Israël en guerre - Jour 434

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Pour Gallant, la garde nationale proposée par Ben Gvir sera une « milice privée »

Selon le ministre de la Défense, une force de police indépendante causera de "vrais problèmes" ; le ministre de la Sécurité nationale lui intime de se concentrer sur ses problèmes

À gauche, le ministre de la Défense Yoav Gallant, à la Knesset, à Jérusalem, le 30 juillet 2023. À droite, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir lors d'une réunion avec des officiers de police, à Tel Aviv, le 2 août 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90 ; Avshalom Sassoni/Flash90)
À gauche, le ministre de la Défense Yoav Gallant, à la Knesset, à Jérusalem, le 30 juillet 2023. À droite, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir lors d'une réunion avec des officiers de police, à Tel Aviv, le 2 août 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90 ; Avshalom Sassoni/Flash90)

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a écrit jeudi une lettre au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir pour dénoncer le projet de création d’une garde nationale directement sous le contrôle du chef du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit.

Gallant a écrit à Ben Gvir « qu’il n’y a pas de place en Israël pour les milices privées », dans une lettre dont le contenu a été diffusé par la Douzième chaîne.

« La création d’un nouvel organe de sécurité causera de réels problèmes et constituera une distraction pour les services de sécurité », a-t-il écrit.

En mars, Ben Gvir a obtenu du Premier ministre Benjamin Netanyahu l’autorisation de créer la garde nationale qu’il réclamait depuis longtemps, en échange de son soutien à une pause temporaire sur la législation relative à la refonte du système judiciaire.

Il a exigé que cette force lui soit directement rattachée, au lieu d’être subordonnée à la police existante, ce qui a suscité des mises en garde de la part d’anciens hauts responsables de la police et de l’actuel chef de la police israélienne Kobi Shabtaï, qui affirment que ce plan pourrait nuire à la sécurité publique et semer le chaos dans l’application de la loi.

Une commission de pilotage composé de professionnels issus de différents organismes de sécurité et agences gouvernementales a été mis en place pour formuler des recommandations concernant la mise en place de la garde. Il devrait annoncer ses conclusions dans un mois et demi.

Des manifestants anti-gouvernement déguisés en membres de la garde nationale du ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, avant une manifestation contre la refonte judiciaire, à Tel Aviv, le 1er avril 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Des sources anonymes au sein de l’establishment de la défense ont déclaré à la Douzième chaîne qu’il y a peu de chances que la commission recommande que la garde nationale soit établie en tant qu’organisme indépendant séparé de la police, en raison de l’opposition généralisée contre un tel cadre.

Ben Gvir a rejeté les critiques de Gallant, déclarant dans un communiqué qu’il devait se concentrer sur les problèmes de son propre ministère et accusant le ministre d’avoir envoyé la lettre aux médias avant de l’envoyer au cabinet du ministre.

« Le Premier ministre et le ministre Ben Gvir se sont mis d’accord sur la création d’une garde nationale en Israël et Gallant ne décidera pas de son fonctionnement. Nous demandons à Gallant, qui a tenté d’arrêter la refonte judiciaire et qui persécute les résidents d’implantations, de ne pas s’impliquer dans les questions relatives à la garde nationale. La commission achèvera son travail et soumettra ses recommandations dans un mois et demi », a déclaré le bureau de Ben Gvir dans un communiqué.

Gallant a cherché à plusieurs reprises à parvenir à un compromis sur la refonte judiciaire du gouvernement.

Ben Gvir a déclaré qu’il souhaitait créer une garde nationale de volontaires qui serait déployée en cas de troubles ethniques, dans l’esprit des émeutes de mai 2021 qui ont eu lieu dans certaines villes mixtes d’Israël pendant la guerre d’Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la Bande de Gaza.

Cette force controversée devrait regrouper 2 000 militaires chargés de lutter contre la « criminalité nationaliste » et le terrorisme, et de « rétablir la gouvernance là où c’est nécessaire ». On ignore quand cette force sera créée. De plus, les pouvoirs spécifiques accordés à la garde nationale et les personnes à qui elle devra rendre des comptes sont également toujours en suspens.

Les groupes de défense des droits civils, ainsi que les politiciens de l’opposition, ont exprimé leur extrême inquiétude quant à la proposition de placer une telle force sous le contrôle direct d’un ministre, arguant qu’elle pourrait politiser le maintien de l’ordre et saper le principe d’égalité dans l’application de la loi.

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