Israël en guerre - Jour 474

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Interview

Danny Danon écrit sur son mandat à l’ONU et taxe l’administration Obama de « lâcheté »

Dans « Lion’s Den » le tenant du Likud évoque l’aide surprise de la Russie à Turtle Bay et regrette « l’inexpérience » de la coalition israélienne au pouvoir

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Dans cette photo du 13 juin 2018, l’Ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies, Danny Danon, s’adresse à l’Assemblée générale avant un vote pour condamner les actions israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, au siège de l’ONU à New York. (Crédit : Don Emmert/AFP)
Dans cette photo du 13 juin 2018, l’Ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies, Danny Danon, s’adresse à l’Assemblée générale avant un vote pour condamner les actions israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, au siège de l’ONU à New York. (Crédit : Don Emmert/AFP)

En décembre 2016, moins d’un mois avant que le président américain Barack Obama ne quitte la Maison Blanche, l’ONU adoptait la résolution 2334 du Conseil de sécurité critiquant Israël pour la construction d’implantations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Selon la résolution, ces implantations sans « aucune base juridique » étaient « une violation flagrante du droit international et un obstacle majeur à la réalisation de la solution à deux États et d’une paix juste, durable et globale ».

Washington avait stupéfait Israël en s’abstenant de voter, en plein tourment diplomatique entre Obama et le Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu et la Maison Blanche s’était attirée la colère des autorités israéliennes.

Danny Danon était ambassadeur d’Israël à l’ONU lorsque la résolution a été adoptée, un poste qualifié de « plus intense et plus exigeant du monde diplomatique israélien » dans son nouveau livre, In the Lion’s Den : Israel and the World (Dans la fosse aux lions : Israël et le monde), publié récemment.

Danon raconte l’histoire de l’infâme résolution, vue depuis son perchoir à l’ONU, fustigeant Obama et le secrétaire d’État américain de l’époque, John Kerry, pour avoir « œuvré dans l’ombre pour faire adopter la résolution à la toute dernière minute, avant la fin de leur mandat. »

« J’avais espéré que la pensée [d’Obama] serait plus forte que ses émotions, mais ça ne s’est pas passé ainsi », écrit Danon. « Il voulait conclure son mandat avec une résolution de l’ONU définissant l’héritage de sa politique au Moyen-Orient. »

Danon révèle également le rôle que l’Ukraine et la Russie, aujourd’hui en guerre, ont joué avant le vote. Selon Danon, Kiev voulait s’abstenir et subissait des pressions de la part d’Israël et de la nouvelle administration Trump en ce sens.

« Au final, ils ont décidé de soutenir la résolution », écrit Danon, « de crainte de représailles de la part du président Obama, même à la toute fin de son mandat. »

Barack Obama, accompagné de Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale, John Kerry, Secrétaire d’État, et Samantha Power, ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies, écoute le premier ministre irakien Haider al-Abadi, assis à côté d’Obama, lors d’un sommet sur l’EI à l’ONU à New York, le 29 septembre. 2015. (Crédit : AP/Andrew Harnik)

La Russie, tout en votant pour la mesure, a été étonnamment utile, dit Danon. L’ambassadeur de Russie lui avait confié, à l’époque, qu’Obama et Kerry préparaient une deuxième résolution sur Israël, appelée Paramètres pour la paix. Les États-Unis n’avaient pas mis Israël dans la confidence de ce projet de résolution reflétant la vision d’Obama sur les frontières, les réfugiés et Jérusalem. Ne voulant pas donner à Obama l’occasion de victoires diplomatiques dans ses dernières semaines de mandat, les Russes avaient clairement indiqué qu’ils opposeraient leur veto à la seconde mesure, ne laissant d’autre choix aux États-Unis que celui d’abandonner le projet.

La Russie a, en outre, tenté de reporter le vote de plusieurs jours, afin de donner du temps à Israël pour s’y opposer, sans parvenir à rallier d’autres membres du Conseil de sécurité.

La réaction des dirigeants israéliens à la résolution de l’ONU a été cinglante, Netanyahu affirmant qu’elle tendait à faire passer pour illégale la présence des Juifs dans le quartier juif de la Vieille Ville de Jérusalem ou sur le mont du Temple.

