La justice grecque va réexaminer la libération conditionnelle du chef d’Aube Dorée
La remise en liberté de Nikos Michaloliakos, condamné en 2020 à 13,5 ans de prison, a été annoncé le 2 mai, suscitant moult réactions de la gauche et des ONG de défense des droits
La justice grecque va réexaminer la récente remise en liberté conditionnelle du chef du parti néo-nazi Aube dorée, emprisonné notamment pour le meurtre d’un rappeur anti-fasciste, a annoncé mercredi le procureur adjoint du tribunal qui avait initialement pris cette décision.
Selon ce procureur adjoint de la Cour d’appel de Lamia (centre), qui a fait appel de la libération conditionnelle, le chef d’Aube dorée, Nikos Michaloliakos, n’a pas fait preuve d’un bon comportement lors de sa détention, publiant sur internet des appels contre sa condamnation et en faveur de sa formation.
Michaloliakos a été condamné en 2020 à 13,5 ans de prison en tant que chef présumé d’une organisation criminelle qui s’en prenait pendant des années aux immigrés et aux opposants politiques.
Parmi les crimes imputés à ce groupe néo-nazi figurent les meurtres en 2013 d’un rappeur anti-fasciste et d’un migrant pakistanais, ainsi que de graves passages à tabac de pêcheurs égyptiens et de syndicalistes communistes.
Le tribunal de Lamia avait approuvé le 2 mai la libération conditionnelle du mathématicien de 66 ans, négationniste de la Shoah, notamment pour des raisons de santé, ce qui a suscité de nombreuses réactions de la gauche et des organisations de défense des droits humains.
Michaloliakos a été assigné à ne pas quitter la région d’Athènes, avec obligation de se présenter au poste de police une fois par mois, et interdiction d’ entrer en contact avec d’autres personnes condamnées dans cette affaire.
Aube Dorée, une organisation xénophobe et antisémite créée par Michaloliakos, a été pendant des décennies un parti marginal jusqu’à la crise de la dette du pays en 2010.
Le parti a fait son entrée au Parlement en 2012, y raflant, au pic de son influence, la troisième place, avant de quasiment disparaître de la scène politique après les condamnations de ses dirigeants et élus.
Le procès en appel de ces derniers, qui a débuté en 2022, est toujours en cours.
L’ancien porte-parole du parti, Ilias Kasidiaris, qui purge lui aussi une peine de 13,5 ans de prison, a soutenu l’année dernière de sa prison un parti d’extrême-droite jusqu’alors inconnu, les Spartiates, lors des élections législatives.
Cette formation a recueilli plus de 240 000 voix et remporté 12 sièges au Parlement.