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Attentats de 2015 : devant HyperCacher, l’inquiétude face à l’antisémitisme

Officiels, religieux, proches des victimes, voisins, riverains et élèves d'une école juive sont venus assister à la cérémonie placée sous haute surveillance policière et empreinte d'un grand recueillement

Des participants tiennent des pancartes sur lesquelles on peut lire "La République unie contre l'antisémitisme" et "10 ans après, n'oublions pas" devant le supermarché Hypercacher à Paris le 9 janvier 2025, lors d'une commémoration organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) pour rendre hommage aux victimes et marquer le 10e anniversaire de l'attentat islamiste contre le supermarché Hypercacher. (Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Des participants tiennent des pancartes sur lesquelles on peut lire "La République unie contre l'antisémitisme" et "10 ans après, n'oublions pas" devant le supermarché Hypercacher à Paris le 9 janvier 2025, lors d'une commémoration organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) pour rendre hommage aux victimes et marquer le 10e anniversaire de l'attentat islamiste contre le supermarché Hypercacher. (Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Dix ans après les attaques jihadistes de janvier 2015 en France, une cérémonie d’hommage a été organisée jeudi à Paris devant le supermarché Hyper Cacher où quatre personnes avaient été tuées, rassemblant officiels et représentants de la communauté juive, inquiets face au regain de l’antisémitisme.

« À ce moment-là, on a perdu nos illusions sur le monde, on a été confrontés à un sentiment d’isolement », a affirmé au journal Le Figaro le grand rabbin de France Haïm Korsia.

« On est dix ans plus tard et on sent un malaise, une solitude dans la communauté juive à cause de cet antisémitisme qui ne faiblit pas », a affirmé Élie Korchia, président du Consistoire central.

Dans un froid glacial, outre les officiels, les religieux et les proches des victimes, quelque 200 personnes, voisins, riverains et élèves d’une école juive, sont venus assister à la cérémonie placée sous haute surveillance policière et empreinte d’un grand recueillement.

Certains portent des pancartes « dix ans après, ne les oublions pas » ou « la République unie contre l’antisémitisme », lors de cette manifestation organisée par le Crif (Conseil représentatif des institutions juives des France).

« Très peu de gens prennent la mesure de ce qu’on a vécu, ça a été dur », raconte Brigitte Djien, 69 ans. « Dès que ça touche à la communauté juive, il y a une sorte d’indifférence ».

Dix bougies ont été allumées à la mémoire des personnes tuées lors des attaques de janvier 2015, des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard, des victimes de l’antisémitisme en France depuis le début des années 2000 et du terrorisme dans le monde, ainsi que des otages et victimes des attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Chaque bougie a été allumée en présence d’un homme ou d’une femme politique.

Des portraits de victimes sont exposés devant le supermarché Hypercacher à Paris le 9 janvier 2025, lors d’une commémoration organisée par le CRIF pour rendre hommage aux victimes et marquer le 10e anniversaire de l’attentat islamiste contre le supermarché Hypercacher. (Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le Grand Rabbin de Paris Michel Gugenheim a ensuite lu un psaume et récité le kaddish, une pièce centrale de la liturgie juive, à la mémoire des victimes. La « prière pour la République » a été lue par le grand rabbin Haïm Korsia.

Le Grand Rabbin de Paris Michel Gugenheim devant le supermarché Hypercacher à Paris le 9 janvier 2025, lit une prière lors d’une commémoration organisée par le CRIF pour rendre hommage aux victimes et marquer le 10e anniversaire de l’attentat islamiste contre le supermarché Hypercacher.
(Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le 9 janvier 2015, quatre clients de la supérette Hyper Cacher avaient été tués lors d’une prise d’otages menée par le jihadiste Amédy Coulibaly, se revendiquant de l’Etat islamique (EI). Il avait ensuite été abattu lors d’un assaut des forces de l’ordre.

« On ne laisse rien passer », a promis le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Il y avait l’ancien (antisémitisme) porté par l’extrême droite. Il y a aujourd’hui un antisémitisme qui a deux visages. Le visage d’abord de l’islamisme (…) Mais il y a aussi un autre visage de celles et de ceux, parfois élus de la République, qui instrumentalisent le drame palestinien à des fins politiciennes », a-t-il complété, visant la gauche radicale.

Une « soirée de débats et d’hommage », commune avec le journal satirique Charlie Hebdo, sera organisée dans la soirée à Paris.

Depuis mardi, la France commémore dans la gravité et l’émotion les victimes des attaques jihadistes, qui avaient coûté la vie à douze personnes le 7 janvier 2015 lors de l’attaque de Charlie Hebdo, à une policière le 8 janvier à Montrouge et à quatre personnes de confession juive dans l’Hyper Cacher le 9 janvier.

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