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Herzog à Netanyahu au rassemblement pour Rabin : plus de discussions pour un gouvernement d’unité, nous devons sauver l’Etat

Alors que des milliers de personnes ont marqué les 21 ans de l’assassinat du Premier ministre, Livni et Galon ont attaqué le Premier ministre après la déclaration du président de sa coalition, qui nie que le meurtre ait été politique

Isaac Herzog, le chef de l’opposition, a lancé samedi soir une attaque violente contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, disant aux dizaines de milliers d’Israéliens rassemblés à Tel Aviv pour commémorer le dirigeant assassiné Yitzhak Rabin que l’incitation [à la haine] du Premier ministre et de ses proches devait cesser. Herzog a également juré de ne pas rejoindre un gouvernement d’unité dirigé par Netanyahu.

« Vingt-et-un ans après, l’incitation [à la haine] est la même, et le chef est le même », a déclaré Herzog devant une place Rabin bondée, alors qu’Israël marquait le meurtre en 1995 du Premier ministre.

Rabin avait été abattu à la fin d’un rassemblement pour la paix sur la place qui porte depuis son nom par un extrémiste juif de droite, Yigal Amir, dans un contexte de tensions nationales sur les efforts de paix avec les Palestiniens.

« Nous ne pouvons plus laisser quiconque, que ce soit un voyou ou un dirigeant, continuer à inciter [à la haine], pas un député, pas un ministre, et pas le Premier ministre, a déclaré Herzog. Toutes les lignes rouges ont été franchies. ».

Herzog répondait à une déclaration de David Bitan, président de la coalition et député du Likud, qui avait déclaré quelques heures avant le début du rassemblement que le meurtre de Rabin n’était pas un assassinat politique.

Isaac Herzog, dirigeant de l'Union sioniste, pendant  le rassemblement qui a marqué le 21e anniversaire de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, sur la place où il a été assassiné à Tel Aviv, le 5 novembre 2015. (Crédit : AFP/Jack Guez)
Isaac Herzog, dirigeant de l’Union sioniste, pendant le rassemblement qui a marqué le 21e anniversaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, sur la place où il a été assassiné à Tel Aviv, le 5 novembre 2015. (Crédit : AFP/Jack Guez)

« Les discussions sur un gouvernement d’unité sont terminées, a déclaré Herzog. Quand le président de la coalition de Netanyahu n’hésite pas à dire aujourd’hui que le meurtre de Rabin n’était pas un meurtre politique, il [Netanyahu] reste chez lui, assis calmement. »

Ce soir, a promis Herzog, « n’est pas un soir pour les discours de deuil… C’est le soir où nous partons en guerre pour l’Etat. » En s’adressant au Premier ministre assassiné, Herzog a déclaré : « Yitzhak, je te promets d’ici-bas que je ne laisserais aucune dirigeant détruire notre démocratie. »

Herzog était l’un des orateurs qui ont mis en lumière leur inquiétude pour la démocratie israélienne, citant ce qu’ils ont appelé des efforts de la part de différents membres de la coalition de droite pour restreindre les activités et les libertés des associations de défense des droits de l’Homme, des journalistes, de l’armée, du système judiciaire, et d’autres.

Des Israéliens assistent à un rassemblement commémorant les 21 ans de l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, place Rabin à Tel Aviv, le 5 novembre 2016. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)
Des Israéliens assistent à un rassemblement commémorant les 21 ans de l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, place Rabin à Tel Aviv, le 5 novembre 2016. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Tzipi Livni, députée de l’Union sioniste, s’est également attaquée à Netanyahu, déclarant à la foule rassemblée place Rabin que « personne ne nous dira ce qu’est le sionisme. »

« Nous sommes ici pour dire d’une voix claire qu’Israël ne sera pas un endroit où vous isolerez des artistes, des journalistes, des commandants de l’armée israélienne, des juges […] pour leurs opinions politiques, a déclaré Livni. C’est le moment de sortir de l’impasse, de passer de la défense à l’attaque, et de dire ‘assez’ ! »

« Nous disons oui à la démocratie, au judaïsme modéré, oui à la paix, oui aux valeurs qui ont fondé ce pays. C’est le plus grand combat que nous avons, plus important que n’importe quelle personne ou n’importe quel parti », a déclaré Livni.

Aux chants de « Bibi, rentre à la maison », Livni a ajouté que « nous, dans l’opposition, nous n’avons pas peur et nous ne nous excusons pas. Vous pouvez nous appeler comme vous le souhaitez, Premier ministre, dire que nous avons oublié d’être juifs. Mais […] personne ne nous dira ce qu’est le sionisme. Le sionisme, c’est l’égalité […]. Le sionisme, c’est défendre les minorités […]. Le sionisme, c’est la paix depuis une position de force […], la sécurité par l’Etat d’Israël et pas des implantations isolées […]. Le sionisme, c’est l’armée la plus morale du monde, qui fait la paix avec le monde arabe, qui se sépare en paix des Palestiniens. »

Rabin, a-t-elle déclaré, a payé de sa vie la défense de ses valeurs. « Un Etat binational sans majorité juive et sans démocratie est ce qu’il y a de plus anti-sioniste », a-t-elle ajouté.

