Netanyahu : Le Hezbollah « paiera un lourd tribut » après l’attaque qui a tué 12 enfants à Majdal Shams
Des responsables de la sécurité se sont entretenus pour discuter des différentes options ; Gallant a déclaré aux chefs druzes qu'Israël sera sans pitié avec l'ennemi
Israël ne laissera pas l’attaque meurtrière de Majdal Shams « passer sous silence », a juré le Premier ministre Benjamin Netanyahu samedi après-midi, alors que les officiels de la sécurité s’entretenaient suite à une attaque meurtrière à la roquette du Hezbollah qui a entrainé la mort d’au moins douze enfants dans cette ville druze du nord du pays.
Cette attaque a été la plus meurtrière du Hezbollah depuis que les hostilités ont commencé sur la frontière avec le Liban, le 8 octobre. Toutes les victimes étaient âgées de 10 à 12 ans.
Netanyahu a aussi échangé avec le chef spirituel de la communauté druze, Sheikh Muafak Tarif, a fait savoir le Bureau du chef du gouvernement.
Le Premier ministre, qui se trouvait encore aux États-Unis au moment de l’attaque, a raccourci son séjour de plusieurs heures et il devrait atterrir en Israël en début d’après-midi dimanche, a répété ces propos dans une vidéo qui a été diffusée ultérieurement.
« Il y avait, parmi les morts, de petits enfants qui jouaient au football », a-t-il déclaré, « et d’autres ont aussi été assassinés. Nous avons le cœur brisé devant un tel spectacle ».
Le cabinet de sécurité devrait se réunir dimanche après-midi.
Il a promis qu’Israël « ne restera pas silencieux » devant ce qui s’est passé et a ajouté que la nation toute entière se tenait aux côtés de la communauté druze « dans ces moments difficiles qui sont également si difficiles pour nous ».
Il a également exprimé « ses sincères condoléances au nom de tout Israël » aux familles des victimes et à l’ensemble de la communauté druze.
« Le Premier ministre Netanyahu a clairement indiqué qu’Israël ne laissera pas passer cette attaque meurtrière et que le Hezbollah paiera pour cela un lourd tribut qu’il n’a pas payé jusqu’à présent », a précisé son bureau.
Dans le sillage immédiat de l’attaque, le ministre de la Défense Yoav Gallant s’est entretenu avec de hauts-responsables militaires et sécuritaires sur les options mises à la disposition d’Israël « en matière d’actions contre le Hezbollah ».
Une rencontre à laquelle ont assisté le chef d’état-major Herzi Halevi, le chef du Shin Bet Ronen Bar et celui du Mossad, David Bernea, entre autres.
Sur X, Gallant a déclaré qu’il s’était entretenu avec Tarif « pour lui faire part de notre immense chagrin face à ce qui vient de s’abattre sur la communauté druze et sur la nation israélienne toute entière. »
Il a déclaré que dans son appel téléphonique avec le chef spirituel druze, il lui avait promis qu’Israël « frappera avec force l’ennemi ».
Se rendant sur la scène de l’attaque dans la soirée de samedi, Halevi a indiqué aux leaders de la communauté que le groupe terroriste, « qui ne fait pas la distinction entre les Druzes et les Juifs quand il s’agit de tuer », devra affronter « une riposte très, très importante » de la part d’Israël.
Mais quand Israël ripostera, a-t-il averti, « le Hezbollah pourrait encore frapper davantage ici et il faut être vigilant et suivre avec attention les instructions qui sont données par le Commandement intérieur et par le Commandement du nord ».
Des appels lancés en faveur d’une réponse forte qui ont trouvé un écho dans toute la sphère politique – certains allant jusqu’à réclamer une offensive militaire à grande échelle contre le Hezbollah. Une source proche des services de sécurité a toutefois expliqué, sous couvert d’anonymat, à la chaîne arabophone Sky News que l’État juif « n’a pas l’intention de déclencher une guerre ».
Qualifiant l’attaque meurtrière commise par le groupe terroriste chiite libanais de « déchirante », le président Isaac Herzog a pour sa part indiqué samedi que « le monde ne peut pas rester silencieux face aux attentats terroristes de [Hassan] Nasrallah, des attaques qui sont commises pour le compte de l’empire du mal en Iran ».