Vitaly Churkin, à gauche, s’entretient avec John Kerry au siège de l’ONU à New York le 19 septembre 2014. (Crédit : UN/Eskinder Debebe)

Dans son livre, Danon ne mâche pas ses mots vis-à-vis de l’administration Obama : « Cela s’est fait dans notre dos. Les États-Unis ont laissé la pression monter en faveur de la résolution au Conseil, discrètement mais sûrement. Ils ont utilisé des intermédiaires pour assurer le succès de leur projet. C’était lâche. »

Tensions avec Trump

Danon s’est exprimé pour la version en hébreu Times of Israel juste avant de s’envoler pour les États-Unis pour la promotion du livre.

Il a déploré la teneur des relations américano-israéliennes dans les dernières semaines de l’administration Obama, après des années de coopération.

« Nous avions de très bonnes relations avec l’administration Obama et avions fait des choses importantes », a-t-il déclaré. Danon a d’ailleurs évoqué son élection à la présidence de la sixième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, chargée des questions juridiques. C’était la première fois qu’un Israélien était choisi pour diriger une commission permanente à l’Assemblée générale, et c’est en grande partie le résultat d’un intense lobbying américain en coulisse.

Danon, qui a été représentant permanent d’Israël auprès de l’ONU de 2015 à 2020, a passé la majeure partie de son mandat à travailler avec l’administration Trump.

Son soulagement face au changement d’administration est clairement exprimé dans le livre. « Le soutien invisible de l’administration Obama à la résolution a constitué son dernier retour sur investissement », écrit-il. « Et puis cette administration et ses politiques ont disparu. »

Il poursuit en disant le plus grand bien de la première ambassadrice de Trump à l’ONU, Nikki Haley, auteure de l’avant-propos de Lion’s Den.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, accompagné de son épouse, Sara, et de l’ambassadeur d’Israël aux Nations Unies, Danny Danon, applaudit le discours du président américain Donald Trump à l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York, le mardi 19 septembre 2017 (Crédit : Capture d’écran YouTube)

« Je voulais donner la priorité à Israël – notre ami – sur nos ennemis », écrit Haley. « La raison en était simple : un mois plus tôt, l’Amérique avait abandonné Israël à l’ONU… Je voulais qu’Israël sache que l’Amérique était avec lui. »

Enthousiaste au sujet de Haley et de son soutien à Israël, Danon décrit Trump comme un interlocuteur plus complexe.

« Il est extrêmement direct », a déclaré Danon à propos de Trump. « À certains moments, il était très brutal envers le Premier ministre et envers Israël. Et à d’autres moments, il était extrêmement chaleureux et solidaire. En fin de compte, politiquement, je pense qu’il a fait de grandes choses pour Israël. »

Le président américain Donald Trump et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors de l’annonce du plan de paix de Trump pour le Moyen-Orient dans la salle Est de la Maison-Blanche à Washington, DC, le 28 janvier 2020. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

Au début du mandat de Trump, centré sur la recherche d’un accord de paix, le président aurait dit à Danon de transmettre à Netanyahu le message qu’« il ferait bien de jouer franc-jeu ».

« Au début, il pensait que nous ne voulions pas du processus de paix », a expliqué Danon. « Après plusieurs mois, il a changé d’opinion. Mais au début, il y a eu des tensions. »

Tout n’était pas parfait. Au début, il voulait que les choses se fassent comme il le voulait, et faisait passer les messages de manière très directe, et même brutale. »

Livre de 2022 de Danny Danon, « In the Lion’s Den : Israel and the World » (Crédit : Autorisation)

Bien que les deux dirigeants se soient bien entendus pendant la majeure partie de leurs quatre années ensemble au pouvoir, Trump s’est retourné contre Netanyahu une fois quitté ses fonctions à propos du message de félicitations adressé par le Premier ministre israélien au nouveau président, Joe Biden.

« Personne n’a fait plus pour Bibi. J’ai aimé Bibi. J’aime toujours Bibi », avait déclaré Trump à l’époque, appelant Netanyahu par son surnom. « Mais j’aime aussi la loyauté. La première personne à féliciter Biden a été Bibi. Et non seulement il l’a félicité, mais il l’a fait en vidéo. En vidéo. » « Bibi n’a jamais voulu la paix », a également déclaré Trump. « Jamais. »

Rivalité du Likud

Danon avait lui aussi une relation complexe avec Netanyahu.

