Yesh Din: Plus de 100 agressions anti-Palestiniens par des résidents d’implantations
Selon le groupe de défense, des Israéliens vivant en Cisjordanie ont tiré sur des Palestiniens, endommagé leurs biens et déplacé des communautés de bergers depuis le le 7 octobre

« Des résidents d’implantations israéliens de Cisjordanie ont commis plus de 100 agressions contre des Palestiniens depuis le début de la guerre d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza, parfois sous la protection de soldats », a affirmé mardi le groupe de défense des droits de l’Homme Yesh Din.
Ces attaques auraient eu lieu dans au moins 62 localités de Cisjordanie et auraient causé la mort d’au moins six Palestiniens par des tirs à balles réelles.
Quatre Palestiniens ont été tués lors d’affrontements avec des résidents d’implantations dans le village cisjordanien de Qusra, près de Naplouse, le 11 octobre, et deux autres ont été abattus le lendemain lorsque des résidents d’implantations auraient ouvert le feu sur un cortège funèbre.
Yesh Din a déclaré qu’au cours de divers événements, les résidents d’implantations ont volé des biens appartenant à des Palestiniens, notamment des panneaux solaires et des générateurs, et se sont livrés à des actes de vandalisme tels que l’incendie de maisons et de véhicules et le déracinement d’arbres. Le groupe affirme que pas un seul résident d’implantations n’a été arrêté, placé en détention ni n’a fait l’objet d’une enquête à la suite de ces agressions. La police n’a pas répondu à une demande de commentaire.
L’association a déclaré que la violence des résidents d’implantations visait souvent à déplacer les communautés palestiniennes dans le but de prendre le contrôle de leurs maisons et de leurs terres. Des communautés entières de bergers ont été contraintes d’évacuer depuis le début de l’année en réponse à une recrudescence de la violence des résidents d’implantations, selon le groupe.
Le dernier village à avoir été abandonné est Wadi Seek, où vivent environ 200 personnes, dans le centre de la Cisjordanie. Le 12 octobre, des témoins ont déclaré que des résidents d’implantations étaient entrés dans le village et avaient ouvert le feu sur les habitants restants, alors que les femmes et les enfants avaient déjà été évacués. Trois Palestiniens auraient été blessés.
Ni le COGAT – le Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires – ni l’armée israélienne n’ont répondu aux demandes de commentaires.
[1] Under the cover of war: These are the Palestinian communities that were attacked by Israeli settlers between Oct. 7-22. Settlers have attacked Palestinians in more than 100 incidents in at least 62 towns and villages in the West Bank, at times accompanied by soldiers. pic.twitter.com/ZAhYpHiVU3
— Yesh Din English (@Yesh_Din) October 23, 2023
À Ein Shabli, un village de la vallée du Jourdain, la plupart des quelques dizaines d’habitants ont fui au cours des dernières semaines après avoir été menacés par des résidents d’implantations, dont certains étaient armés, selon Yesh Din. Ni la police ni l’armée n’ont pu confirmer cette affirmation.
Selon Haaretz, certains habitants ont déclaré avoir reçu, depuis le début de la guerre, des appels téléphoniques de personnes se présentant comme des agents du Shin Bet ou des officiers de police, les menaçant d’une escalade violente en raison de la guerre en cours à Gaza et les exhortant à quitter leur domicile dans les jours ou les heures à venir.
Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne (AP) a indiqué que depuis le début de la guerre, le 7 octobre, au moins 96 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués, principalement lors d’affrontements avec des soldats. L’armée israélienne affirme que les troupes ont arrêté 800 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 500 affiliés au groupe terroriste palestinien du Hamas.
La guerre entre Israël et le Hamas a commencé lorsque le groupe terroriste a brusquement lancé un assaut terrestre, aérien et maritime contre l’État juif depuis la bande de Gaza. Sous le couvert d’une salve de milliers de roquettes, plus de 2 500 terroristes ont franchi la frontière et se sont déchaînés de manière barbare dans des localités du sud, tuant plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et en enlevant au moins 224 otages.
Quelque 200 000 Israéliens ont été déplacés du sud et du nord du pays, qui a également été la cible de tirs de roquettes du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran.
Israël a répondu par des frappes intensives sur des cibles du Hamas, tout en promettant d’éradiquer le groupe terroriste et de le chasser du pouvoir à Gaza, où il règne depuis 2007.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, plus de 5 700 habitants de Gaza ont été tués. Les chiffres publiés par le groupe terroriste ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et sont censés inclure ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, ainsi que les victimes d’une explosion dans un hôpital de la ville de Gaza le 17 octobre, causée par un tir de missile du Jihad islamique, qui a dévié de sa trajectoire et que le Hamas a imputé à Israël. Israël affirme avoir tué 1 500 terroristes du Hamas à l’intérieur d’Israël le 7 octobre et après cette date.
Emanuel Fabian et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.