Israël élimine 4 responsables du renseignement iranien et ouvre un « couloir aérien vers Téhéran »
Ce dimanche, des dizaines de cibles ont été touchées en Iran : infrastructures énergétiques, radars, lanceurs de missiles et même un avion de ravitaillement

Ce dimanche, Israël a bombardé des dizaines de lieux en Iran – y compris des infrastructures énergétiques, des systèmes radar, des missiles balistiques et leurs lanceurs – et tué les principaux officiers du renseignement iranien au troisième jour de guerre contre le programme nucléaire et balistique de la République islamique.
L’armée israélienne a également bombardé un avion de ravitaillement iranien à l’aéroport de Mashhad, dans le nord-est du pays, à près de 2 300 kilomètres d’Israël, ce qui en ferait la frappe la plus lointaine depuis le début de la guerre.
Tôt lundi matin, l’armée a revendiqué le bombardement de pas de tir de missiles sol-sol dans le centre de l’Iran, peu après que le commandement du front intérieur de Tsahal a demandé aux Israéliens de se tenir à proximité des abris avant des tirs de missiles iraniens qui n’ont finalement pas eu lieu.
L’Iran a tiré des missiles sur le centre et le nord d’Israël un peu plus tard, avant l’aube.
L’armée israélienne explique tenter depuis vendredi dernier d’empêcher les attaques de missiles iraniens.
Le chef d’État-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, a salué dans une vidéo diffusée dimanche soir « l’opération historique et sans précédent [contre l’Iran], conçue pour mettre un terme à la menace vitale que l’Iran fait peser depuis des années sur Israël ».
« Nous continuons d’appliquer notre plan, qui est à la fois structuré, approfondi, professionnel et évolutif », a-t-il déclaré. « Ces dernières 24 heures, nous avons achevé l’ouverture d’un couloir aérien vers Téhéran… Les pilotes de l’armée de l’air prennent beaucoup de risques en volant ainsi, à des centaines de kilomètres du territoire israélien, pour bombarder des centaines de cibles avec une grande précision. Par ailleurs, nous localisons et détruisons les lanceurs de missiles qui tirent sur notre territoire. »
Zamir avait précédemment déclaré que l’armée de l’air bombardait « les infrastructures et éléments du programme nucléaire de l’Iran de manière précise et étendue, au-delà de ce à quoi l’ennemi pouvait s’attendre ».

Dimanche après-midi, des frappes aériennes ont été signalées un peu partout dans la capitale iranienne et des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux.
En Iran, des informations ont fait état d’explosions de grande ampleur sur le système des eaux usées et des conduites d’eau à Téhéran, attribuées à des bombardements israéliens, ce que l’armée israélienne n’a pas commenté.
#Iran: Israeli strikes busted a pipe near Tajrish Square in #Tehran, causing sewage water to flood into the streets. pic.twitter.com/GqskoScmwT
— Thomas van Linge (@ThomasVLinge) June 15, 2025
Des bombardements ont également été signalés contre des infrastructures militaires iraniennes à Chiraz et l’armée de l’air a revendiqué des frappes aériennes sur des dizaines de cibles balistiques dans l’ouest de l’Iran.
Dimanche soir, les médias iraniens ont fait état de frappes israéliennes à Parchin, l’agence de presse Mehr publiant une vidéo montrant l’activation de systèmes de défense aérienne dans le secteur.
واکنش سریع پدافند ارتش و خنثیسازی حمله رژیم صهیونیستی در پارچین
???? https://t.co/G74rv4zX2P pic.twitter.com/LBn3drSYBK
— خبرگزاری مهر (@mehrnews_ir) June 15, 2025
En octobre dernier, les frappes aériennes israéliennes auraient détruit un centre de recherche sur les armes nucléaires à Parchin, suite à une attaque de missiles balistiques iranienne un peu plus tôt le même mois.
Le bombardement de l’aéroport de Mashhad pourrait être la frappe la plus lointaine menée par l’armée de l’air israélienne. En 1985, elle avait frappé le siège de l’Organisation de libération de la Palestine en Tunisie, là aussi située à plus de 2 000 kilomètres d’Israël.
Un important incendie a été observé à l’aéroport de Mashhad suite au bombardement israélien.
« L’armée de l’air s’efforce d’acquétrir la supériorité aérienne partout en Iran », a indiqué l’armée.
غارات عنيفة استهدفت مطار مشهد في ايران pic.twitter.com/vKZbHdlvCa
— عمر مدنيه (@Omar_Madaniah) June 15, 2025
Les frappes ont permis d’éliminer le brigadier général Mohammad Kazemi, chef des services de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique, son adjoint Hassan Mohaqiq, ainsi que le chef des services de renseignement de la Force Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique et son adjoint, a déclaré l’armée.
Dimanche soir, l’Iran avait confirmé la mort de Kazemi, Mohaqiq et d’un autre responsable des services de renseignement.
« Ces hauts responsables ont joué un rôle central dans l’évaluation de la situation en Iran et dans la planification d’activités terroristes contre Israël, l’Occident et les pays de la région », a déclaré l’armée israélienne.
Les médias officiels avaient indiqué qu’un troisième officier des services de renseignement du CGRI, Mohsen Bagheri, avait également été tué dans le bombardement de Téhéran.

