Une femme portant une kippa écartée du mur Occidental
Dans le passé, des femmes avaient été interpellées pour avoir porté des châles de prière habituellement portés par les hommes juifs
Une femme juive américaine a été empêchée de s’approcher lundi du mur Occidental parce qu’elle portait une kippa, a affirmé un groupe israélien plaidant pour un accès plus égalitaire au site le plus sacré du judaïsme.
Selon les Femmes du Mur (Neshot HaKotel), Linda, qui étudie dans une yeshiva masorti à Jérusalem, a été repoussée par des gardes de sécurité et les gardiens de la Western Wall Heritage Foundation, qui ont exigé de savoir qui l’avait « autorisée » à porter la calotte portée presque exclusivement par des hommes juifs pratiquants.
Selon l’organisation, les gardes lui ont demandé de se rendre au poste de police le plus proche, et quand elle a refusé, elle a été escortée jusqu’à la borne de taxis située à l’extérieur du complexe.
La Western Wall Heritage Foundation d’obédience ultra-orthodoxe, qui administre la principale esplanade du mur Occidental, a un différend de longue date avec des groupes juifs libéraux demandant un meilleur accès au site le plus sacré du judaïsme.
Dans le passé, des femmes avaient été interpellées pour avoir porté des châles de prière habituellement portés par les hommes juifs.
Dans une communiqué, les Femmes du Mur se sont dites « scandalisées » par l’incident et ont accusé la Fondation de « traiter toute personne qui n’est pas ultra-orthodoxe comme suspecte et criminelle. »
Elles ont également critiqué le groupe ultra-orthodoxe de faire fi d’une décision de justice qui permet un culte non orthodoxe au mur Occidental.
En avril 2013, le tribunal de Jérusalem a reconnu officiellement les droits des femmes à prier selon leurs convictions au mur Occidental, affirmant que cela ne violait pas la « coutume locale », qui jusqu’alors avait été citée par la fondation pour interdire certains rites de prière que des femmes souhaitaient instituer en tant que groupe.
BREAKING NEWS: WOMAN BANNED FROM ENTERING THE KOTEL – BECAUSE SHE WAS WEARING A KIPPA. From The Masorti Movement In…
Posted by Women of the Wall Nashot HaKotel on Monday, July 6, 2015
Cependant, l’autorité rabbinique sur le site a fait de nombreuses tentatives pour empêcher le culte pluraliste, invoquant parfois des problèmes de sécurité.
Les Femmes du Mur se réunissent au début de chaque mois juif pour un office de femmes au mur Occidental. Beaucoup de femmes portent alors des châles de prière et téfilin, et tentent de lire la Torah pendant l’office.
Le gouvernement est actuellement en train de négocier avec les mouvements libéraux et masorti israéliens, ainsi qu’avec le groupe féministe, afin d’étendre le complexe sud du mur Occidental, qui est actuellement utilisé par des groupes non-orthodoxes comme un espace de prière à la place de l’esplanade principale du site, qui est officiellement désignée comme un espace de prière orthodoxe.
Le mois dernier, lors d’une réunion avec la ministre de la Justice Ayelet Shaked (du parti HaBayit HaYehudi) discutant du site, le ministre des Affaires religieuses David Azoulay aurait qualifié les Juifs libéraux de « catastrophe pour le peuple d’Israël. »
Azoulay est l’un des nombreux politiciens qui tentent de mettre un frein aux pratiques non orthodoxes au mur Occidental.
Peu de temps après, le député ultra-orthodoxe Yisrael Eichler (Yahadout HaTorah) a appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à condamner les offices religieux des Femmes du Mur, affirmant que celles-ci n’étaient « pas moins dangereuses » que les pyromanes qui avaient incendié une église dans le nord d’Israël il y a quelques semaines.
Alors qu’il était le ministre des Affaires religieuses dans le gouvernement Netanyahu précédent, Naftali Bennett (HaBayit HaYehudi) avait convenu d’un plan visant à établir une section égalitaire dans une zone adjacente à l’esplanade du mur Occidental connue sous le nom Arc de Robinson.
Le plan a été formulé par le secrétaire du cabinet Avichai Mandelblit et président de l’Agence Juive Natan Sharansky afin de résoudre les conflits religieux autour du site.