Zehava Galon, présidente du Meretz, parti de gauche, a elle aussi fustigé Netanyahu suite aux déclarations de Bitan.

« Le meurtre a été la conséquence d’une machine de propagande. Le Premier ministre, qui était alors sur un balcon, et les incitations [à la haine] sont toujours présents aujourd’hui », a-t-elle déclaré. Elle faisait référence à une virulente manifestation anti-Rabin à Jérusalem avant l’assassinat du Premier ministre, à laquelle Netanyahu, alors chef de l’opposition, avait assisté depuis un balcon proche.

Galon a déclaré que ces incitations étaient dirigées « contre la Cour suprême, les défendeurs de la loi, les associations de défense des droits de l’Homme, les citoyens arabes, et la gauche. »

En parlant des déclarations de Rabin, la présidente du Meretz a ajouté que « Rabin était un leader politique qui a été assassiné pour des raisons politiques, par un individu politisé, parce qu’il pensait pouvoir mettre fin à l’occupation qui divise le pays. »

Le fils de Rabin, Yuval, a déclaré peu avant le début de la commémoration que l’assassinat de 1995 était un avant-goût du « cauchemar » qu’est la vie en Israël aujourd’hui, et a prévenu qu’un tel meurtre pourrait à nouveau se produire.

« Ici, un juif a sorti une arme et tiré sur notre père. Vous ne pouvez pas accepter cela. C’est arrivé après un long moment d’incitation [à la haine], et vous ne pouvez pas effacer cela », a déclaré Yuval Rabin.

« C’est une arme qui a tourné la bande annonce du cauchemar que nous vivons maintenant », a-t-il déclaré à l’endroit où son père a été abattu. « Qui sait s’il n’y a pas quelqu’un assis non loin d’ici maintenant, qui recharge son arme ? »

Yuval Rabin s’est exprimé pendant une cérémonie organisée par une association intitulée Commandants pour la sécurité d’Israël, qui est composée d’anciens responsables de la défense qui pensent qu’Israël doit conclure un accord de paix avec les Palestiniens.

Il faisait écho à un message de sa sœur, l’ancienne députée travailliste Dalia Rabin, qui a déclaré vendredi aux amis et membres de la famille rassemblés pour une cérémonie au cimetière national du mont Herzl à Jérusalem que le schisme qui a divisé Israël à l’époque est toujours présent dans le discours public du pays.

Dalia Rabin au service commémoratif marquant les 21 ans de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, organisé au cimetière du mont Herzl à Jérusalem, le 4 novembre 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Dalia Rabin au service commémoratif marquant les 21 ans de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, organisé au cimetière du mont Herzl à Jérusalem, le 4 novembre 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Ce meurtre a été terrible. C’est une blessure ouverte pour nous, dans la famille, mais c’est aussi une blessure ouverte pour notre nation, a déclaré Dalia Rabin pendant cette cérémonie. L’incitation [à la haine] d’avant existe toujours. Des secteurs du pays sont toujours dans le déni et trouvent des moyens d’affirmer que, peut-être, c’était une bonne chose de l’assassiner.

La rassemblement de Tel Aviv a failli être annulé pour des raisons financières, mais le Parti travailliste a accepté cette semaine de s’y engager.

« Le rassemblement a toujours été la responsabilité d’institutions privées, extérieures, a déclaré Herzog. Mais alors que nous parlons de l’assassinat de notre chef, du dirigeant travailliste, […] nous insistons pour organiser un rassemblement. »

Les années précédentes, les hommages à Rabin avaient dénoncé le racisme et l’extrémisme en Israël, et ses orateurs avaient publiquement appelé le gouvernement de Netanyahu à mener le pays vers un accord de paix avec les Palestiniens.

100 000 personnes ont participé à un rassemblement marquant les 20 ans de l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, à Tel Aviv, le 31 octobre 2015. (Crédit : capture d'écran Deuxième chaîne)
100 000 personnes ont participé à un rassemblement marquant les 20 ans de l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, à Tel Aviv, le 31 octobre 2015. (Crédit : capture d’écran Deuxième chaîne)

Rabin était chef d’Etat-major de l’armée israélienne pendant la guerre des Six Jours en 1967. Il a ensuite été ambassadeur aux Nations unies, ministre de la Défense, et deux fois Premier ministre.

En 1994, il a reçu le Prix Nobel de la Paix aux côtés de Shimon Peres, son ministre des Affaires étrangères qui est décédé le mois dernier, et de Yasser Arafat, président de l’Organisation de libération de Palestine (OLP), pour leurs rôles dans la signature des Accords de paix d’Oslo un an auparavant.

L’année dernière, pour le 20e anniversaire de l’assassinat de Rabin, quelque 100 000 personnes étaient rassemblées au cœur de Tel Aviv pour la commémoration. Quelques députés israéliens, le président Reuven Rivlin, l’ancien président américain Bill Clinton et l’actuel président Barack Obama (qui ont parlé par vidéo) s’étaient adressés à la foule.

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