Danon, membre d’une jeune garde belliciste au sein du Likud, qui s’était fait entendre au cours de la première moitié du mandat de Netanyahu, avait été élu président de la Commission centrale du Likud en 2013. Il avait alors tenté de faire adopter de nouvelles règles au sein du parti, susceptibles d’affaiblir considérablement le poste de président du parti, et Netanyahu. Après une longue lutte, Netanyahu avait conservé son contrôle sur les institutions du parti, mais la tension entre les deux hommes était forte.

Au cours de l’opération « Bordure protectrice » en 2014 à Gaza, Danon, alors vice-ministre de la Défense, avait publiquement critiqué ce qu’il considérait comme une retenue exagérée du gouvernement dans sa conduite de l’opération, et notamment son refus de lancer une incursion terrestre coûteuse dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu salue ses sympathisants après l’annonce des élections législatives, le 22 janvier 2013. Le député du Likud, Danny Danon, se tient à sa gauche et applaudit. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Netanyahu avait par la suite congédié Danon sans grand ménagement. « Alors que le gouvernement d’Israël et Tsahal mènent une campagne militaire contre les terroristes et prennent des mesures courageuses pour assurer la sécurité des citoyens israéliens, il est inconcevable qu’un vice-ministre de la Défense attaque de la sorte les chefs d’État qui mènent le combat », déclarait Netanyahu dans une lettre à son gouvernement.

Dans Lion’s Den, Danon laisse clairement entendre que Netanyahu – qui, dans les années 1980, avait lui-même occupé le poste à l’ONU – l’a envoyé à New York en 2015 pour évincer une menace à son autorité. « Il s’est dit que le Premier ministre craignait ma popularité dans les rangs du parti et a voulu se débarrasser de moi », écrit-il.

Netanyahu n’a pas souhaité faire de commentaires.

« Je ne sais pas ce qui lui est vraiment passé par la tête », a admis Danon la semaine dernière, « mais je suis reconnaissant de l’opportunité qui m’a été donnée. »

Le député du Likud Danny Danon (à droite) et le Premier ministre Benjamin Netanyahulors d’une conférence du Likud au centre de conférence Airport City près de la ville de Modiin, le 9 novembre 2014. (Crédit : Flash90)

« Je pense que cela a été la conjonction de plusieurs facteurs », a-t-il poursuivi. « Le premier, il savait que j’étais combattif. Il m’a donné du fil à retordre. Il le savait bien. »

« En fin de compte, Bibi respecte les gens qui se battent pour leurs principes, même quand ce n’est pas agréable pour lui. »

Et Danon a montré qu’il n’avait certainement pas peur d’utiliser des termes peu diplomatiques sur la scène mondiale. En mars 2020, il a attaqué le candidat démocrate à la présidence américaine, Bernie Sanders, le traitant « d’imbécile ignorant » après des propos de Sanders qualifiant Netanyahu de « raciste réactionnaire ».

Les deux membres du Likud ne sont pas « proches » mais communiquent occasionnellement, a précisé Danon.

Surprise russe

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, le 24 février dernier, les relations d’Israël avec la Russie sont sous pression, scrutées par le monde entier. Cela fait longtemps qu’Israël se tient en équilibre délicat vis-à-vis de Moscou, soutien de nombreux adversaires d’Israël au Moyen-Orient, mais qui considère Israël comme le seul État occidental non hostile à la Russie.

Un soldat de la Garde nationale ukrainienne patrouille au cours d’une mission de reconnaissance dans un village récemment repris à la périphérie de Kharkiv, à l’est de l’Ukraine, le samedi 14 mai 2022. (Crédit : AP Photo/Bernat Armangue)

« Il est arrivé que la Russie nous surprenne en bien », a déclaré Danon, rappelant son action autour la résolution 2334, ainsi que d’autres initiatives à propos desquelles il n’a pas souhaité s’étendre.

Dans le livre, en revanche, Danon dit que la Russie, et la Chine, adoptent régulièrement des positions « ouvertement hostiles [à Israël] » au Conseil de sécurité ou édulcorent les condamnations du Hezbollah.

Danon a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à plusieurs reprises. « Il est au fait de tout et connaît très bien l’ONU, où il a servi pendant de nombreuses années », a déclaré Danon. « Nous avons eu de nombreux contacts avec lui sur des questions importantes pour nous. »

Lavrov a été le représentant de la Russie à l’ONU de 1994 à 2004.

