Une dirigeante juive allemande met en garde contre la « renaissance nazie »
Suite à la victoire de l'AfD à Berlin, Charlotte Knobloch exhorte les « partis démocratiques » à contrer la montée du nationalisme

BERLIN – Une dirigeante juive locale a appelé les Allemands à voter contre la « renaissance nazie », après la récente victoire du parti populiste de l’extrême droite du pays, Alternative pour l’Allemagne, qui a remporté des sièges pour la première fois dans le parlement de l’état de Berlin.
Le parti, fondé en 2013 et célèbre pour ses positions anti-immigrées et eurosceptiques, est connu sous le nom d’Afd. Il a été en proie à des controverses en raison de l’antisémitisme rampant dans ses rangs. Il a terminé à la cinquième place lors du vote de dimanche avec 14,1 % et a maintenant des sièges dans les parlements de 10 états.
Le chef du Conseil central des juifs d’Allemagne, Josef Schuster, a déclaré aux médias allemands dimanche que les résultats étaient inquiétants.
L’ancienne présidente du conseil, Charlotte Knobloch, qui dirige la communauté juive de Munich et de Haute-Bavière, a appelé dimanche « les partis démocratiques à utiliser à bon escient le temps entre maintenant et les prochaines élections en 2017 pour arrêter la renaissance nazie. »

Trois états supplémentaires devraient organiser des élections dans la première moitié de 2017, qui seront suivies d’élections législatives nationales en septembre.
Knobloch, qui a survécu à l’Holocauste en se cachant quand elle était enfant en Bavière, a décrit l’Afd comme « un parti qui incite [à la haine] contre les minorités d’une manière dégoûtante, qui veut rendre la terminologie nationale-socialiste et son approche à nouveau acceptables, qui est incapable de se démarquer de façon crédible des néo-nazis et des négationnistes ». Elle a ajouté que ses victoires dans les parlements d’état sont un « vrai cauchemar ».
Si les partis établis ne parviennent pas à obtenir de soutien lors des élections nationales de l’année prochaine, a mis en garde Knobloch, « je crains pour l’avenir du bien et de la paix de notre pays. »
L’élection de Berlin a été remportée par le Parti social-démocrate, qui a battu le parti de la chancelière allemande Angela Merkel, de l’Union chrétienne-démocrate, avec 21,6 % des voix contre 17,5 %.
Les dirigeants de l’Afd jubilaient à la perspective d’occuper 25 sièges sur 160 au parlement de l’état de la capitale allemande.
Les élections sont considérées comme un test décisif pour la politique controversée des réfugiés de Merkel, avec plus d’un million de demandeurs d’asile qui sont entrés dans le pays en provenance de pays déchirés par la guerre au Moyen Orient et en Afrique.