Israël en guerre - Jour 649

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Après Rising Lion, les Israéliens espèrent un dividende économique avec leurs voisins

Les marchés s’envolent, la prime de risque d’Israël recule ; les chefs d’entreprise misent sur l’effacement des dégâts de la guerre et sur de nouvelles opportunités

La bourse de Tel Aviv vue le 28 avril 2025. (Crédit : Miriam Alster/FLASH90)
La bourse de Tel Aviv vue le 28 avril 2025. (Crédit : Miriam Alster/FLASH90)

La guerre de 12 jours qui a opposé Israël à la République islamique de l’Iran le mois dernier a porté un coup à l’économie israélienne. Mais les investisseurs et de nombreux Israéliens ont toutefois bon espoir que l’arrêt des hostilités négocié par les États-Unis enfin apporter un « dividende de la paix » économique avec les voisins du pays – un rêve entretenu depuis des dizaines d’années.

Ces espoirs sont nourris par les revers infligés au programme nucléaire iranien et par l’affaiblissement des alliés de Téhéran au Liban, en Syrie et à Gaza, malgré la guerre qui se poursuit toujours dans la bande de Gaza.

L’optimisme s’est encore renforcé suite aux déclarations du président américain Donald Trump mardi en fin de journée, indiquant qu’Israël avait accepté les conditions nécessaires pour conclure un cessez-le-feu de 60 jours à Gaza, en amont de la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Washington la semaine prochaine.

Depuis le 15 juin, soit deux jours après le début de la guerre avec l’Iran, les indices boursiers de Tel Aviv ont bondi de plus de 10 %, atteignant des sommets historiques. Le shekel s’est apprécié de 8 % depuis le 13 juin, atteignant son plus haut niveau depuis plus de deux ans.

La prime de risque d’Israël, c’est-à-dire le coût de l’assurance contre un défaut de paiement sur la dette publique, a fortement diminué, alimentant des discussions sur possible baisse des taux d’intérêt dès le mois d’août. Le repli des niveaux des swaps sur défaut de crédit montre que les marchés n’intègrent plus le risque qu’Israël perde sa note de crédit, un scénario qui paraissait encore envisageable avant la guerre contre le Hamas à Gaza.

Gil Dotan, de la maison d’investissement IBI, a déclaré que les investisseurs anticipaient désormais « de nouvelles opportunités qui pourraient s’ouvrir avec les voisins d’Israël ».

Vue des bureaux principaux de la Banque centrale d’Israël, à Jérusalem, le 2 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Cet optimisme économique s’appuie sur ce que certains analystes perçoivent comme un Moyen-Orient en recomposition, qui pourrait déboucher sur de nouveaux accords de paix avec d’anciens ennemis, y compris la Syrie.

En 2020, les Émirats arabes unis et Bahreïn avaient officialisé des relations diplomatiques avec Israël, bientôt rejoints par le Maroc dans le cadre des accords d’Abraham, négociés sous l’égide des États-Unis. L’espoir d’élargir ces accords à d’autres pays renaît aujourd’hui.

Shmuel Abramzon, économiste en chef au ministère des Finances, a déclaré assister à « une vaste dynamique de réduction des risques. Nous éliminons une menace existentielle, une menace économique et des risques géopolitiques. »

À court terme, la guerre avec l’Iran aura cependant un impact important sur l’économie israélienne.

Le ministère des Finances est en train de revoir sa prévision de croissance de 3,6 % pour 2025, en raison de dommages économiques estimés à 8 milliards de shekels. De son côté, J.P. Morgan a déjà abaissé sa projection de croissance de 3,2 % à 2 %.

Un vendeur de fruits et légumes, un jour après que Trump a annoncé un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, dans un Shuk HaCarmel quasi vide à Tel Aviv, le 25 juin 2025. (Crédit : Stav Levaton/Times of Israel)

Les missiles iraniens ont tué 28 personnes et endommagé des centaines de bâtiments, selon les autorités israéliennes. Les autorités iraniennes ont affirmé que plus de 600 personnes avaient été tuées lors des frappes israéliennes visant des sites nucléaires et sécuritaires.

Le marché de l’emploi israélien est resté solide, mais il subit des tensions, de nombreux travailleurs ayant été appelés au service de réserve depuis le lancement de l’offensive israélienne à Gaza en réponse au pogrom meurtrier perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023.

