Enquête militaire ouverte après que des soldats ont attaché un détenu palestinien au capot d’une voiture
L'armée a déclaré que les militaires avaient contrevenu au protocole pendant l'opération qui a eu lieu à Jénine, où les militaires ont échangé des coups de feu avec des hommes armés palestiniens
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

L’armée israélienne a indiqué samedi que les soldats qui ont attaché un Palestinien blessé au capot d’une voiture dans le nord de la Cisjordanie, en début de journée, avaient agi en violation du protocole et que l’incident faisait actuellement l’objet d’une enquête.
Les troupes menaient des opérations dans le secteur du Wadi Burqin, à proximité de la ville de Jénine, afin d’arrêter des Palestiniens recherchés. Dans le cadre de ce raid, ils ont échangé des coups de feu avec des hommes armés, a précisé Tsahal.
L’homme, blessé par balle, a été placé en détention, soupçonné par les soldats d’avoir pris part aux affrontements. Il a été sorti du secteur, attaché sur le capot du véhicule qui transportait les militaires.
Il a été ultérieurement confié au Croissant rouge.
En réponse à une demande de commentaires sur le sujet, Tsahal a indiqué que les actes des soldats avaient été « contraires aux ordres et aux procédures ».
« La conduite des soldats, dans la vidéo, est contradictoire avec les ordres donnés par l’armée et avec ce qui est attendu de la part des troupes », ont noté les militaires, ajoutant que « l’incident fait l’objet d’une enquête et il sera pris en charge en conséquence ».
قوات الاحتلال تنكل بشاب فلسطيني في #جنين بربطه على مقدمة آلية عسكرية#حرب_غزة pic.twitter.com/Oor9G1r66N
— قناة الجزيرة (@AJArabic) June 22, 2024
Lundi, les États-Unis ont condamné la vidéo qui a été jugée « choquante ».
« Cette pratique est absolument inacceptable. Les êtres humains ne devraient jamais être utilisés comme boucliers humains », a déclaré le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, interrogé sur ces images lors d’un point de presse.
« Les forces israéliennes devraient rapidement enquêter sur ce qui s’est passé et demander des comptes », a ajouté Miller, prenant acte de la déclaration publiée par Tsahal samedi, selon laquelle le comportement des soldats faisait l’objet d’une enquête
Depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre – ce jour-là, des milliers de terroristes avaient franchi la frontière avec Israël, massacrant près de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza – l’armée a arrêté environ 4 150 Palestiniens qui étaient recherchés en Cisjordanie, dont plus de 1 750 qui étaient affiliés au Hamas.
Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, plus de 540 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués dans l’intervalle.
Pendant la même période, 21 Israéliens – et notamment des agents de la sécurité – ont été tués dans des attentats terroristes commis en Israël et en Cisjordanie. Trois membres des forces de sécurité ont perdu la vie dans des affrontements avec des terroristes.
Vendredi, un Israélien a été tué par balle dans la ville de Qalqilya, en Cisjordanie, par des hommes armés. Sa voiture a ensuite été incendiée.