Tel Aviv : Un officier de la garde montée frappe une manifestante anti-réforme
Des vidéos montrent un policier frappant à plusieurs reprises une jeune femme, elle-même monitrice d'équitation thérapeutique, alors que les manifestants crient "honte" à la police
Un agent de la garde montée a frappé une jeune femme avec ce qui semble être une cravache lors d’une manifestation de masse à Tel-Aviv samedi soir contre les projets de réforme du système judiciaire du gouvernement, temporairement suspendus.
Sur les images de l’incident qui ont largement circulé, on voit deux policiers à cheval s’approcher d’une jeune femme et d’un jeune homme portant des pancartes sur l’autoroute Ayalon, les repousser et l’un d’eux frapper la jeune femme dans le haut du corps. Les manifestants qui ont assisté aux violences policières et les ont documentées ont crié aux policiers de s’arrêter et se sont disputés avec eux au sujet de l’usage de la force.
Ils semblaient faire partie des centaines de manifestants qui ont brièvement bloqué l’autoroute Ayalon à Tel Aviv à plusieurs reprises au cours de la soirée, avant d’être délogés par la police.
19 manifestants ont été arrêtés.
Sur les vidéos de l’incident, on voit le policier à cheval frapper la femme une première fois pour lui arracher la pancarte en carton des mains, puis lui asséner un autre coup sur l’épaule et le haut du bras, la faisant hurler de douleur. L’homme à ses côtés a alors mis son bras autour de ses épaules, tout en hurlant sur les officiers, et l’a conduit en pleurant vers un groupe de manifestants de l’autre côté de la route qui criaient « honte ! » à la police.
Dans une séquence, on voit le policier de la garde montée repousser la femme, qui lève les mains et la pancarte en carton pour s’éloigner du cheval.
הנה עוד זוית. וגם מכאן, גירסת המשטרה נראית כמו הפיתה של בן-גביר. רואים את יעל ראובני (הנערה) מושיטה את השלט (לא קשיח, כנראה מקרטון רך) שיחצוץ בינה לבין הסוס. לא מכה שום סוס. ולא נעליים. ושומעים את המפגינים אומרים שהם עולים ואין צורך להרביץ. והשוטרים מרביצים. pic.twitter.com/7W0ol7OAD6
— Ben Caspit בן כספית (@BenCaspit) April 1, 2023
La police a affirmé, en réponse aux images, que la femme avait frappé le cheval à la tête et que l’agent avait réagi en conséquence. Les vidéos de l’incident ne montrent rien de tel.
« Après avoir été avertis qu’il s’agissait d’une manifestation illégale et qu’il serait fait usage de la force, deux manifestants ont brandi des pancartes de protestation et un mât de drapeau à la tête d’un cheval de la police, d’une manière qui a mis en danger l’animal, le cavalier et les manifestants eux-mêmes », a déclaré la police dans un communiqué samedi. « L’officier a repoussé le manifestant en utilisant une force raisonnable. »
La police a également indiqué que ce n’était pas la première fois que des manifestants auraient frappé des chevaux avec des mâts de drapeau et a fait circuler une photo montrant une blessure sur le côté du corps d’un cheval.
La manifestante, Yaël Reuveny, 24 ans, a raconté l’incident à Ynet. « J’étais sur Ayalon et nous avons commencé à marcher vers l’arrière. Soudain, un policier est arrivé sur un cheval, m’a poussée, et au même moment, un autre policier de la garde montée est arrivé et s’est placé devant moi, de sorte que je me suis retrouvée coincée entre les deux. Puis il a commencé à me frapper. »
« Je ne lui avais rien fait », a déclaré Reuveny. « J’ai essayé de bouger et il m’a bloquée avec un autre policier de la garde montée, et le cheval m’a marché dessus. Ils ont commencé à me fouetter. Ils m’ont tendu une embuscade », a-t-elle poursuivi.
« Ils m’ont frappée à l’épaule et au coude – du coté d’une main qui était cassée », a-t-elle déclaré, expliquant qu’elle s’était récemment cassée la main dans un accident de voiture. « Je suis en route pour l’hôpital Ichilov. »
En réponse à la déclaration de la police, Reuveny a déclaré que la photo publiée par la police « montre exactement l’endroit où la jambe du cavalier est munie d’un éperon qui, lorsqu’il est utilisé avec force, blesse le cheval. « C’est ridicule qu’ils m’accusent d’avoir fait cela. »
« Les chevaux sont toute ma vie », a-t-elle déclaré. « Je monte à cheval depuis que je suis toute petite. Depuis neuf ans, je suis également instructrice et, depuis trois ans, instructrice d’équitation thérapeutique. Il s’agit d’une affirmation totalement incongrue. Battre un cheval ou agiter un drapeau au-dessus de sa tête ? Allons, sérieusement. Je travaille avec des chevaux, il est impensable que je puisse leur faire quoi que ce soit. »
Dans un tweet publié samedi en fin de journée, Nov Reuveny, journaliste spécialisé dans la santé pour la chaîne publique israélienne Kan, a révélé que Reuveny était sa plus jeune sœur et qu’il espérait que la « brute qui a piétiné ma petite sœur ce soir et l’a ensuite frappée avec une cravache encore et encore ne pourrait pas dormir pendant de nombreuses nuits, accablé par la honte ».
לפרש הבריון שרמס הערב את אחותי הקטנה ואז הרביץ לה עם השוט, ושוב, ושוב ושוב
אני מקווה שהרבה לילות לא תצליח להרדם מרוב בושה
@IL_police לטיפולכם https://t.co/e4iyeMLiIA
— נוב ראובני | Nov Reuveny (@Nov_reuveny) April 1, 2023