2 cousins condamnés pour avoir tué un homme soupçonné d’avoir fait un clin d’oeil à une parente
Amir et Farah Barkat ont écopé de 17 ans de prison pour le meurtre involontaire de Najib Abdallah, lors d'une attaque vengeresse perpétrée sous les yeux des 2 filles de la victime
Le tribunal de Haïfa a condamné dimanche deux cousins à 17 ans de prison après avoir été reconnus coupables du meurtre d’un homme à la suite de rumeurs selon lesquelles il aurait fait un clin d’œil à une femme de leur famille en 2020.
Amir et Farah Barkat ont été reconnus coupables d’avoir conspiré pour attaquer Najib Abdallah, 32 ans, à la suite de rumeurs sur l’intérêt qu’il portait à leur parente, qui avait 20 ans à l’époque. Le tribunal a également décidé qu’ils devaient verser chacun 75 000 shekels de dommages et intérêts à la famille du défunt.
Les cousins Barkat sont accusés d’avoir attiré Abdallah à un rendez-vous dans la soirée du 28 juin 2020, sous le faux prétexte qu’ils avaient une voiture à vendre correspondant à un modèle dont ils savaient qu’il serait intéressé. Abdallah est venu rencontrer les cousins à un mémorial de guerre druze juste à l’extérieur de la ville de Kisra-Sumei avec ses deux fillettes, âgées de 3 ans et de 3 mois, et une remorque. Une fois sorti de son véhicule, les Barkat ont attaqué Abdallah avec des pierres et lui ont asséné de violents coups.
Abdallah a pu s’échapper mais s’est ensuite effondré non loin, où deux femmes l’ont trouvé et ont appelé une ambulance. Les ambulanciers ont tenté de le réanimer, mais les médecins ont dû prononcer son décès à son arrivée à l’hôpital voisin.
Les cousins Barkat ont d’abord fui les lieux, mais ils se sont ensuite rendus à la police et ont admis avoir attaqué Abdallah. Lors de leur interrogatoire, ils ont déclaré qu’ils n’avaient pas eu l’intention de le tuer et qu’ils avaient cherché à le confronter aux rumeurs selon lesquelles il avait fait un clin d’œil à leur parente.
La condamnation des cousins intervient alors que la communauté arabe d’Israël est ébranlée par un taux d’homicide en hausse. Selon The Abraham Initiatives, une organisation spécialisée dans les relations judéo-arabes, environ 75 % des meurtres commis dans la communauté arabe sont le fait du crime organisé, le reste étant imputable à des querelles tribales, à des féminicides impliquant des membres de la famille et à d’autres activités criminelles.
Le taux d’homicide augmente chaque année depuis au moins 2018, à l’exception de 2022, où il a baissé de 16 %. Selon les statistiques de la police, 74 personnes ont été assassinées dans la communauté arabe en 2018. Ce nombre est passé à 94 en 2019, à 109 en 2020, et a grimpé à 126 en 2021.
Depuis le début de l’année, 112 Arabes israéliens ont été assassinés. 2023 est donc en passe de dépasser de loin 2021, marquant ainsi l’année la plus meurtrière pour les communautés arabes.
Jeremy Sharon et Aaron Boxerman ont contribué à cet article.