Israël en guerre - Jour 468

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Avec l’aide de l’AP, les chrétiens israéliens vont discrètement en pèlerinage au Liban

Bien que les 2 pays soient toujours en guerre, les documents de voyage palestiniens permettent aux fidèles de visiter les lieux saints catholiques au-delà de la frontière nord

Un pèlerin catholique porte une croix de bois le long de la Via Dolorosa (chemin de la souffrance) dans la Vieille Ville de Jérusalem pendant la procession du Vendredi, le 25 mars 2016. (Crédit : Gali Tibbon / AFP)
Un pèlerin catholique porte une croix de bois le long de la Via Dolorosa (chemin de la souffrance) dans la Vieille Ville de Jérusalem pendant la procession du Vendredi, le 25 mars 2016. (Crédit : Gali Tibbon / AFP)

Le secret le mieux gardé de la communauté chrétienne d’Israël est peut-être le phénomène grandissant des chrétiens arabes israéliens qui se rendent au Liban pour des pèlerinages religieux coordonnés par l’Autorité palestinienne.

Israël considère le Liban — tout comme l’Iran, l’Irak et la Syrie — comme un État ennemi et les lois interdisent aux citoyens de commercer avec ces pays et de s’y rendre.

Mais les chrétiens ont trouvé une façon peu orthodoxe de faire des pèlerinages et ce malgré les restrictions diplomatiques et les implications politiques possibles.

Environ une fois par mois, un groupe d’une dizaine de chrétiens arabes israéliens franchissent la frontière jordanienne au passage frontalier du Roi Hussein à Beit Shean en utilisant leur passeport israélien. De là, le groupe se rend à Amman, où l’ambassade palestinienne délivre aux pèlerins un document de voyage temporaire, avec des timbres d’entrée jordaniens.

Les pèlerins prennent ensuite un vol pour Beyrouth avec leurs documents délivrés par l’AP. Les permis de voyage sont rendus à l’ambassade à Amman pendant le retour.

L’Église catholique en Israël est l’organisateur des voyages et a obtenu l’accord tacite des autorités israéliennes pour permettre les pèlerinages.

Les dirigeants de l’Eglise insistent sur le fait que les pèlerinages sont entièrement apolitiques.

« Ce n’est pas une campagne souterraine ou une tentative d’infiltration », explique un responsable chrétien qui aide à organiser les voyages au quotidien Haaretz. « Nous gardons un profil bas à cause des sujets sensibles. »

« C’est purement une visite religieuse, un voyage de pèlerins religieux », a déclaré le prêtre. « Tout comme les musulmans font des pèlerinages à La Mecque, nous faisons des pèlerinages vers les sites chrétiens au Liban. »

Ces sites comprennent le Sanctuaire de Notre-Dame du Liban dans le village de Harissa dans la région de Beyrouth, le monastère de Saint-Maron et le sanctuaire catholique de Saint-Charbel dans le village d’Annaya au nord.

Les organisateurs sont conscients de la sensibilité des visites. Israël et le Liban restent dans un état de guerre officiel, et les deux parties se souviennent encore de la guerre de 34 jours entre Israël et le groupe terroriste basé au Liban, le Hezbollah, en 2006.

« Nous disons aux participants de se fondre dans la masse. S’ils ne parlent pas un arabe [pur] [sans accent hébreu], nous leur disons qu’il vaut mieux qu’ils se taisent », a déclaré jeudi un prêtre maronite à la radio israélienne. « Nous y allons pour prier, et ensuite nous rentrons à la maison. »

Les pèlerinages sont un fait nouveau, qui a pris de l’ampleur suite à la visite du pape François en Israël en 2014. Dans une décision controversée à l’époque, le chef de la plus grande confession chrétienne du Liban s’est rendu Israël pour accompagner François, devenant ainsi le premier chef religieux libanais à se rendre dans l’Etat juif depuis sa création en 1948.

Bechara Raï (gauche) et Héctor Timerman (Crédit : MRECIC ARG/Wikimedia commons/CC BY SA 2.0/Flickr)
Bechara Raï (gauche) et Héctor Timerman (Crédit : MRECIC ARG/Wikimedia commons/CC BY SA 2.0/Flickr)

Le cardinal Bechara Rai, un catholique maronite, a été vertement critiqué au Liban pour avoir fait le voyage. Au cours de sa visite, Rai a rencontré des représentants du Vatican et de l’AP pour discuter du lancement des pèlerinages.

Le phénomène des Arabes israéliens visitant les pays musulmans n’est pas nouveau. Chaque année, des milliers de musulmans israéliens font le pèlerinage annuel à la Mecque via la Jordanie.

Bien qu’un nombre limité de pèlerins puissent se rendre à la Mecque depuis l’aéroport Ben Gurion pendant le Ramadan via Amman, la plupart font le voyage de 1 350 kilomètres en bus à travers les déserts jordaniens et saoudiens.

L’année dernière, le ministre des Communications, Ayoub Kara, aurait tenté de persuader l’Arabie saoudite d’autoriser des vols directs depuis Tel Aviv pour que les musulmans israéliens puissent faire le pèlerinage dans des conditions moins difficiles.

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