Israël en guerre - Jour 344

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La France annule la participation des entreprises israéliennes au salon Eurosatory

Benny Gantz a eu un appel téléphonique plus tôt dans la journée avec le Premier ministre français Gabriel Attal, et lui a demandé de reconsidérer la décision

Illustration : Vue générale du salon de la défense et de la sécurité Eurosatory, à Villepinte, près de Paris, le 16 juin 2014. (Crédit : Michel Euler/AP)
Illustration : Vue générale du salon de la défense et de la sécurité Eurosatory, à Villepinte, près de Paris, le 16 juin 2014. (Crédit : Michel Euler/AP)

La France a annulé vendredi la participation des industriels israéliens de l’armement au salon de défense Eurosatory après qu’un bombardement meurtrier d’un camp de déplacés à Rafah par l’armée israélienne a soulevé l’indignation internationale et suscité des manifestations en France.

Israël a déclaré que la frappe visait deux terroristes haut placés du groupe terroriste palestinien du Hamas. Mais elle aurait également touché une zone du quartier Tel al-Sultan de Rafah, dans l’ouest de la ville, où des milliers de personnes s’étaient réfugiées. La frappe a déclenché des incendies qui ont englouti plusieurs tentes et abris.

« Par décision des autorités gouvernementales, il n’y aura aucun stand de l’industrie de défense israélienne sur le salon Eurosatory 2024 », a affirmé à l’AFP l’organisateur de la manifestation, Coges Events.

Selon le ministère français des Armées, « les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises israéliennes sur le salon français, dans un contexte où le président de la République appelle à ce que les opérations israéliennes cessent à Rafah ».

Le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz a eu un appel téléphonique dans la journée avec le Premier ministre français Gabriel Attal, et lui a demandé de reconsidérer sa décision, selon un communiqué israélien.

Sollicitée par l’AFP, l’ambassade d’Israël en France n’a pas réagi dans l’immédiat.

« Conformément aux déclarations du président de la République, il est urgent d’obtenir un cessez-le-feu qui permette tout à la fois d’assurer la protection des populations à Gaza, la libération de tous les otages et le plein accès de l’aide humanitaire », a affirmé dans une déclaration le ministère des Armées.

Un peu plus de 2 000 exposants sont inscrits pour Eurosatory, un salon international de défense et de sécurité terrestre, qui aura lieu du 17 au 21 juin à Villepinte, au nord de Paris.

Parmi eux, 74 entreprises israéliennes, dont les principaux industriels de défense de l’État hébreu et « dont une dizaine présentent des armements », étaient attendus, avait auparavant indiqué le président de Coges Events, Charles Beaudouin.

Dôme de fer

Depuis plusieurs semaines, la pression s’était accrue sur Paris et les organisateurs du salon sur la participation d’entreprises israéliennes et la fourniture d’armes à Israël par la France.

Le gouvernement français s’est à plusieurs reprises défendu de fournir des équipements militaires à Israël, à l’exception de composants destinés au système antiroquettes israélien du Dôme de fer, utilisé pour détruire en vol les roquettes tirées par le Hamas.

« La France ne vend pas d’armes à Israël […] Nous assumons parfaitement d’exporter des composants qui entrent dans la composition du Dôme de fer », a rappelé le 21 mai à l’Assemblée nationale Patricia Mirallès, la  secrétaire d’État auprès du ministre des Armées.

En 2022, les exportations de composants vers Israël ont représenté 15 millions d’euros, soit « 0,2 % des exportations globales », a affirmé en mars le ministre Sébastien Lecornu.

À l’approche du salon, un collectif d’associations a enjoint Coges Events « d’empêcher » à cette occasion le commerce d’armements susceptibles d’être utilisés par l’armée israélienne à Gaza, sous peine de poursuites judiciaires.

Selon cette coalition, composée des associations ASER, Stop Arming Israel, Urgence Palestine et Association France Palestine Solidarité, « sans les armes provenant de multinationales de différents pays, leur financement et les autorisations d’en faire commerce que continuent d’accorder certains États, ces crimes ne pourraient être perpétrés avec une telle intensité ».

Malgré la vague d’indignation internationale soulevée par le bombardement du camp de déplacés à Rafah, qui visait deux terroristes du Hamas et qui a déclenché un incendie qui a fait des dizaines de morts, l’armée a poursuivi son opération terrestre dans cette ville du sud de Gaza.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 252 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.

Plus de 36 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

L’ONU indique que quelque 24 000 victimes ont été identifiées dans les hôpitaux à ce jour. Le reste du chiffre total est basé sur des « informations médiatiques » plus obscures du Hamas.

Israël dit avoir tué 15 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.

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