Éducation en Israël : Plusieurs municipalités s’insurgent contre Avi Maoz
Lapid a lancé une ligne d'assistance téléphonique pour aider les écoles à éviter la "doctrine sombre et homophobe" de l'extrême-droite
Plus de 50 municipalités se sont jointes aux protestations contre la décision du futur Premier ministre Benjamin Netanyahu de transférer le contrôle de certains contenus dans les écoles israéliennes au député d’extrême-droite, Avi Maoz, dont la faction Noam a des opinions clairement homophobes et anti-pluralistes.
Le Likud aurait été pris au dépourvu par l’intense réaction à la nomination de Maoz. La Douzième chaîne a rapporté samedi, sans citer de sources, que Netanyahu prévoit de s’impliquer personnellement dans la supervision du contenu que Maoz cherche à apporter aux écoles et qu’il aura « le dernier mot » – dans une tentative apparente de calmer les éducateurs inquiets.
La députée du Likud, Galit Distel Atbaryan, a également déclaré à la chaîne que Maoz ne pourra rien faire sans l’autorisation de Netanyahu.
Cette semaine, Netanyahu a accepté de donner à Maoz, le seul législateur de la faction Noam, un budget annuel d’au moins 100 millions de shekels, ainsi que plus d’une douzaine de collaborateurs, en tant que vice-ministre et dirigeant d’une nouvelle agence gouvernementale chargée « de l’identité juive » au sein du bureau du Premier ministre.
Selon l’accord, l’unité du ministère de l’Éducation en charge des enseignements et des partenariats externes sera placée sous le contrôle de Maoz, ce qui lui permettra de déterminer quels seront les organismes officiels qui seront autorisés à intervenir dans les classes auprès des élèves.
C’est précisément ce point de l’accord qui a provoqué un tollé parmi les opposants au programme de Noam et a conduit de nombreux dirigeants locaux à parler de rébellion contre toute tentative d’introduire un programme extrémiste dans les écoles.
Le Premier ministre sortant, Yair Lapid, a exhorté les autorités locales à s’opposer au contenu extrémiste proposé par Maoz.
La Douzième chaîne a rapporté que le bureau chargé de « l’identité juive » dispose d’un budget d’environ 2 milliards de shekels pour les programmes éducatifs.
« Nous parlons de 3 000 programmes qui traitent du cœur de l’éducation dans le système éducatif – histoire, éducation civique, réduction des inégalités et tolérance », a déclaré à la chaîne un ancien directeur général du ministère de l’Éducation, Shmuel Abuav.
Plus de 50 autorités locales ont déclaré qu’elles ne permettront pas à Maoz de dicter leurs programmes éducatifs, et quelque 200 directeurs d’école ont envoyé une lettre à Netanyahu pour protester.
« Nous ne laisserons pas des opinions sombres dicter l’ordre du jour », a écrit le site d’information Ynet, citant les directeurs d’école.
Samedi, Lapid a annoncé le lancement d’une ligne d’assistance pour les parents opposés au « contenu extrême et dangereux » de Maoz. Il a exhorté les parents à contacter les autorités locales et les écoles pour s’assurer qu’un « contenu libéral » soit enseigné à la place de « la doctrine sombre, homophobe, nationaliste et violente » de Noam.
Il a ajouté que la ligne d’assistance téléphonique, lancée par son parti Yesh Atid, servira à « recueillir des informations sur les tentatives d’insertion de contenus sombres dans le système éducatif », ainsi qu’à fournir des conseils juridiques aux parents.
Vendredi, la Douzième chaîne a cité des responsables anonymes du Likud qui ont déclaré que donner le portefeuille à Maoz avait été une grave erreur lors des négociations de coalition.
Les sources ont déclaré que les négociateurs n’avaient pas réalisé l’importance ni la portée de la division de l’éducation qu’il avait demandée.
« Nous ne savions pas que nous lui avions donné les clés et maintenant il est trop tard pour faire marche arrière », a repris l’article cité par la source, qualifiant cela de « double catastrophe ».
En vertu des lois israéliennes, le leader du Likud a jusqu’au 11 décembre pour former un gouvernement mais pourra demander une extension de 14 jours, s’il n’y parvenait dans les temps.