Central Park accueille un rassemblement de soutien aux otages détenus par le Hamas
Les familles d'otages et le président de Manhattan, Mark Levin, s'adressent à une foule de 2 000 personnes rassemblées à New York pour "Marcher et courir pour leur vie"
NEW YORK – Danny Elgarat a parlé pour la dernière fois avec son frère, Itzik Elgarat, à 10h30 le samedi 7 octobre, quand Itzik l’a appelé du kibboutz Nir Oz pour lui dire que des terroristes palestiniens du Hamas avaient tiré sur sa main à travers la porte de son mamad – la pièce sécurisée.
« J’ai essayé de le guider pour arrêter le sang », a raconté Elgarat, un ancien commandant de la police d’Ashdod, à une foule de 2 000 personnes réunies dimanche à Central Park, à Manhattan. L’événement de Manhattan – « Marching and Running for their Lives in Central Park » (« Marcher et courir pour leur vie »)- marquait le 100e jour de captivité des otages.
Elgarat a déclaré qu’il avait alors entendu des bruits en arrière-plan et que son frère avait crié : « Danny, c’est la fin. »
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« Je ne savais pas de quoi il parlait », a déclaré Elgarat à la foule, affirmant que chaque jour depuis ce coup de téléphone était « 100 jours noirs ».
« Vous savez, pour moi, c’est un [seul] jour. Je ne compte pas les jours. Je veux juste que mon frère revienne le plus vite possible », a-t-il expliqué, ce à quoi la foule a répondu « Amen ».
Le 7 octobre, quelque 3 000 terroristes du Hamas ont envahi Israël, massacré plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris plus de 240 otages à Gaza. 132 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre seraient encore à Gaza – mais tous ne sont pas en vie – après que 105 civils ont été libérés des geôles du Hamas lors d’une trêve d’une semaine fin novembre.
L’événement de Manhattan – « Marcher et courir pour leur vie » – à travers Central Park dimanche matin, exigeant que les otages restants soient ramenés chez eux, a été le plus suivi des rassemblements dominicaux hebdomadaires qui ont lieu depuis le 7 octobre, a indiqué l’organisatrice Shany Granot Lubaton au Times of Israel.
Parmi les orateurs figuraient le président de l’arrondissement de Manhattan, Mark Levin, ainsi que des parents d’otages actuels et libérés.
« Nous sommes ici parce que le Hamas a perpétré le plus grand enlèvement de masse de l’histoire moderne du monde », a déclaré Levin dans un discours prononcé pour moitié en anglais et pour moitié en hébreu à l’accent américain.
« Depuis le début, la communauté internationale a minimisé l’importance de cet événement, et c’est un scandale. »
« Nous n’oublierons pas – nous n’avons pas oublié », a affirmé Levin sous les applaudissements et les slogans « Ramenez-les à la maison maintenant ».
« Nous serons ici chaque semaine, aussi longtemps qu’il le faudra, pour exiger qu’aucun de nos dirigeants ne détourne son regard de cet objectif (…). Nous ne les laisserons pas détourner le regard de cette horreur. »
Yaël Alexander, un ruban jaune autour du poignet, a parlé de son fils, Edan, qui a récemment eu 20 ans en captivité et qui a la double nationalité israélo-américaine, originaire du New Jersey.
La main tremblante, tenant son téléphone sur lequel elle lisait ses notes, Alexander s’est adressée à une foule silencieuse : « Je supplie [le président américain Joe] Biden et le gouvernement américain de ramener mon fils à la maison. »
« Edan », dit-elle en s’adressant à son fils otage, « j’espère que tu ressens l’amour et la lumière que nous t’envoyons tous dans cette obscurité ».
Alors que le groupe marchait et courait autour du bassin de Central Park en cette matinée d’hiver venteuse, portant des drapeaux israéliens et des affiches représentant les visages des otages, il a été accueilli par des acclamations, des applaudissements, des hochements de tête et même par des coureurs et des piétons qui ont choisi de se joindre à la marche, scandant « Ça suffit : ramenez-les à la maison. » Aucun contre-manifestant n’était présent.
« J’aimerais qu’ils fassent cela tous les jours », a déclaré le marcheur Joe Scholz, originaire de New York.
« J’aimerais que le reste des médias américains continue à faire des reportages sur ce sujet, de manière proéminente, tous les jours, d’autant plus que des Américains sont également retenus en otage à Gaza. »
« Je suis ici chaque semaine depuis le 7 octobre », a déclaré Lenna Perlman, de New York, en agrippant les laisses de ses deux chiens, Rosie et Rowdy, qui portaient chacun un tee-shirt « Bring Them Home » (« Ramenez-les à la maison »).
« Nous pouvons vivre partout, mais nous ne pouvons le faire en toute sécurité en tant que Juifs que grâce à Israël. Je ferai donc tout ce qui est en mon pouvoir. »
Michael Muss, qui portait une maquette de brique de lait grand format sur laquelle figuraient des photos d’otages – une référence aux publicités américaines pour les enfants disparus dans les années 1980 – a relevé les manches de son sweat-shirt pour montrer des bracelets aux noms des otages.
« Je porte chaque jour sur moi Omer [Shem Tov], Tamir [Nimrodi], Kfir et Ariel [Bibas]« , a indiqué Muss en citant les noms des otages. « Ils représentent, pour moi, tous les otages. Il est inacceptable que le monde semble penser que les otages israéliens, juifs, ne valent rien. »
Moshe Lavi, beau-frère de l’otage Omri Miran, a déclaré que cette journée était « très puissante ».
« Ces événements permettent aux familles de sentir qu’il y a une communauté derrière nous », a déclaré Lavi au Times of Israel. « Malgré les voix de la haine, il y a des voix d’amour et de soutien. »
Lavi a raconté avoir récemment rencontré des responsables à Washington, alors que le père d’Omri est à La Haye pour l’audience de la Cour internationale de justice, dans laquelle Israël est accusé par l’Afrique du Sud de commettre un génocide dans la bande de Gaza, et que la sœur d’Omri a pris la parole lors du rassemblement à Tel Aviv. « Nous faisons tous ce que nous pouvons », a affirmé Lavi à l’occasion de cette rencontre.
« Nous sommes fatigués. Mais les événements ont pour but de faire comprendre aux responsables publics – ici aux États-Unis, en Israël et dans la communauté internationale – qui nous ont abandonnés, qu’il s’agit d’une question humanitaire qui doit être résolue. »
« Il ne s’agit pas d’une action ponctuelle », a souligné l’organisateur Granot Lubaton à l’intention de la foule.
« Cela fait 13 semaines que nous marchons à 11h chaque dimanche et nous continuerons à le faire à 11h chaque dimanche jusqu’à ce que le dernier d’entre eux soit rentré à la maison. »
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