La guerre contre l’Iran a perturbé des secteurs clés et le bureau israélien des statistiques indique que 35 % des entreprises ont fait état d’une baisse anticipée de plus de 50 % de leur chiffre d’affaires en juin.

Le restaurateur Tzvi Maller a comparé la brève guerre à un remake de la pandémie de COVID, indiquant qu’il avait limité l’activité de son établissement, Mojo’s, situé en plein centre de Jérusalem, aux livraisons et aux plats à emporter avant de rouvrir.

Son commerce a d’ailleurs été affecté depuis le pogrom du 7 octobre, a-t-il déclaré, ajoutant que depuis lors, « nous avons tous souffert » du manque de touristes. Les clients locaux et ses propres investissements supplémentaires ont permis à son entreprise de survivre, a expliqué Maller, toutefois convaincu qu’elle survivrait d’une manière ou d’une autre.

La chaîne de salles de sport Holmes Place, qui compte 74 établissements, a fermé pendant la guerre. Mais dès la fin des combats, la fréquentation et les nouvelles adhésions ont explosé, selon la PDG Keren Shtevy, les gens étant désireux de retrouver une vie normale.

Les raffineries de pétrole israéliennes ont été touchées par un missile iranien et ont dû fermer temporairement. Le champ gazier offshore Leviathan a lui aussi été mis à l’arrêt pendant la guerre, entraînant une perte estimée à 12 millions de dollars de recettes d’exportation vers l’Égypte et la Jordanie.

De la fumée s’élevant après qu’un missile iranien a frappé une raffinerie de pétrole à Haïfa, dans le nord d’Israël, au petit matin du 16 juin 2025. (Crédit : Ariel Schalit/AP)

Malgré la fermeture généralisée des entreprises, 95 % des usines israéliennes sont restées ouvertes pendant les 12 jours de guerre, selon Ron Tomer, directeur de l’Association des industriels israéliens, qui précise que les exportateurs ont continué à honorer leurs engagements auprès des clients internationaux.

Adi Brender, directeur de la recherche à la Banque d’Israël, estime que les dépenses militaires pourraient diminuer dans les années à venir : « La nécessité de maintenir des dépenses de défense très intensives, spécifiquement dirigées contre l’Iran, pourrait disparaître dans les années à venir », a-t-il déclaré à Reuters.

Karnit Flug, ancienne gouverneure de la Banque d’Israël et aujourd’hui chercheuse principale à l’Institut israélien pour la démocratie, a déclaré qu’avant « cet épisode avec l’Iran, nous avions déjà été positivement surpris par la résilience de l’économie, malgré la très longue guerre à Gaza ». L’économie israélienne a enregistré une croissance annualisée de 3,7 % au premier trimestre.

Mais Israël fait toujours face à des défis structurels, notamment le coût élevé de la vie et la faible participation des hommes juifs ultra-orthodoxes au marché du travail, souligne Karnit Flug. « Ces défis sur le long terme n’ont pas disparu. »

L’ancienne gouverneure de la Banque d’Israël, la Pr. Karnit Flug, s’exprimant lors de la conférence Eli Horowitz pour l’économie et la société, organisée par l’Institut israélien de la démocratie, à Jérusalem, en mai 2024. (Crédit : Oded Karni)

Les 20 mois de conflit à Gaza ont ralenti la croissance, alimenté l’inflation, et entraîné une forte hausse des dépenses militaires et du poids de la dette publique.

Toutefois, le principal moteur de l’économie israélienne reste le secteur des hautes technologies, qui représente 20 % de l’activité nationale, est en plein essor. Selon Startup Nation Central, les entreprises technologiques israéliennes ont levé plus de 9 milliards de dollars au premier semestre 2025, leur meilleure performance semestrielle depuis 2021, soit une hausse de 54 % par rapport au second semestre 2024. Les startups israéliennes avaient levé 12 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année 2024.

Jon Medved, PDG de la société d’investissement OurCrowd, a indiqué que les investisseurs étrangers restent très engagés en Israël, notamment dans des secteurs comme l’intelligence artificielle et la cybersécurité, et que cet intérêt pourrait croître si le programme nucléaire iranien était démantelé.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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