« La fierté russe est très importante pour lui », a expliqué Danon, évoquant un déplacement de Lavrov à New York, en 2018, pour le vernissage d’une exposition sur la Shoah dans l’ex-Union soviétique.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, deuxième en partant de la gauche, visite l’exposition « Shoah : annihilation, libération, sauvetage », aux côtés de Yuri Kanner, à gauche, président du Congrès juif russe, et Ilya Altman, à droite, fondateur et co-président du Centre russe de recherche et d’éducation sur la Shoah à Moscou, au siège des Nations Unies à New York, le 18 janvier 2018. (Crédit : AP Photo/Richard Drew)

« Il m’a impressionné, il est allé dans les détails », a déclaré Danon. « Son expérience se lit dans son travail. Il a déjà tout vu, il sait tout. Lorsque nous parlons, il aborde la dynamique au sein de la coalition en Israël et ce qui se passera au sein des factions. Cela dénote un grand sens du détail et un travail considérable. »

Lavrov avait déclaré, à l’occasion de cet événement, qu’il était troublant « de constater le retour des nazis », propos qui, rétrospectivement, font froid dans le dos. Un des motifs donnés par la Russie à l’invasion de l’Ukraine est en effet la nécessité de « dénazifier » le pays.

Danon, qui tient clairement en haute estime les compétences diplomatiques de Lavrov, s’est dit stupéfait des récents propos du ministre des Affaires étrangères sur le « sang juif » d’Hitler et la collaboration des Juifs avec les nazis.

« Cela en dit long sur la situation problématique dans laquelle se trouve la Russie », a-t-il hasardé.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le premier ministre Naftali Bennett et le président russe Vladimir Poutine. (Crédit : Composite/AP)

Danon est un fervent soutien des tentatives du Premier ministre, Naftali Bennett, de servir de médiateur entre la Russie et l’Ukraine. Il a fait valoir que l’apparente inexpérience de Bennett et du ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, avait manifestement fait obstacle.

« Je pense que le problème est l’inexpérience des dirigeants du pays », a-t-il déclaré. « Ils auraient dû faire moins d’effets de manches. C’est très bien d’offrir de l’aide humanitaire, mais il aurait sans doute fallu moins de déclarations du Premier ministre sur la médiation internationale, promptes à susciter des attentes irréalistes. Et aussi moins de déclarations de la part du ministre des Affaires étrangères, qui est entré en conflit avec les Russes [à propos de l’Ukraine] bien trop tôt. »

Les cabinets de Lapid et Bennett n’ont pas souhaité commenter.

Israël a fait en sorte de maintenir la communication avec la Russie et l’Ukraine. Bennett a passé plusieurs appels, au cours des premières semaines de la guerre, à Poutine et Zelensky, dans l’espoir de négocier un cessez-le-feu en capitalisant sur ses relations avec les deux pays. Un haut responsable ukrainien a récemment qualifié ces efforts d’« infructueux », ajoutant que Kiev était prête à tenir des pourparlers, y compris à Jérusalem.

« Le style de Biden est différent »

En plus de la promotion de son deuxième livre, Danon consacre son temps à la présidence du World Likud.

Désormais en tant qu’observateur, Danon s’attend à ce que Joe Biden – qu’il a rencontré à plusieurs reprises avant son élection – traite Israël différemment. « Avec Biden, il n’y a rien de personnel », a-t-il expliqué. « Obama était arrivé avec un programme, et s’emportait si l’on se mettait en travers de son chemin. Le style de Biden est différent.  »

Il ne s’attend pas au même niveau de soutien dont Israël a bénéficié pendant les années Trump.

« On entend l’ambassadrice [Linda Thomas] Greenfield parler à plusieurs reprises de la nécessité de faire preuve de retenue, de part et d’autre. On ne l’entendrait pas de Nikki Haley ou Kelly Craft.

Bien qu’il assure se concentrer sur son livre, Danon n’a pas caché ses ambitions politiques en Israël.

« La prochaine fois que vous viendrez à mon bureau, vous verrez la liste des anciens ambassadeurs [de l’ONU]. Vous verrez que l’un d’eux est devenu président, l’autre ministre des Affaires étrangères et Bibi, Premier ministre », avait-il déclaré en 2019.

Lion’s Den, qui dépeint Danon comme un défenseur acharné d’Israël aux prises avec un environnement hostile, pourrait bien faire partie de ce scénario.

Raphael Ahren et Eric Cortellessa ont contribué à cet article.

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