Jérusalem va accueillir le plus grand forum sur l’antisémitisme jamais organisé
D'après le président Rivlin, Macron, Poutine et les présidents italien, allemand et autrichien, entre autres, participeront à cet événement "unique" dans la capitale en janvier
Le président Reuven Rivlin a fait savoir mercredi qu’une trentaine de dirigeants internationaux, dont ses homologues russe et français, se rendraient en Israël en janvier pour marquer la journée internationale du souvenir de la Shoah à Jérusalem, un événement attendu comme le plus grand rassemblement consacré à la lutte contre l’antisémitisme.
Rivlin s’est exprimé lors d’une conférence de presse à sa résidence à Jérusalem en vue du cinquième Forum mondial sur la Shoah, qui se déroulera le 23 janvier 2020 au mémorial de Yad Vashem de la capitale sous le titre « Se souvenir de la Shoah, combattre l’antisémitisme ».
Le président a indiqué que Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et ses homologues allemand, Frank-Walter Steinmeier, italien, Sergio Mattarella, et autrichien, Alexander Van der Bellen, figuraient parmi les dirigeants ayant confirmé leur présence à cet événement « unique en son genre ».
« Dans quelques semaines, je serai rejoint par les chefs d’État et les dirigeants internationaux que j’ai invités à Jérusalem pour marquer le 75e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau », a-t-il ainsi déclaré. « Les présidents de la Russie, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et de l’Autriche, ainsi qu’un représentant du Royaume-Uni, le roi d’Espagne, le roi de Belgique et de nombreux autres dirigeants viendront à Jérusalem pour discuter de la lutte contre l’antisémitisme. »
« Nous nous réunirons pour réfléchir à la transmission du souvenir de la Shoah aux générations qui vivront dans un monde sans survivant et aux mesures que nous devons prendre pour garantir la sécurité de tous les Juifs dans le monde », a ajouté le chef de l’État.
Le ministre des Affaires étrangères Yisrael Katz a déclaré pour sa part : « Organiser cet événement de haut rang à Jérusalem, la capitale d’Israël, pour marquer les 75 ans de la libération d’Auschwitz, revêt une grande importance historique et personnelle. Je suis le fils de survivants de la Shoah, Meir et Malka Katz, qu’ils reposent en paix. Ma mère Malka Katz était à Auschwitz et a dû procéder à la Marche de la mort. Depuis cette époque sombre, nous avons défendu et développé notre patrie. »
Lors de cette conférence de presse, le président de Yad Vashem, Avner Shalev, a averti que les tropes antisémites que les nazis ont employés pour déshumaniser les Juifs avant et pendant la Shoah « sont encore présents dans nos sociétés post-Shoah ».
« La vie juive est de nouveau menacée en Europe », a déploré Moshe Kantor, président du Forum mondial sur la Shoah. « Elle est menacée par des agressions et un harcèlement quotidiens, dans la rue, les écoles, les universités, en ligne, et même chez les gens eux-mêmes. Elle est devenue si grave qu’une majorité écrasante de Juifs d’Europe ne se sentent plus en sécurité. »
Dans le communiqué de la résidence du président à ce sujet, on peut lire : « Cet événement a lieu dans un contexte de montée de l’expression haineuse et violente de l’antisémitisme, notamment en Europe. Au vu de cette situation alarmante, les efforts d’information sur les dangers de l’antisémitisme, du racisme et de la xénophobie et de commémoration et de recherche sur la Shoah rendent cet événement encore plus important et pertinent que jamais. »
Le mois dernier, le rabbin à la tête de la principale alliance rabbinique orthodoxe d’Europe avait mis en garde contre la résurgence de l’antisémitisme sur le continent qui « pose une menace existentielle à la communauté juive ».
Le rabbin Pinchas Goldschmidt, qui préside la Conférence des rabbins européens, estime que le climat antisémite est principalement alimenté par le souvenir déclinant de la Shoah, la montée de l’extrême droite et l’islam radical.