Des frappes israéliennes visant des terroristes dans le nord de Gaza auraient fait 50 morts
Des attaques auraient visé le centre et le nord de la bande, où Tsahal resserre sa mainmise et où 30 camions d'aide humanitaire auraient été fournis par Israël
Plus de 50 personnes ont été tuées lors de plusieurs frappes israéliennes à Gaza au cours des dernières vingt-quatre heures, selon des informations transmises samedi par des responsables d’hôpitaux locaux et par l’agence de presse de l’Autorité palestinienne.
L’armée israélienne a indiqué que ses frappes avaient visé des sites terroristes dans la bande de Gaza et qu’elle avait pris des mesures pour demander aux parties non-impliquées de quitter la zone. Les troupes ont tué des dizaines d’hommes armés dans des combats rapprochés.
Dans le même temps, Israël aurait augmenté les approvisionnements en aide humanitaire vers le nord de la bande de Gaza, très éprouvé, tout en poursuivant une nouvelle offensive dans ce secteur.
Des frappes ont pris pour cible un certain nombre d’hôpitaux et d’écoles abritant des personnes déplacées. Israël affirme que les terroristes utilisent régulièrement ces structures comme bases d’opérations et que l’armée s’efforce d’éviter de blesser des innocents.
Marwan Sultan, directeur de l’hôpital indonésien, a déclaré que les chars israéliens avaient encerclé l’hôpital avant de couper l’électricité et de bombarder les deuxième et troisième étages, mettant en danger le personnel et les patients.
À l’hôpital Al-Awda, les bombardements ont touché les étages supérieurs du bâtiment, blessant des membres du personnel, a indiqué l’hôpital dans un communiqué.
Selon WAFA, l’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne, au moins sept personnes ont été tuées et plusieurs autres personnes ont été blessées lors de l’attaque de l’école de Shati, dans le nord de la bande de Gaza.
Dans le centre de Gaza, au moins 10 personnes ont été tuées, dont deux enfants, lorsqu’une maison a été touchée dans la ville de Zawayda, selon l’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa où les victimes ont été transportées.
Une autre frappe a tué 11 personnes, toutes de la même famille, dans le camp de réfugiés de Maghazi, a fait savoir le même hôpital.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les frappes qui ont visé Jabaliya ont tué au moins 30 personnes. Fares Abu Hamza, responsable du service des urgences au sein du ministère de la Santé dirigé par le Hamas, a déclaré que plus de la moitié d’entre elles étaient des femmes et des enfants.
L’armée israélienne a précisé que ses forces, qui mènent des opérations à Jabaliya depuis deux semaines, ont tué des dizaines d’hommes armés jeudi, menant des frappes aériennes et démantelant des infrastructures militaires.
L’armée israélienne a déclaré qu’elle prenait « de nombreuses mesures avant de passer à l’acte afin d’éviter de blesser des personnes non-impliquées » dans les combats, ajoutant que chacune de ses frappes « est fondée sur les indications apportées par les services de renseignement concernant les infrastructures terroristes ou la présence éventuelle de terroristes. »
L’armée accuse le Hamas d’utiliser les civils de Gaza comme boucliers humains. Elle a diffusé des preuves à cet effet provenant d’hôpitaux, d’écoles, de jardins d’enfants et autres sites civils.
Israël a lancé une nouvelle offensive dans le nord de la bande de Gaza au début du mois, visant les terroristes du Hamas qui, selon lui, s’y sont regroupés.
Les habitants ont déclaré que les forces israéliennes avaient isolé, dans les faits, les villes de Beit Hanoun, Jabaliya et Beit Lahiya, situées à l’extrême nord de la bande de Gaza, ainsi que Gaza City, bloquant les déplacements – à l’exception de celui des familles qui suivent les ordres d’évacuation et qui désertent les trois localités.
Au début de la guerre, Israël avait demandé à tous les civils d’évacuer le nord de la bande de Gaza – mais certains ont toujours refusé de partir.
Les habitants ont indiqué que les communications et les services internet avaient été coupés, ce qui a perturbé les opérations de sauvetage. Les responsables de la santé du Hamas ont déclaré que l’aide humanitaire n’avait pas atteint les zones les plus touchées du nord de la bande de Gaza, y compris les trois villes isolées.
À Jabaliya, les résidents ont fait savoir que les chars israéliens avaient atteint le cœur du camp après qu’ils ont traversé les banlieues et les quartiers résidentiels. Ils ont indiqué que l’armée détruisait des dizaines de maisons chaque jour, depuis les airs et en surface en plaçant des bombes dans les bâtiments, puis en les faisant exploser à distance.
À l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahiya, les médecins ont raconté qu’ils avaient dû remplacer les enfants qui se trouvaient au sein des unités de soins intensifs par des adultes plus gravement blessés dans le cadre de l’attaque de l’école de Jabaliya, où, selon Israël, des hommes armés s’étaient retranchés.
Le directeur de Kamal Adwan, Hussam Abu Safiya, a dit dans une vidéo que les enfants avaient été transférés dans une autre division de l’établissement, où ils sont soignés. Il a précisé que le personnel était épuisé et que les réserves de l’hôpital – notamment en matière alimentaire – étaient très réduites.
Israël a fait savoir qu’une trentaine de camions chargés d’aides humanitaires avait été envoyé dans le nord de la bande de Gaza vendredi – notamment de la nourriture, de l’eau, des fournitures médicales et du matériel pour construire des abris. « Nous combattons le Hamas, nous ne combattons pas la population de Gaza », a noté Nadav Shoshani, porte-parole de Tsahal, lors d’une conférence de presse sur internet.
Cette semaine, les États-Unis avaient menacé Israël de suspendre les livraisons d’armes à l’État juif si la situation humanitaire qui se détériore à Gaza ne devait pas s’améliorer.
Suite de cette menace, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné que le nombre de camions d’aide entrant dans la bande de Gaza soit porté à 250 par jour, selon la chaîne Kann.
La chaîne a également fait savoir que lors de la réunion hebdomadaire du cabinet, dimanche, les ministres devaient délibérer sur l’opportunité d’engager une société de sécurité privée pour distribuer l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Israël a accusé le Hamas de détourner des camions d’aide humanitaire, de s’approprier leur contenu ou de les vendre à des prix exorbitants.
Selon les Nations unies, quelque 500 camions d’aide entraient quotidiennement dans la bande de Gaza avant la guerre – une guerre qui avait été déclenchée par le pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023.
Lors de cet assaut, des milliers de terroristes avaient envahi le sud d’Israël, massacrant plus de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes, qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza.
L’offensive lancée par Israël en représailles a fait plus de 42 000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé qui est placé sous l’autorité du Hamas. Ce bilan humain, qui est invérifiable, ne fait pas de distinction entre civils et combattants. Au mois d’août, Israël avait annoncé avoir tué environ 17 000 terroristes depuis le début de la guerre – en plus d’un millier d’hommes armés sur le territoire israélien, le 7 octobre.