« Après Dieu » : Richard Malka, avec Voltaire, contre l’obscurantisme

L’avocat Richard Malka, grand défenseur de la laïcité et de la liberté d’expression, publie, aux éditions Stock, Après Dieu.

Dans cet ouvrage, il entre en dialogue avec Voltaire, au pied du tombeau de celui-ci, au Panthéon, à Paris – où il a pu passer une nuit, seul, sans les policiers qui l’escortent depuis dix ans. Il évoque tour à tour les attentats qui ont frappé la France, les morts, son histoire familiale, la religion et sa répulsion envers le prosélytisme. Livre contre l’obscurantisme, Richard Malka dénonce aussi les enfermements communautaires qu’il constate aujourd’hui en France.

Athée, fils de Juifs marocains ayant immigré en France, l’homme se revendique d’une gauche républicaine, laïque et universaliste. Il est notamment l’avocat du journal Charlie Hebdo depuis plus de trente ans. Dans cet ouvrage, il rend hommage à son mentor, l’avocat Georges Kiejman, décédé en 2023.

Admirateur de Voltaire, de son œuvre et de la liberté et du courage dont il a fait preuve, il n’en reste pas moins réaliste : « Alors oui, il a dit ou écrit des horreurs sur l’homosexualité, ce qui est d’autant plus étrange qu’elle était plutôt acceptée par l’aristocratie du XVIIIe siècle, ainsi que sur les Juifs », explique Richard Malka au journal Sud-Ouest. « C’est d’abord la religion juive qu’il stigmatise, c’est son droit, parce qu’il l’accuse d’avoir enfanté le christianisme qu’il exècre mais il dérape ensuite sur le peuple juif. Il fera d’ailleurs amende honorable et retirera de son Dictionnaire philosophique les passages antisémites. »

« Je pense que mes amis de Charlie sont les arrière-arrière-petits-enfants de Voltaire », ajoute-t-il. « J’y retrouve la même irrévérence, la même allergie à tout ce qui entrave la liberté d’expression, et le même humour. Voltaire était d’une grande cruauté envers ses ennemis mais avec esprit et drôlerie. »

Richard Malka a publié de nombreux livres et bandes dessinées. Il est notamment l’auteur de Le droit d’emmerder Dieu (2021) et Traité sur l’intolérance (2023). Il a reçu le prix du Livre politique, le prix des Députés et le prix de la Laïcité.