La Cour suprême rejette l’appel du condamné qui a violemment tenté de tuer sa femme
Les juges soulignent la violence de l'agression d'Aviad Moshe, qui a poignardé, asséné de coups de rouleau à pâtisserie, et tenté d’étrangler sa femme devant leur fils en bas âge
La Cour suprême a rejeté dimanche l’appel d’un homme condamné pour avoir tenté d’assassiner sa femme en la battant, la poignardant et l’étranglant devant son fils en bas âge.
Aviad Moshe a été condamné à 23 ans de prison pour avoir poignardé 20 fois Shira Isakov, son épouse au moment des faits, l’avoir frappée avec un rouleau à pâtisserie et l’avoir étranglée, le 18 septembre 2020, la veille de la fête de Rosh HaShana, à leur domicile situé dans la ville de Mitzpe Ramon, dans le sud du pays.
Établissant un précédent juridique, il a également été accusé d’avoir maltraité le fils du couple, alors âgé d’un an et demi, en agressant la mère de l’enfant devant celui-ci.
Depuis son agression, Isakov est devenue une fervente activiste de la lutte contre les violences conjugales.
La Cour suprême a rejeté à l’unanimité un appel de Moshe contre sa condamnation ainsi qu’une demande de son équipe de défense de présenter de nouvelles preuves basées sur une évaluation psychologique de son état d’esprit.
Elle a également rejeté son recours contre la condamnation, qui a créé un précédent, pour maltraitance d’enfant en raison du fait que l’agression a été perpétrée devant son fils.
Le juge président Yosef Elron a écrit qu’il avait écouté un enregistrement de l’agression et que « le bruit du rouleau à pâtisserie frappant le crâne de la plaignante et d’autres parties de son corps est encore dans mes oreilles comme s’il y avait été gravé depuis lors ».
« Le bruit des coups, les cris de la plaignante et ceux de l’enfant qui assiste, impuissant, à l’agression… alors qu’elle le supplie d’avoir pitié et que lui poursuit ses actes sans pitié… Je n’ai aucun souvenir d’une agression aussi violente, aussi prolongée, aussi cruelle », a ajouté Elron.
Isakov avait été grièvement blessée au cours de cette attaque. Elle avait été opérée en urgence à l’hôpital Soroka de Beer Sheva et a depuis subi de multiples interventions de chirurgie réparatrice au visage.
Le couple a divorcé par la suite.
L’agression a été enregistrée par Moshe, dont le but était vraisemblablement d’enregistrer non pas l’agression mais la conversation qu’il avait eue avec Isakov avant de l’attaquer et qui, selon lui, l’avait mis dans une colère noire.
Dans l’enregistrement, on entendrait Isakov implorer Moshe : « pas le couteau, pas le couteau ».
Concernant la condamnation pour maltraitance sur son fils, la Cour a jugé que « le choix de Moshe de ne pas arrêter ce qu’il faisait ou d’éloigner l’enfant de la scène a contraint l’enfant à faire partie de la scène lui aussi ».
Moshe avait admis avoir agressé Isakov mais avait affirmé ne pas avoir eu l’intention de la tuer. Il avait déclaré que la jeune femme l’avait provoqué et qu’il avait perdu le contrôle de lui-même.
Au mois de juin dernier, la police avait transmis des éléments de preuve aux procureurs indiquant que Moshe avait à nouveau menacé son ex-femme depuis la prison, disant à ses parents qu’il voulait qu’un autre détenu utilise ses liens avec le milieu du crime organisé pour menacer Isakov, voire l’agresser.
Isakov a été saluée pour ses efforts de sensibilisation aux violences conjugales.
Elle et un voisin qui lui était venu en aide lors de l’agression ont été distingués, au mois d’avril dernier, lors de la cérémonie traditionnelle d’allumage des torches qui ouvre, chaque année, la cérémonie de Yom HaAtsmaout.