Israël répond à Guterres qui demande une enquête sur les tirs contre un site d’aide à Gaza
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a qualifié de "honteux" le fait que le secrétaire général de l'ONU s’appuie sur un bilan fourni par le Hamas, sans même le préciser

Israël a qualifié lundi de « honteuse » la demande du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, d’ouvrir une enquête sur les violences meurtrières qui auraient eu lieu dans un site d’aide humanitaire à Gaza.
Guterres s’était dit « consterné » par les informations faisant état de la mort de Palestiniens dimanche alors qu’ils se rendaient sur un site de distribution d’aide humanitaire, ajoutant que les Nations unies devaient être autorisées à fournir de l’aide aux Gazaouis et qu’il n’y avait pas de solution militaire au conflit à Gaza.
Depuis que la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, a commencé à distribuer des denrées alimentaires indispensables dans la bande de Gaza la semaine dernière, les autorités contrôlées par le groupe terroriste palestinien du Hamas ont affirmé à plusieurs reprises que des dizaines de personnes avaient été blessées par balle lors d’affrontements violents sur les sites de la GHF.
La GHF a catégoriquement réfuté ces allégations et accuse le groupe terroriste du Hamas de tenter de compromettre la distribution de l’aide humanitaire en semant la panique.
« Même en cherchant très attentivement, il y a un mot que vous ne trouverez pas dans la déclaration du secrétaire général : Hamas », a écrit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, sur le réseau social X.
« Pas un mot sur le fait que c’est le Hamas qui tire sur les civils et qui tente de les empêcher de récupérer les colis d’aide humanitaire », a-t-il poursuivi, faisant référence à des images montrant de tels incidents.

« Pas un mot sur le fait que le Hamas — comme l’a déclaré l’envoyé spécial américain [Steve] Witkoff — a rejeté une nouvelle proposition de cessez-le-feu et la libération des otages », a-t-il ajouté.
Des témoins et les autorités du Hamas avaient déclaré qu’au moins 31 Palestiniens avaient été tués et des dizaines d’autres blessés, aux premières heures de la matinée de dimanche, par des tirs israéliens alors qu’ils se rendaient à un site de distribution de la GHF dans le sud de l’enclave.
L’armée israélienne a fait savoir qu’elle n’avait tiré ni sur les Gazaouis, ni à proximité du site de distribution, et elle a qualifié ces allégations de fausses, bien qu’un responsable militaire israélien ait reconnu que des soldats avaient tiré des coups de semonce dans la nuit, à environ un kilomètre du site d’aide humanitaire.
Un porte-parole de la GHF a accusé dimanche le groupe terroriste palestinien du Hamas de diffuser de « fausses informations », affirmant que « toute l’aide a été distribuée aujourd’hui sans incident ».
La GHF a publié des vidéos montrant clairement qu’aucun civil palestinien n’avait été touché par des tirs sur son site. « Les informations faisant état de blessés et de morts sont totalement fausses et inventées de toutes pièces », a déclaré l’organisation, joignant à son communiqué une vidéo d’environ 15 minutes filmée sur le site de distribution après l’aube.
Israël et les États-Unis affirment avoir contribué à la mise en place du nouveau système de distribution de l’aide afin de contourner le Hamas, qu’ils accusent de dérober les vivres.
Les agences onusiennes ont refusé de collaborer avec le système de la GHF, qu’elles jugent contraire aux principes humanitaires.
Marmorstein a déclaré que « la véritable enquête qui doit être ouverte porte sur les raisons pour lesquelles l’ONU continue de s’opposer à toute tentative d’aide directe à la population de Gaza ».
מצלמות האבטחה של החברה שאחראית על חלוקה המזון בעזה תיעדו את הרגעים בהם נטען לכאורה שבוצע ירי לעבר פלסטינים במתחם הסיוע. לפי התיעוד, לא נראה שבוצע ירי@ItayBlumental pic.twitter.com/HGLLrVRY4o
— כאן חדשות (@kann_news) June 1, 2025
« Je suis consterné par les informations faisant état de Palestiniens tués et blessés alors qu’ils cherchaient de l’aide à Gaza hier. Il est inacceptable que des Palestiniens risquent leur vie pour se nourrir », a déclaré Guterres dans un communiqué.
« Je demande qu’une enquête indépendante soit immédiatement menée sur ces événements et que les responsables soient traduits en justice. »
Dimanche, le porte-parole de Tsahal, Effie Defrin, a déclaré que le Hamas faisait tout son possible pour entraver la distribution de l’aide et il a promis « d’enquêter sur chacune de ces allégations » visant des soldats israéliens.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités, utilisant les violences sexuelles comme arme à grande échelle. Israël a juré de détruire le Hamas, de renverser son régime et de ramener les otages, dont 57 sont toujours en captivité (ainsi que le corps d’un soldat de l’armée israélienne détenu depuis 2014).
Sous la pression de ses alliés, Israël a recommencé le mois dernier à autoriser l’acheminement d’une partie de l’aide humanitaire vers Gaza après avoir bloqué depuis le 2 mars l’entrée de toute denrée alimentaire, de médicaments, de carburant et d’autres biens, une mesure que Jérusalem avait justifiée par la volonté de faire pression sur le Hamas pour qu’il libère les 58 otages toujours détenus dans l’enclave.
La GHF a déclaré que, lundi, il avait distribué plus de 5,8 millions de repas depuis ses centres.
L’ONU a averti que l’ensemble de la population était menacé par la famine et a également signalé des incidents récents de pillage de l’aide humanitaire, notamment par des individus armés.
Les pourparlers visant à parvenir à un cessez-le-feu n’ont pas encore débouché sur une issue décisive.