Gantz approuve l’amélioration de la barrière de Cisjordanie après des attentats
Une clôture en acier similaire à celle de la frontière de Gaza sera construite du poste de contrôle de Teenim à Oranit ; plusieurs Palestiniens se sont glissés à travers la clôture
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a approuvé lundi des plans visant à améliorer une section de la barrière de sécurité de Cisjordanie, quelques mois après une série d’attentats terroristes meurtriers commis par des Palestiniens entrés illégalement en Israël.
Le ministère de la Défense a déclaré qu’une haute clôture en acier, semblable à celles qui se trouvent aux frontières avec l’Égypte et la bande de Gaza, remplacerait un tronçon de 50 kilomètres de clôture allant du poste de contrôle de Teenim, près de l’implantation d’Avnei Hefetz, jusqu’à l’implantation d’Oranit.
Au cours de l’été, la construction d’un mur en béton de 9 mètres de haut a débuté pour remplacer un autre tronçon de clôture de 50 kilomètres allant de la ville de Salem, près de la barrière nord de la Cisjordanie, au poste de contrôle de Teenim – l’une des premières sections de la barrière construite il y a une vingtaine d’années.
Les deux sections modernisées seront équipées de caméras de surveillance, de capteurs et d’autres moyens technologiques, a déclaré le ministère de la Défense.
L’armée israélienne a lancé en juillet une importante opération pour renforcer les défenses le long de la frontière avec la Cisjordanie sur une vingtaine de kilomètres.
Gantz, qui a inspecté lundi les travaux de construction près du poste de contrôle de Salem, dans le nord de la Cisjordanie, a déclaré que ces travaux constituaient une « mission de défense très importante ».
« Je suis fier de l’establishment de la défense et de Tsahal qui ont fait avancer la construction de centaines de kilomètres de barrières – des barrières qui apporteront une solution à une grande variété de risques », a déclaré Gantz, selon un communiqué transmis par son bureau.
Ces dernières années, des milliers de Palestiniens ont pu entrer pour travailler en Israël, quotidiennement, grâce aux brèches ouvertes dans la clôture.

Mais ces derniers mois, Tsahal a déployé des milliers de soldats dans la zone de contact – une bande de terre cisjordanienne du côté israélien de la barrière – pour empêcher les Palestiniens d’entrer illégalement dans le pays.
La semaine dernière, un Palestinien a été tué par les troupes israéliennes après avoir tenté d’endommager la clôture près du village d’Anin, à l’ouest de la ville de Jénine.
La barrière de sécurité avec la Cisjordanie est issue d’une proposition faite dans les années 1990 par le Premier ministre de l’époque, Yitzhak Rabin, qui y voyait un moyen de séparer Israël des Palestiniens. Mais le projet ne s’était pas concrétisé alors en raison d’une opposition interne.

Nombreux sont ceux qui attribuent à la barrière le mérite d’avoir contribué à mettre fin au soulèvement palestinien qui avait eu lieu de 2000 à 2005 – même si seulement 62 % du tracé prévu de 708 kilomètres avait été construit.
La barrière de sécurité n’est toutefois pas exempte de controverse. Elle a suscité des manifestations locales et une condamnation internationale en raison de son tracé, serpentant en Cisjordanie à travers des champs palestiniens saisis et coupant parfois les agriculteurs de leurs terres.
Environ 85 % de la barrière se trouve à l’intérieur de la Cisjordanie, les 15 % restants longeant la Ligne verte – la ligne de cessez-le-feu d’avant 1967 qui sépare Israël de la Cisjordanie – et le territoire israélien. Au total, la barrière aurait coûté au pays quelque 9 milliards de shekels, selon le Knesset Research and Information Center.
Sur la majeure partie de son tracé, la barrière consiste en une clôture à mailles losangées équipée de caméras de surveillance et d’autres capteurs, protégée par des fils barbelés et une zone d’exclusion de 60 mètres de large. Dans les zones plus urbaines, notamment autour de Jérusalem et de Bethléem, la barrière n’est pas une clôture, mais un mur en béton de huit à neuf mètres de haut.