Promettant que « l’État d’Israël défendra fermement ses citoyens et sa souveraineté », le président a indiqué que ses « prières sont avec les victimes et pour le rétablissement des blessés ». « Aucun mot ne peut réconforter les familles des jeunes victimes qui ont perdu la vie et qui n’avaient commis aucune faute », a-t-il ajouté.
« Le Hezbollah, qui est armé et financé par l’Iran, ne fait pas de distinction entre les enfants et les adultes, les soldats ou les civils, les musulmans, les druzes ou les chrétiens. Les terroristes du Hezbollah ont brutalement attaqué et assassiné ces enfants aujourd’hui – des enfants dont le seul crime a été qu’ils étaient sortis pour jouer au football. Ces enfants n’en sont pas revenus », a-t-il continué.
L’armée israélienne a estimé, pour sa part, que la roquette qui avait frappé le terrain de football où jouaient des enfants était relativement lourde.
Le leader de l’opposition, Yaïr Lapid, a appelé le gouvernement « à mettre un terme à l’abandon du nord » d’Israël suite à ce tir de roquette qui a terminé sa course sur un terrain de football.
« Mon cœur saigne pour ces décès à Majdal Shams. Des enfants et des civils ne devraient pas perdre la vie ainsi », a-t-il affirmé, insistant sur le fait que les choses « ne peuvent pas continuer comme ça ».
« Le Premier ministre Netanyahu devrait être en Israël dans un moment comme celui-ci et prendre part à la gestion de la guerre. Le fait qu’il n’ait pas encore décidé de rentrer en Israël est une autre preuve honteuse de son détachement total et surtout qu’il ne se soucie de rien d’autre que de lui-même », a-t-il ajouté.
Cette déclaration est survenue peu avant que le bureau du Premier ministre n’annonce que le vol de retour en Israël de Netanyahu en provenance de Washington avait été avancé de 3h30.
Par ailleurs, le ministre de la Culture et des Sports élu sous l’étiquette du parti du Likud au pouvoir, Miki Zohar, a déclaré, dans le sillage de l’attaque, que l’État juif « doit cesser de procrastiner et porter un coup mortel au Hezbollah ».
Pleurant la mort « de gamins qui voulaient seulement jouer au foot » et qui ont été « brutalement assassinés par cet ennemi maudit », Zohar a ajouté que « plus nous reporterons cette opération, plus le prix que nous devrons payer sera douloureux ». « Cela fait longtemps que la ligne rouge à été franchie. Il faut dorénavant passer à l’action », a-t-il affirmé.
Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz a déclaré s’être entretenu avec Netanyahu à la suite de l’attaque meurtrière, sans fournir de détails sur ce dont ils ont discuté.
« Il ne fait aucun doute que le Hezbollah a franchi toutes les lignes
rouges », a déclaré Katz à la Douzième chaîne. « Nous sommes confrontés à une guerre totale. »
« Je ne doute pas que nous en paierons le prix », a-t-il ajouté, tout en insistant sur le fait qu’Israël imposera un coût encore plus élevé au Hezbollah.
Il a poursuivi en affirmant qu’Israël bénéficiera du « soutien total » des États-Unis et de l’Europe.
Mais lorsqu’on lui a demandé de préciser ce qui changera dans les actions d’Israël, il s’est dérobé.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a quant à lui appelé à la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
« Pour la mort de petits enfants, Nasrallah devrait payer de sa tête », a écrit Smotrich sur le réseau social X.
« Le Liban tout entier doit en payer le prix », a-t-il poursuivi, ajoutant que sa position concernant les mesures à prendre est connue. « Le Premier ministre doit revenir immédiatement. Il est temps d’agir ! »
L’appel à l’action de Smotrich a été repris par le député de l’opposition Avigdor Liberman, chef du parti Yisrael Beytenu.
« Le responsable du meurtre de nombreux enfants et adolescents à Majdal Shams est Nasrallah et il est temps pour lui d’en payer le prix « , a écrit Liberman sur X.
Des hommes politiques de tous bords ont appelé le gouvernement à combattre le Hezbollah pour l’attaque.
Dans un message en anglais publié sur X, le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a promis « un large soutien de l’extérieur du gouvernement pour toute réponse déterminée et efficace qui rétablira la sécurité pour les citoyens du nord ».
On the 7th of October Hamas' massacring of children and kidnapping of innocent civilians did not discriminate between race, religion or ethnicity. All were guilty of the high crime of being Israeli.