Plus tard dans la soirée, l’armée israélienne a revendiqué une « importante » série de frappes aériennes en Iran destinées à détruire les capacités de fabrication d’armes.
Les bombardements ont visé des infrastructures appartenant au Corps des gardiens de la révolution islamique, à la Force Qods des Gardiens et aux forces armées iraniennes, et « de nombreux sites de production d’armes en Iran », a indiqué l’armée israélienne.
Dimanche toujours, l’armée a rendu publique une vidéo montrant une frappe aérienne menée par des avions de chasse sur un lanceur de missiles sol-air à Téhéran, en ajoutant avoir frappé des infrastructures de production de missiles balistiques et une installation radar dans la capitale iranienne.
תיעוד מיוחד: חיל האוויר תוקף משגרי טילי קרקע-אוויר בלב טהראן
מטוסי קרב של חיל האוויר תקפו והשמידו אתרים לייצור טילי קרקע-קרקע, אתרי מכ"ם ומשגרים של טילי קרקע-אוויר בטהראן, בהכוונת אגף המודיעין pic.twitter.com/RQXcCZVGqu
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) June 15, 2025
L’agence de presse semi-officielle iranienne Mehr a rapporté qu’un bâtiment du ministère iranien des Affaires étrangères à Téhéran avait été touché par l’une des frappes aériennes israéliennes lors de cette même journée.
Le président de l’Institut d’études politiques et internationales (IPIS), Saeed Khatibzadeh, affilié au ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré que le bombardement avait par ailleurs endommagé le bâtiment de l’IPIS, situé en face.
Il a partagé sur X ce qu’il a présenté comme des images des dégâts occasionnés à la bibliothèque de l’institut.
Dimanche, Israël n’avait pas commenté cette information.
The criminal regime of Israel launched a deliberate and ruthless strike on one of the buildings of Iran’s Ministry of Foreign Affairs, located directly across from the Institute for Political and International Studies.
Several civilians were injured in the attack, including a… pic.twitter.com/DLxlmvuvZe
— Saeed Khatibzadeh | سعید خطیبزاده (@SKhatibzadeh) June 15, 2025
Dimanche toujours, l’agence de presse iranienne IRNA a rapporté que cinq voitures piégées avaient explosé à Téhéran – attaque imputée à Israël. Toutefois, un officiel israélien a assuré à l’antenne de la chaîne publique Kan qu’Israël n’avait rien à voir avec ces explosions.
Dimanche, les médias iraniens officiels ont fait état d’un bilan humain, depuis vendredi, de 224 victimes, dont 90 % de civils.
L’hostilité qui couvait depuis des années entre Israël et l’Iran s’est muée en conflit ouvert vendredi matin, aux premières heures du jour, lorsqu’Israël a lancé une offensive majeure contre l’Iran et son programme nucléaire en bombardant des infrastructures nucléaires, des pas de tir de missiles ainsi que des hauts responsables militaires.
Israël affirme ne pas avoir eu le choix et avoir attaqué l’Iran sur la foi de renseignements faisant état de la proximité du « point de non-retour » de l’Iran dans sa course à l’arme nucléaire.
Selon des responsables militaires, l’armée israélienne s’attend à des tirs nourris de la part de l’Iran mais « à la fin de l’opération, il n’y aura plus de menace nucléaire » de la part de la République islamique.
Lazar Berman, Stav Levaton et Reuters ont contribué à cet article.