Des frappes attribuées à Israël sur la ville syrienne de Hama – médias syriens
La défense aérienne syrienne a "intercepté la majorité" des missiles israéliens mais l'attaque aurait entraîné la mort d'une famille, d'après l'agence officielle SANA
Les médias d’État syriens ont fait état de frappes aériennes israéliennes près de la ville de Hama peu avant l’aube vendredi matin. Quatre civils parmi lesquels deux enfants auraient été tués.
La défense aérienne syrienne a « intercepté la majorité » des missiles israéliens mais l’attaque aurait entraîné la mort d’une famille, composée « d’un père, une mère et de deux enfants », aux abords de la ville de Hama, d’après l’agence SANA, citant une source militaire. Quatre personnes auraient également été blessées, parmi lesquelles deux enfants, et trois maisons détruites dans le secteur, selon la même source.
D’après une version des faits rapportée par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les civils ont été tués par « les éclats d’un des missiles de la défense anti-aérienne syrienne qui sont tombés sur une maison dans un quartier populaire ». Les raids israéliens ont « détruit » cinq positions militaires tenues par l’armée de Damas mais où sont déployées des combattants iraniens et des membres du Hezbollah, a précisé l’Observatoire.
Citant une source militaire, SANA a affirmé que l’attaque venait de la direction de la ville de Tripoli sur la côte libanaise.
L’armée israélienne n’a pas réagi à ces informations sur ces frappes nocturnes, conformément à sa politique consistant à ne pas confirmer ou infirmer la nature de ses opérations en Syrie, sauf en cas de riposte.
L’armée a lancé des centaines de frappes en Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011 pour contrer les tentatives de l’Iran d’établir une présence militaire permanente dans le pays et les transports d’armes de pointe qui pourraient être utilisées par des groupes terroristes dans la région, principalement le Hezbollah.
Les attaques de vendredi semblent être les premières depuis l’entrée en fonction du président américain Joe Biden, mercredi. L’administration Biden devrait adopter une approche plus conciliante à l’égard de l’Iran que l’ancien président Donald Trump.
Les tensions se sont accrues avant la transition alors que l’administration Trump et l’Iran ont échangé menaces et accusations, et que l’Iran a enfreint une fois de plus les termes de l’accord nucléaire qu’il a signé avec les puissances mondiales en 2015.
Des responsables israéliens ont également proféré des menaces contre l’Iran ces dernières semaines et mis en garde contre un retour des États-Unis à l’accord nucléaire.
Au début du mois, les médias syriens ont rapporté que des frappes aériennes attribuées à Israël avaient ciblé un certain nombre de sites en Syrie près de la frontière irakienne, une zone où la présence militaire iranienne est importante et qui serait utilisée par Téhéran pour déplacer des armes dans toute la région.
Ces frappes, qui auraient visé plus de quinze installations liées à l’Iran, étaient la quatrième attaque signalée contre des cibles iraniennes en Syrie en quelques semaines, ce qui représente une augmentation significative par rapport au rythme normal de ces frappes.
Selon des rapports non vérifiés, 57 combattants ont été tués – ce qui serait l’attaque la plus meurtrière jamais menée par l’Etat hébreu dans une Syrie en guerre, selon l’Observatoire.
Un haut responsable des services de renseignement américains ayant connaissance de l’attaque a déclaré à l’Associated Press que les frappes aériennes avaient été menées grâce aux renseignements fournis par les États-Unis et visaient des entrepôts en Syrie qui étaient utilisés pour stocker et préparer des armes iraniennes.
Le mois dernier, une série de frappes aériennes attribuées à Israël a touché quatre usines de fabrication d’armes près de la ville de Masyaf, également dans la région de Hama.
Déclenchée en 2011 par la répression sanglante de manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie s’est complexifiée au fil des ans, avec l’implication de plusieurs puissances étrangères et une multiplication des factions armées.
Elle a fait plus de 380 000 morts et entraîné le déplacement de millions de personnes.