As innocent Israeli children in the Druze village of Majdal Shams were murdered…
— בני גנץ – Benny Gantz (@gantzbe) July 27, 2024
Par ailleurs, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a
déclaré : « Depuis le 8 octobre, je dis que nous sommes en état de guerre dans le nord et que l’ennemi doit être vaincu », mais les décideurs israéliens « ont évité de reconnaître que nous sommes engagés dans une bataille contre le Hezbollah depuis dix mois ».
« Aujourd’hui, personne, quelle que soit la tribune, y compris le ministre de la Défense qui ne s’est efforcé qu’à l’endiguement du Hezbollah, ne peut éluder la sanglante réalité – nous sommes en guerre », poursuit le chef du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit. » Je demande au Premier ministre de convoquer immédiatement le cabinet, [même] par téléphone crypté, pour prendre la décision que je réclame depuis longtemps – la guerre au nord, maintenant ! »
Dans une allocution vidéo depuis Majdal Shams, le député Yitzhak Kreuzer (Otzma Yehudit) a déclaré que « le sang des enfants du Golan ne vaut pas rien » et a appelé le gouvernement « à entrer en guerre, à détruire le Hezbollah, à frapper l’État du Liban d’où est venue la roquette qui s’est abattue ici et a causé ce grave désastre ».
Le président de la Knesset Ofir Katz (Likud) a déclaré « qu’une réponse difficile et douloureuse est nécessaire », tandis que la députée Merav Michaeli (Avoda) a déclaré que « quiconque a lancé ces roquettes doit payer un lourd tribut ».
Le député Mishel Buskila (Tikva Hadasha) a pour sa part demandé au gouvernement de « mettre Beyrouth en pièces ».
Cette attaque a été la plus meurtrière perpétrée par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans le cadre des affrontements en cours à la frontière nord.
Le gouvernement libanais a condamné « tous les actes de violence et d’agression contre les civils ».
« Cibler des civils est une violation flagrante du droit international et va à l’encontre des principes de l’humanité », a déclaré le gouvernement dans un communiqué, appelant « à une cessation immédiate des hostilités » après des mois d’échanges transfrontaliers entre le Hezbollah et les forces israéliennes.
L’administration du président Joe Biden craint, pour sa part, que cette frappe meurtrière ne déclenche une guerre totale entre Israël et le groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran, a déclaré un responsable de l’administration à Axios.
« Ce qui s’est passé aujourd’hui pourrait être l’élément déclencheur qui nous inquiète et que nous essayons d’éviter depuis dix mois », a déploré ce fonctionnaire.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que le bilan de l’attaque à la roquette à Majdal Shams s’élevait à onze morts.
Selon lui, le tir de roquette, qui a entraîné la mort de onze enfants et jeunes adultes dans la ville du nord du plateau du Golan, est l’attaque la plus grave contre des civils depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.
« Le Hezbollah est à l’origine de ce désastre et est responsable de ses conséquences. Nous embrassons les familles des morts et des blessés, ainsi que l’ensemble de la communauté druze, citoyens de l’État d’Israël », a ajouté Hagari dans un message publié sur X.
Les secouristes avaient prononcé le décès de dix des victimes sur place. Plus de 30 blessés ont été transportés dans des hôpitaux.
Dans un communiqué faisant suite au démenti du Hezbollah sur l’exécution de l’attaque à la roquette meurtrière de Majdal Shams, l’armée a affirmé que « suite aux évaluations menées au sein de Tsahal et aux renseignements dont nous disposons, le tir de roquette à Majdal Shams a été effectué par le groupe terroriste du Hezbollah ».
« Le Hezbollah est derrière le lancement de la roquette qui a touché le terrain de football de Majdal Shams et fait de nombreuses victimes civiles, y compris des enfants, plus tôt dans la soirée », a ajouté l’armée.
De son côté, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Israël a condamné le tir meurtrier de roquettes à Majdal Shams, mais n’a pas mentionné le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
« Condoléances aux familles endeuillées et souhait de prompt rétablissement à tous les blessés », a écrit Dimiter Tzantchev sur le réseau social X.
La Maison Blanche a condamné l’attaque meurtrière, qualifiant « d’horrible » le fait d’avoir frappé un terrain de football.
« Notre soutien à la sécurité d’Israël est sans faille et inébranlable contre tous les groupes terroristes soutenus par l’Iran, y compris le Hezbollah libanais », a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche dans un communiqué.
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