Centre AMIA juif : L’ex-présidente argentine jugée pour avoir couvert l’Iran
Cristina Fernandez-Kirchner a dénoncé les accusations à son égard qu'elle a qualifiées de "persécutions politiques"

L’ancienne présidente argentine Cristina Kirchner et d’autres membres éminents du gouvernement seront traduits en justice parce qu’ils auraient couvert le rôle de l’Iran en 1994 tenu dans l’explosion à la bombe survenue dans une association caritative juive à Buenos Aires, ont fait savoir les autorités judiciaires lundi.
Le juge Claudio Bonadio a mis un terme à la phase d’enquête sur le dossier, le transmettant à une juridiction supérieure pour un procès public. Sa date doit encore être déterminée.
L’explosion survenue au centre juif AMIA, une organisation d’aide mutuelle argentino-israélite, avait fait 85 morts, l’attaque la plus meurtrière en son genre jamais commise sur le sol argentin.
Kirchner, son ancien ministre des Affaires étrangères, qui est juif, Hector Timerman et d’autres qui travaillaient dans son administration qui a servi entre 2007 et 2015, sont accusés d’abus de pouvoir et d’obstruction à la justice pour avoir signé un protocole d’accord avec l’Iran en 2012 qui aurait établi une « commission de la vérité » pour enquêter sur l’explosion.
Le dossier à leur encontre avait été ouvert au mois de janvier 2015 sur la base d’accusations lancées par Alberto Nisman, un procureur retrouvé mort dans de mystérieuses circonstances.
Nisman avait affirmé que ce protocole d’accord était une manoeuvre visant à couvrir l’implication de l’Iran et du Hezbollah dans l’attentat.
L’affaire était restée en suspens après sa mort, mais Bonadio l’avait réactivée au mois d’août 2016.
Kirchner, qui a dénoncé les accusations à son égard qu’elle a qualifiées de « persécutions politiques », a toutefois déclaré saluer la tenue d’un procès public qui lui permettrait de prouver son innocence.