Contre le boycott, un millier de personnes refusent de faire « des auteurs juifs et israéliens des boucs émissaires »
Des figures littéraires et du monde du divertissement ont signé une lettre de soutien à ceux qui "ne partagent pas le récit unilatéral" sur le 7 octobre et dénoncent une "censure basée sur l'identité ou des épreuves de vérité"
Un millier de personnalités du monde de la littérature et du divertissement ont signé une lettre rejetant le « boycott, le harcèlement et toute tentative de faire des auteurs et institutions littéraires juifs et israéliens des boucs émissaires ».
Cette lettre a été publiée après qu’un millier d’auteurs et professionnels de la littérature ont signé un engagement à boycotter les institutions culturelles israéliennes, ne pas travailler avec des éditeurs, des festivals, des agences littéraires ou des publications israéliens « complices de la violation des droits des Palestiniens » par « une justification de l’occupation, de l’apartheid ou du génocide commis par Israël ».
On compte parmi les signataires de la lettre rejetant ce boycott Bernard Henri-Lévy, Lee Child, Herta Müller, Howard Jacobson, Yossi Klein Halevi, Elfriede Jelinek, Mayim Bialik, Debra Messing, Julianna Margulies, Haim Saban et bien d’autres.
Tous se disent « choqués et déçus de voir que des membres de la communauté littéraire harcèlent et ostracisent leurs collègues qui ne partagent pas le récit unilatéral concernant le plus important massacre de Juifs depuis la Shoah ».
« Quelle que soit l’opinion de chacun sur le conflit actuel, le boycott des créatifs et des institutions créatives ne fait que diviser davantage et propager la haine », expliquent-ils.
« Israël mène un combat vital contre le Hamas et le Hezbollah, organisations considérées comme terroristes à la fois par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne. Le fait d’exclure ceux qui ne condamnent pas unilatéralement Israël est amoral et un travestissement de la réalité. »
« Nous demandons ä nos amis et collègues du monde entier de se joindre à nous pour dire leur soutien aux éditeurs, auteurs et à tous les festivals du livre, éditeurs et agences littéraires israéliens et juifs qui refusent de capituler face à une censure basée sur des tests d’identité ou des épreuves de vérité. »
La lettre dit par ailleurs que « l’Histoire pullule d’exemples de sectes et mouvements bien-pensants qui ont capitalisé sur un bref moment de pouvoir pour imposer leur vision de la pureté, persécuter, exclure, boycotter et intimider ceux avec lesquels ils étaient en désaccord, ont fait des listes de personnes ayant de ‘mauvaises’ opinions, ont brûlé des livres ‘pécheurs’ (et parfois des personnes ‘pécheresses’) ».
« Tout au long de l’histoire, les instincts et motivations à l’œuvre derrière les boycotts culturels s’opposent aux valeurs libérales que la plupart des écrivains considèrent comme sacrées. »
L’appel au boycott approuvé par Rooney et d’autres fait suite à de nombreuses autres campagnes, de par le monde, invitant les individus et institutions à rompre les liens avec Israël en raison de la guerre dans la bande de Gaza, qui a commencé lorsque l’organisation terroriste palestinienne du Hamas a attaqué Israël et tué 1 200 personnes, principalement des civils, et fait 251 otages.
La riposte militaire israélienne a vocation à détruire le Hamas et sauver les otages.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, plus de 42 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes lors des combats dans la bande de Gaza, mais ce bilan est invérifiable et ne fait pas le distinguo entre civils et hommes armés. En août, Israël a revendiqué la mort de 17 000 hommes armés plus un millier de terroristes tués sur le territoire israélien le 7 octobre.
Israël affirme faire de son mieux pour éviter les pertes civiles et rappelle que le Hamas utilise les civils de Gaza comme boucliers humains en livrant combat depuis des zones civiles – maisons, hôpitaux, écoles et mosquées.