants anti-réforme a déclaré à Haaretz qu’il avait vu De Bresser se faire embarquer dans un fourgon de police et qu’il avait ensuite remarqué que celui-ci causait des problèmes à l’intérieur, au point de faire trembler le véhicule.
De Bresser a confirmé ces détails à Haaretz, mais a déclaré qu’il avait réagi à la violence qu’il subissait de la part de la police.
Pour tenter de se libérer, De Bresser a déclaré avoir pincé l’un des policiers jusqu’à ce que ces derniers lui passent les menottes. C’est ce geste qui, selon la police, constitue une agression à l’encontre d’un agent.
De Bresser affirme cependant que les policiers ont continué à le frapper même après lui avoir passé les menottes, l’un d’entre eux lui reprochant d’avoir cassé sa montre.
Au poste de police, le même agent lui aurait dit : « Quand tu me croiseras dans la rue, tu traverseras le trottoir et tu garderas la tête baissée ».
Le lendemain, le tribunal de Petah Tikva a ordonné qu’il soit libéré sous conditions. Il lui a également été interdit de s’approcher de Rehovot pendant dix jours.
De Bresser s’est rendu à l’hôpital Kaplan de Rehovot, où l’on a diagnostiqué une fracture du nez, indique l’article, sans préciser le moment où ce diagnostic médical a été établi.
Sur la photo accompagnant l’article de Haaretz, De Bresser semble avoir un œil au beurre noir.
Dans une déclaration au quotidien Haaretz, la police a indiqué qu’il s’agissait d’une arrestation légale d’un « citoyen qui a commis une infraction pénale, s’est opposé à son arrestation et a attaqué des officiers de police dans le but d’interférer avec leurs activités opérationnelles ».
« Toute allégation de comportement qui s’écarte de ce qui est acceptable doit faire l’objet d’une enquête par les autorités compétentes », a déclaré la police.
L’avocat de De Bresser, du groupe d’assistance juridique de droite Honenu, a déclaré à Haaretz que son client « a passé une nuit en prison sans raison, d’autant plus qu’il avait été blessé après avoir été violemment attaqué par des officiers pour avoir osé les critiquer ».
Depuis janvier, des manifestations de masse sont organisées pour protester contre la refonte, les critiques estimant qu’elle privera la Cour suprême de sa capacité de ses contre-pouvoirs vis-à-vis du parlement, ce qui risque de miner profondément le caractère démocratique de l’État d’Israël. Le gouvernement et ses partisans affirment que la réforme est nécessaire pour contrôler une cour qui a trop de pouvoir.
Ces dernières semaines, les manifestations ont été marquées par un certain nombre d’incidents violents, notamment le mois dernier, lorsqu’un policier à cheval a frappé une jeune femme avec ce qui semblait être un fouet lors d’une manifestation de masse à Tel Aviv, dans ce qui semblait être une agression non provoquée.